FAF-MJS, qui sera champion ?

CAN-2019

Alors que l’Algérie fête, le 19 juillet 2020, le premier anniversaire du sacre africain, CAN-2019, remporté haut la main en Egypte, la Fédération algérienne de football et le ministère de la Jeunesse et des Sports se livrent une bataille qui ne leur fait pas honneur. Et pour cause, samedi, le MJS répond à la FAF par la négative quant à la tenue d’une assemblée générale extraordinaire pour se prononcer sur l’issue de la saison de football 2019/2020.

Nous aurions compris, la décision du MJS si elle était motivée par la situation sanitaire délicate que vit notre pays due au Covid-19, mais c’est tout autre. «La Fédération algérienne de football a sollicité le déroulement d’une AG ordinaire en session extraordinaire ! C’est une invention réglementaire mais aussi une improvisation (dribble)». Le ton est sévère. «Si l’objectif consiste à organiser une AG ordinaire, les statuts de la FAF fixent avec précision les conditions de son déroulement. Mais si l’objectif consiste à organiser une AGEx, l’alinéa 6 de l’article 29 des statuts de la FAF fixe également avec précision les trois cas relatifs à une session extraordinaire, à savoir : le changement de lieu du siège de la FAF, la modification des statuts et la dissolution de la FAF». Ici, il faut préciser que selon les statuts, l’AGO ne peut se tenir qu’une fois par an, contrairement à l’AGEx. Sauf que sur ce dernier point, si l’on jette un coup d’œil sur les statuts de la FAF (29.6), il faut faire attention et bien lire «L’assemblée générale extraordinaire est compétente pour se prononcer sur : le changement du lieu du siège de la FAF, la modification des statuts, la dissolution de la Fédération», et non pas «que pour».
La différence est là, il aurait fallu apporter la précision, car lorsqu’il est écrit «est compétente pour se prononcer sur…», il n’est pas dit qu’elle n’est pas compétente pour se prononcer sur un autre point. Plus loin, le MJS souligne «le but de cette demande est d’organiser une large consultation avec tous les acteurs du football national, cette consultation reste possible, sans toutefois porter atteinte aux statuts particuliers de la FAF». Là, le MJS laisse la voie à la FAF de procéder par la consultation écrite, une variante proposée par l’instance fédéral et qui est la plus plausible en ces temps de pandémie, car pour l’AGEx par vision-conférence, elle n’est pas autorisée par la FIFA, contrairement à cette dernière proposition. D’ailleurs, le président de la FAF, a lors de son passage à la radio, confirmé avoir pris attache avec la FIFA pour «donner le côté légal à la consultation écrite». C’est chose faite.
Pourtant, la FAF avait la latitude de trancher lors de la réunion du bureau fédéral quant à la suite à donner au championnat, comme le prévoit l’article 82 des statuts «cas non prévus et de force majeure : le bureau fédéral est habilité à prendre une décision sur tous les cas non prévus par les présents statuts ou en cas de force majeure. Il statue dans ce cas conformément aux pratiques et usages reconnus dans le domaine du football». L’instance fédérale aurait pu gagner du temps, prendre son courage à deux mains et assumer ses responsabilités. Car il y a un «Mais». «Imaginons que les membres de l’AG retiennent la proposition qui stipule qu’il y aura accession de quatre clubs de Ligue 2 sans rétrogradation. On se retrouvera alors avec 20 formations en Ligue 1. Il y a donc changement. Cela doit passer par l’AG pour l’entériner, et c’est pour cette raison que nous avons souhaité aller vers l’AGEx, pour aussi gagner du temps, en plus de donner le choix aux clubs, professionnel et amateur», nous déclare Amar Bahloul, vice-président de la FAF, joint samedi par téléphone. «Sinon, le MJS ne nous empêche pas d’aller vers une consultation écrite», conclut-il. Enfin, souhaitons que le MJS et la FAF accordent leur violon car cette cacophonie ne sert pas le football algérien. Que l’on ne nous dise pas que la relation entre ces deux parties est bonne… Le discours démagogique ne tient plus la route, il faut se retrousser les manches pour trouver des solutions à notre football, et non pas des problèmes, nous en avons assez comme ça…
Sofiane Gassouma