La trésorerie des commerces faibles menacée de faillite

Soldes d’été 2020, sous le signe du Covid-19

Officiellement, les soldes d’été 2020 devront démarrer le 21 juillet en cours et s’étaleront jusqu’au 31 août de cette année, ce qui risque d’être compromis en raison du contexte sanitaire. Les mesures de sécurités décrétées par le Gouvernement depuis le mois d’avril passé ont porté un important préjudice aux différents commerces. Cette année s’affiche difficile et sombre pour eux en raison de l’évolution de la crise sanitaire inquiétante.

Les ventes au prix bradés et le déstockage sont placés, cette année, sous les signes des mesures sanitaires strictes et de la déconsommation, en raison du contexte exceptionnel. L’espoir d’alimenter sa trésorerie se dissipe peu à peu chez les commerçants qui, malgré leur application des mesures de préventions contre le Coronavirus, attirer les consommateurs en cette période sensible économiquement et sanitairement n’est pas aisé. Ils endosseront, par conséquent, des pertes importantes en raison de l’effondrement de leur trésorerie qui, depuis plus de quatre mois, en pâti de la situation inédite que traverse le pays. Les autorités ne se sont, probablement, pas encore planchées sur cette question au vu de la situation épidémiologique qui s’aggrave de jour en jour et menace la santé publique, d’où la reconduction des actions de lutte contre la Covid-19 par les pouvoirs publics. L’Etat entend par le durcissement des mesures de sécurité maîtriser la propagation du Covid-19 sur tout le territoire national, ce qui influencerait, probablement, les dates du début des soldes d’été qui pourront être décalées, dans ce contexte particulier.
La menace sera, par ailleurs, croissante pour les commerces qui ont déjà une trésorerie déficitaire qui ont souffert des mesures du confinement décrétées depuis le mois d’avril. Ces commerces éprouvés par la double crise sanitaire et économique espéreraient des autorités un peu plus de temps pour écouler leurs stockages, même à petit prix afin de sauver leur trésorerie et surtout de la faillite. Sachant qu’au dernier bilan en date, l’Association nationale des commerçants et des artisans a fait état de plus de 50.000 commerces menacés de fermetures, invitant les pouvoirs publics à se pencher sur leur sort. A savoir que les soldes peuvent représenter plus de 15% du chiffre d’affaires des commerçants qui profitent de cette période de vente à bas prix pour se débarrasser de leur stocks. Ce qui s’avère difficile pour cette année, en raison de la situation sanitaire complexe que traverse le pays, particulièrement, depuis le mois de juin écoulé et qui risque de durer jusqu’au début du mois d’août, après le prolongement des mesures de confinement partiel de 10 jours. Des mesures qui concernent surtout les grandes villes abritant les plus importantes artères commerciales et franchises. Certes, les retombées s’abattent, en cette période de solde sur les commerces faibles dont la trésorerie est déjà dans un état critique.
Les raisons de cette situation pour le moins inquiétante sont multiples. Il y a d’une part la fermeture pendant des mois de ces commerces, et d’autre part le pouvoir d’achat des Algériens qui s’est effondré, ces derniers mois. Certains produits même vendus à des prix bradés demeurent inaccessibles aux bourses faibles. Tandis que d’autres se posent des questions sur le risque de contamination au Covid-19 en essayant les habits par exemple ou au simple toucher de tous autres articles. Ce qui est sûr, l’échange et l’essayage des différents articles poseraient une problématique et probablement serait interdit. Une restriction qui dissuaderait le consommateur d’acheter. Cette année, les commerçants peuvent tirer un trait sur la prévalue des ventes en solde, d’autant plus que les consommateurs, tentent d’acquérir leur besoins via des plate-formes numériques. Un levier plus sûr. Malgré tous les obstacles que rencontre ce relais dû à l’inexistence du e-paiement et d’un réseau de livraison fiable, ce créneau intéresse les consommateurs et pourrait être, également, bénéfique pour les commerçants qui tentent de survire via ces sites de vente en ligne qui pullulent sur le net. Pour cette année, les soldes ne connaîtront pas le rebond espéré par les commerçants, mais aussi pour les autorités qui devrait supporter encore le fardeau des commerces menacés de ruine.

Samira Takharboucht