La formation des joueurs valorise le club

Football

Quel degré de relation y a-t-il entre formation des joueurs et violence sur les terrains de football ? L’histoire réanime quelques faits : «La violence est augmentée aussi entre les joueurs, entre les joueurs et les arbitres, entre les entraîneurs et les arbitres, parfois également entre les acteurs sur le terrain et le public : ce phénomène amplifie nettement le risque de voir la violence apparaître dans les gradins».

La violence est-elle intrinsèque aux manifestations sportives ? Est-elle encouragée par les joueurs eux-mêmes ? Par les arbitres ? Par les spectateurs ? En fait, chaque acteur des rencontres sportives a sa part de responsabilité. Les échanges verbaux entre les groupes de fans, le ton guerrier utilisé dans une certaine presse à l’abord d’une rencontre sportive, l’importance du match en fonction du classement ou encore la rivalité historique entre clubs et ceux qu’ils incarnent d’un point de vue social et géographique. Des observateurs et professionnels du football s’interrogent sur le manque d’initiatives de la part des directions des clubs. Assurer une formation aux joueurs, ce que d’autres qualifient de mise à jour. Plus il y a de l’information, plus le rôle du récepteur devient central. Il sélectionne, trie, hiérarchise, accepte et diffuse autour de soi et devient l’ambassadeur du club.
Souvent critiqué, mais aussi rêvé par des milliers de jeunes, le football est devenu par la force des choses le «secteur» le mieux rémunéré avant de devenir un métier très rémunérateur. On ne se casse pas la tête, savoir juste faire preuve d’une capacité à se faire remarquer dans son quartier et trouver une personne qui puisse vous faire atterrir chez un boss d’un club. Peu importe ce que pèse le club, l’essentiel est de défoncer la première porte en attendant de faire des efforts et de devenir un joueur doué et surtout capable de séduire le staff. Et après ? Il faut attendre sa titularisation lors d’un premier match amical. Et après ? Plus rien, on devient joueur professionnel avec des chances de gagner des «galons» pour percevoir le premier salaire de sa vie. Et tout cela «pour le simple fait de taper dans un ballon», le métier de footballer nécessite pourtant de faire preuve d’excellence et de très grande rigueur, aussi bien en termes de compétences que de mode de vie.
Disputer les matches pour son club ou pour son équipe sur la pelouse d’un terrain où de nombreux joueurs s’affrontent tous les week-ends. Lorsque le niveau s’élève et s’approche des divisions professionnelles, on retrouve de nombreux joueurs qui n’ont qu’un rêve : franchir le pas et enfin pouvoir vivre du football. Si c’est un pas difficile à franchir, certains y sont parfaitement parvenus. Mais pour y parvenir, il y a la formation, ce que beaucoup de clubs n’assurent pas. Or, la formation gagnerait à rehausser l’image des clubs, ce qui est possible pour faire face à cette rude concurrence qui s’affiche de partout et dont notre football à toutes les capacités pour relever ces défis footballistiques en matière de formation des joueurs. Allez-y, posez une simple question à un joueur, dit professionnel, sur la naissance du club où il évolue où il évoluera ? Ou quelles étaient les couleurs emblématiques du club ? La partie la plus vue, et médiatisée, est la signature du contrat de recrutement.
Face aux médias, il a souvent été relevé que joueurs ne s’aventurent pas à évoquer de l’idée qu’ils se font de l’organisation du club, de ses partenaires, de son environnement, de son histoire, de l’esprit du club… Sur cette question, on a droit à des hésitations qui illustrent le niveau d’ignorance de toute information sur le club recruteur. Ainsi, le joueur qui quitte un club pour un autre, ignore souvent, voire même très souvent, tout de son nouveau club, si ce n’est ces quelques unes de ses performances. Ils ont souvent un regard orienté autour de leur seule pratique. Ils ne connaissent pas ou peu, l’ensemble des partenaires du club qui permettent de mettre en œuvre les conditions matérielles (mise à disposition des installations, dotation de tenues) et financières de leur pratique (subventions des collectivités territoriales, de l’Etat, des entreprises privées etc) Qu’en est-il des 17 lois du football, ce qu’elles peuvent bien évoquer pour quelques joueurs ? Pensent-ils être capables de les énumérer sans problème ?
Les clubs prennent-ils le temps de les renseigner et les tester à la fois sur les fondamentaux et règles du jeu à connaître pour bien maîtriser chaque aspect du jeu. Le terrain, les équipes, les tailles de ballons, la durée des matches, les équipements interdits, l’arbitre et les règles du hors-jeu… Tous les présidents de clubs et les DTN savent qu’il y a toujours des nouveautés tant au niveau des règlements, des points de débat sur telle ou telle règle, qu’au niveau d’une bonne mise à jour qui ne fera donc pas de mal aux footballeurs. Une mise à jour leur permettra d’éviter les mauvaises réactions sur le terrain et qui sont souvent sources de violences ou de sanctions. La mission des clubs est aussi importante dans la formation de leurs éléments. Il y va de l’image du club.
H. Hichem