Les agressions contre le personnel de la santé sévèrement réprimées

Une nouvelle loi en préparation

Une bonne nouvelle pour le secteur de la santé : le personnel médical, paramédical et administratif sera dorénavant mieux protégé contre les agressions physiques et verbales perpétrées à son encontre le plus souvent par des bandes de voyous qui ont pris l’habitude d’agir, dans tous les domaines, comme s’il n’y avait pas de lois dans notre pays.

Un communiqué des services du Premier ministre a annoncé, mardi, un texte de loi qui viendra prochainement renforcer le dispositif de protection de tout le personnel médical, paramédical et administratif, en sus de celle déjà consacrée par les lois de la République. Le phénomène des agressions physiques et verbales contre le personnel médical, paramédical, administratif et même de citoyens se trouvant dans l’enceinte des hôpitaux et autres structures de santé, accompagnées parfois d’actes de détérioration et de destruction de biens publics et d’équipements médicaux, a connu un regain tel que les autorités ont décidé de riposter. «Face à cette situation, monsieur le président de la République a décidé de consolider et de renforcer, par un texte de loi, le dispositif de protection de tout le personnel médical, paramédical et administratif, en sus de celle déjà consacrée par les lois de la République», souligne le communiqué des services du Premier ministre.
Ce dispositif vise à «prémunir le corps médical de toute agression ou violence, quel qu’en soit la forme, le moyen ou l’auteur, dans l’enceinte des hôpitaux et autres structures et établissements sanitaires à travers tout le territoire national, pendant l’exercice de leur noble mission au service de la Nation», a fait savoir la même source. En réaction à ce phénomène, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, le Commandant de la Gendarmerie nationale, le Directeur Général de la Sûreté Nationale et les Walis «ont été instruits à l’effet de prendre toutes les dispositions nécessaires, à la lumière des orientations de Monsieur le président de la République et du Premier ministre, pour l’application stricte de la loi et la mise en œuvre immédiate des sanctions les plus sévères à l’encontre des auteurs de ces violations».
Les atteintes au monde de la santé en Algérie ne se limitent pas aux agressions perpétrées par les bandes de voyous, mais sont prolongées par la diffusion de vidéos, via les réseaux sociaux et médias interposés, montrant des scènes montées de toutes pièces et servies par de fausses informations et la manipulation d’images, relatives à la prise en charge des malades et la protection sanitaire de nos concitoyens, face à l’épidémie de Coronavirus (Covid-19), visant à nuire à la dignité des patients et de leurs familles, ainsi qu’au professionnalisme et à l’intégrité morale du corps médical. Leurs auteurs sont avertis : «Ces actes inadmissibles dont la finalité est de porter atteinte à la sécurité et à l’intégrité des personnes et des biens publics, et dont les auteurs tentent vainement de décrédibiliser l’action du service public de santé et les efforts déployées et sacrifices consentis par l’ensemble des personnels du corps médical, sont réprimés par les lois de la République».
De son côté, le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati a instruit mardi les procureurs généraux à l’effet d’arrêter et de présenter devant le procureur de la République les auteurs d’agressions contre le personnel du corps médical et paramédical et les gestionnaires des établissements de santé, indique un communiqué du ministère de la Justice. Belkacem Zeghmati a adressé le 14 juillet 2020, une instruction aux procureurs généraux près les cours de Justice, à l’effet de les sensibiliser à la gravité de ce phénomène, d’une part et de les appeler à y faire face avec la fermeté requise par la conjoncture sanitaire que traverse le pays, d’autre part». Il s’agit de la nécessité de recourir d’office à l’arrestation des individus qui commettent de tels actes et à appliquer à leur encontre les procédures de garde à vue, en vue de les présenter devant le procureur de la République, tout en présentant des réquisitoires fermes, soit devant les juges d’instruction ou les juridictions compétentes et de faire appel des jugements et verdicts contraires à ces réquisitoires. Le personnel de la santé a besoin de cette protection judiciaire réelle et concrète pour accroître son efficacité.
Lakhdar A.