L’Etat amplifie son soutien au développement du secteur minier

Planification de l’exploration par des coopératives de jeunes des mines d’or

Dans une démarche préalablement globale en attendant la mise en place d’une planification stratégique indispensable pour encadrer l’exploration et l’exploitation des ressources minières, le ministre des Mines, Mohamed Arkab a souligné, lors de son passage dans une émission diffusée par la télévision publique, mercredi dernier, l’intérêt accordé par le Gouvernement aux jeunes entrepreneurs désireux de s’engager dans la prospection dans un cadre légal.

«Les jeunes peuvent constituer des coopératives pour prospecter et exploiter des mines d’or dans le Sud du pays, ce qui mettra fin à l’exploitation anarchique de cette ressource minière», a-t-il fait savoir, évoquant la décision du dernier Conseil des ministres portant sur la validation de «la première phase d’exploitation des gisements aurifères de Tamanrasset et Djanet par des coopératives de jeunes de la région pour la partie non exploitable industriellement».
L’Algérie compte sur le potentiel capital innovant dans l’exploitation des  gisements miniers inexploités, tout en soutenant le secteur des hydrocarbures qui traverse, ces derniers mois, une crise exceptionnelle.  Ainsi, créer une véritable synergie et complémentarité entre les deux secteurs aux fins de renforcer la rentabilité et diversifier les financements de l’Etat.
Le Gouvernement, pour rappel, a été sommé par le Président Tebboune d’accélérer la mise en œuvre des réformes économiques globales et d’établir les plans de relance des secteurs stratégiques de façon à réorganiser les secteurs des énergies et des mines qui ont été négligés et mal exploités, depuis des années. Egalement, impliquer la compétence nationale, jeunes et créatives, dans la mise en œuvre des nouvelles stratégies de relance sectorielle afin de générer de l’emploi et de couvrir les besoins du marché local et songer à l’exportation à moyen et à long terme. Fraîchement muté à la tête du ministère des Mines,
M. Arkab a  expliqué, dans une première phase, que les jeunes intéressés par les coopératives seront formés par l’Etat qui mettra «à leur disposition les moyens techniques nécessaires»  et se verront, par la suite «attribuer des périmètres pour la prospection artisanale de l’or qui seront rétribués pour leurs efforts et engagements», alors que la deuxième phase concernant «la collecte et le traitement de l’or extrait seront assurés, selon lui, par l’Entreprise d’exploitation des mines d’or (ENOR) et les jeunes des coopératives». Les opérations de prospections seront réglementées au même titre que l’activité d’exploitation industrielle qui sera, en outre, régie  par un cahier des charges,  «permettant de trouver des partenaires pour les grands gisements», étant une phase assez complexe et surtout onéreuses en matière d’utilisation et des moyens.  La réglementation permettra surtout, de «mettre fin à l’exploitation anarchique et à la contrebande de l’or», a indiqué le ministre, soulignant, au passage l’urgence d’accélérer la relance de secteur, évoquant le délai qui lui a été accordé par le président de la République.
«Nous avons jusqu’au mois de septembre pour son lancement effectif», a-t-il rappelé.  Son département a un délai de deux mois pour entamer la mise d’exploration et pour établir, comme recommandé par le Président
Tebboune la carte géologique de tous les gisements exploitables en terres rares, en tungstène, en phosphates, en barite et autres matériaux. M. Arkab a affirmé l’existence d’une carte géologique des minéraux existants qu’«il faudrait, toutefois, examiner et élargir en matière de prospection». Quant à l’exploitation de la mine de Ghar Djebilet, le ministre a fait savoir qu’«une usine pilote sera réalisée au premier trimestre 2021», parallèlement, examiner le partenariat avec les partenaires chinois et russes dans ces projets. La promotion du secteur minier contribuera  directement à la consolidation du développement du secteur des énergies renouvelables et surtout réduire la pression sur le celui des hydrocarbures, unique ressources de l’Etat, jusque là.
Les hydrocarbures demeurent un rempart essentiel pour soutenir les finances publiques, du moins, jusqu’à la concrétisation des projets miniers et des énergies renouvelables.
Malgré la situation incertaine du marché pétrolier, les cours du pétrole s’envolent ces derniers jours, grâce à l’orthodoxie des pays membres de l’Opep et la reprise progressive de la demande en la matière.  Le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, a estimé, dans ce sens, mercredi dernier, que «l’Opep et ses partenaires ont fait preuve de résilience et d’abnégation afin d’éviter un effondrement catastrophique du marché pétrolier international». L’Algérie planifie, malgré les incertitudes, sa relance économique post-pandémie.
Samira Takharboucht