Les familles algériennes bloquées en France implorent le président de la République de faire un geste humanitaire

Des milliers de citoyens algériens toujours sans solution

Les familles algériennes bloquées en France ayant des attaches familiales à l’Ouest du pays, qui ont pris contact auprès de la rédaction pour faire part de leur détresse quant à la question injuste du rapatriement de leurs enfants et leurs proches bloqués depuis plus de quatre mois en territoire français en raison de la pandémie du Covid-19, suscitent de la colère et des interrogations.

«En effet, personne n’est responsable de la crise. Mais ce qui est condamnable, c’est la gestion de la crise qui est livrée aux quatre vents. Où la mauvaise communication frôle l’imposture de la part de ceux qui sont censés orienter ces malheureux», déclare une femme d’un certain âge et dont son enfant, Z. Hichem, résidant à Oran, un universitaire bloqué à Paris, depuis plus de trois mois. Ils sont des milliers disséminés sur le territoire français, où des vols sont annoncés vers l’Algérie, puis annulés, des opérations de rapatriement ont certes été organisées, mais depuis plusieurs mois, c’est le désordre, transformant la vie de ces milliers de personnes en un véritable tourment. Sur les réseaux sociaux illustrant des images bouleversantes sont propagées sur ces mêmes pages pour sensibiliser sur les souffrances de ces personnes qui, à l’origine, étaient juste de passage, et dont les ressources financières ont fondu comme neige au soleil, surtout quand on connaît la cherté de la vie en devise étrangère. Des personnes malades, pour la plupart des malades chroniques, partis pour se soigner en France, des médecins, des professeurs d’universités, des universitaires, des enfants, des vieux, mais aussi des vieilles femmes, et la liste demeure longue pour exposer ces «images chocs» diffusées sur Facebook, on les voit dormant dans la rue, dans les bois, en véritables sans-abris dans le dénuement le plus total.
Il faut signaler aussi que beaucoup de ces personnes qui sont toujours bloquées en France ont pu compter sur l’élan de solidarité exceptionnel dont a fait preuve notre communauté expatriée, où se concentre la majorité des cas d’Algériens bloqués, et ce à l’heure où nous mettons sous presse. «Mes sœurs algériennes, mes compatriotes qui sont dans la nécessité, contactez-moi sur Facebook. Je suis dans la région parisienne, j’essayerais de vous accompagner dans la mesure de mes possibilités financières et du mieux que je peux», a confié une algérienne habitant dans la capitale française. Ce n’est pas un cas isolé. Ils sont des centaines d’algériens résidant en France, principalement à Paris, qui ont pris part à cette participation et autres aides en faveur de nos compatriotes. Des voyageurs algériens devenus des SDF, c’est la triste vérité qui est répétée quotidiennement par les télévisions de divers horizons. On a même aperçu des chaînes de télévisions françaises et étrangères faisant état de la misère des algériens bloqués en France, voués à la mendicité pour joindre les deux bouts. «On a passé presque trois mois dans un état de tension critique.
Les rumeurs, faute de communication institutionnelle, la peur qu’il n’y ait plus de rapatriement, que la santé de ma mère se détériore, être à l’affût du moindre coup de téléphone», explique Aïcha, 55 ans, venue de Mascara pour des soins au niveau de l’hôpital de Paris Saint-Joseph, service cardiologie. Un service qui est intégré au pôle cardiovasculaire et métabolique du groupe hospitalier de Paris. Abattu par cette douloureuse attente à Paris, Aïcha qui nous a développé ce terrible dilemme via un appel de son fils Mohamed sur la vidéo, déplore en ces termes : «On a l’impression que notre pays nous a abandonné. Nous sommes des Algériens apatrides !». C’est l’angoisse 24 heures sur 24, et dont la plupart des familles algériennes bloquées en France ont comme par principe qu’un sentiment d’abandon plane en l’air et qui a vu des bousculades devant l’agence Air Algérie à Paris et autres indescriptibles chaînes humaines à l’aéroport de Paris, vu la très mauvaise communication, où Selon la chaîne France 24 qui a consacré il y a quelques jours un reportage sur nos compatriotes retenus dans l’Hexagone, il y aurait environ 7.000 Algériens qui sont bloqués en France A travers ce reportage réalisé devant l’ambassade d’Algérie à Paris, où plusieurs de nos ressortissants sont venus crier leur désarroi, on peut se faire une idée du profil des personnes qui sont dans cette situation. «Je suis venu pour soigner un cancer qui ne se traite pas en Algérie», a déclaré un jeune homme.
Un maître de conférences a étayé pour sa part : «Je suis venu pour des recherches bibliographiques à Paris-Dauphine, pour une formation de chargé de mission et de projet, consultant, responsable de service, mais aussi expert. Bref, une panoplie de savoir-faire pour ces dizaines d’algériens jetés dans l’impasse des lacunes de certains décideurs. Une étudiante en sciences à la Sorbonne préparant sa formation en master biologie moléculaire et cellulaire (BMC), accompagnée de sa maman s’écrie : «Ma mère est bloquée ici depuis 4 mois, on vit dans un 10 mètres carrés (…)». «Elle a laissé mon père, elle a laissé notre famille, elle a laissé son travail». Une dame a tenu à apporter cette précision : «Il y a beaucoup de gens qui pensent qu’on est correctement logés. Pour les trois-quarts, absolument pas, ce n’est pas vrai. Il y en a qui passent leur journée dans les bus, et le soir, ils rentrent juste pour dormir pour ne pas être un fardeau pour les personnes qui les hébergent». Enfin, une autre inquiétude revient sur toutes les lèvres des personnes qui nous ont approchées à savoir : «Le sort où le devenir des fonctionnaires de l’Etat, des universitaires, médecins et autres cadres qui sont bloqués en France depuis plus de quatre mois. Peuvent-ils rejoindre leur travail ou seront-ils simplement mis à la porte ? Des personnes qui souhaitent rentrer, perdues face aux procédures. La cause sera-t-elle entendue par le président de la République ?
Manseur Si Mohamed.