Une chance pour se comprendre
FAF, MJS, AGEx…

Jamais, le football n’a été aussi mouliné qu’il ne l’est depuis que l’arrêt du championnat a été décidé. Tout était dit dès le début. Peut-être que la manière manquait un peu d’art.
Les communiqués et les déclarations se multiplient pour mettre en route les débats dans toute sa transparence, même si quelques techniques font encore défaut. En face, les clubs, pas tous, s’arment de discours et de propositions, non pas pour contrecarrer ce que prévoyait la Fédération algérienne de football, mais pour répondre à ceux qui considèrent à «l’unanimité d’eux-mêmes» qu’ils sont les champions de la saison, et ils y resteront avec les 3 points d’avance sur leur poursuivant et 4 points sur le quatrième. Les déclarations s’enchaînent que ce soit du côté de l’immeuble du champ de manœuvre que de Dely Ibrahim. Les uns organisent des réunions à l’Est, à l’Ouest et même au Centre. L’autre partie appelle au respect des recommandations ministérielles. Les premières réactions s’affichent avec précautions pour un arrêt du championnat. On notera dès lors que l’optimisme et le pessimisme ne sont en fait que des attitudes de spectateurs. Il est tout à fait logique qu’un président d’un club ne se posera pas la question quand sera joué le match mais comment le gagner, et il cherchera à connaître tout ce qui pourrait influer sur sa stratégie.
Oubliant ainsi comment construire ce football, comment être les acteurs du football de demain. Ce qui se passe aujourd’hui, est peut être une occasion pour procéder aux différents réglages d’une communication et d’un travail au profit du sport. L’on s’interroge si les déclarations produites ont-elles réussi à situer le niveau de la problématique ? Cela dépend sous quel angle sommes-nous placés pour y répondre. Le plus important, c’est qu’elle ne favorise pas la totale mobilisation des gestionnaires des clubs autour de ce qui menace le football. Aujourd’hui, la pandémie demain autre fait qui mettra à rude épreuve ces mêmes gestionnaires. Comment alors ou quelle stratégie utilisera-t-on pour faire que le passé ne soit pas une répétition du présent, et celle du présent ne soit pas celle du future. Alors, reprendre ou pas, après une interruption de 4 mois ? Pour se faire, le président de la FAF avait décidé de tenir une AG pour prendre et confirmer la température de l’ensemble des présidents de clubs, sur cette question, et pourquoi pas sortir avec une décision finale. Que tout le monde s’exprime ! C’est l’une des plus belles options qui ferait avancer les pions sur cet échiquier.
La tenue de l’AG serait la meilleure démarche à la condition d’un accord des pouvoirs publics et de la tutelle, dans le strict respect des règles sanitaires, des gestes barrières et de distanciation physique. Pas question de laisser passer cette occasion qui serait une expérience à mettre sur le compte de la FAF. Tester le niveau des gestionnaires sur des questions qui iraient dans le sens de l’intérêt des clubs, quitte à ce que des contradictions viendraient à montrer leur nez lors de cette opération pas très marketing, mais entretiendra ses idées pour qu’elles ne soient pas épuisées. On ira vers une AGEx, la FIFA qui n’a rien à voir avec de pareilles situations, l’a été par loyauté qu’autre chose en donnant son aval. Trois options connues sont mises sur la brèche et qui sont : 1/ Décréter la saison blanche avec zéro partout. 2 / Saison sans relégation mais avec une accession. 3/Une saison avec relégation et accession.
Et dans ce cadre, et pour permettre a tous de s’exprimer une énième fois, la FAF fera appel aux technologies et pour l’option de la consultation écrite. On n’a pas encore sifflé la fin de la partie que le ministre de la Jeunesse et des Sport transmet ce samedi un message à la Fédération de football, où il considère la demande formulée par la FAF relative à «une assemblée générale ordinaire dans une session extraordinaire» comme une entorse à la réglementation et une manœuvre. «Si l’objectif de cette demande est d’organiser l’AGO, les statuts de la FAF précisent ses conditions d’organisation. Si l’objectif est de tenir l’AGEx, intervient alors l’article 29 alinéa 6 des statuts de la FAF qui détermine avec précision qu’elle peut être tenue dans trois cas, à savoir le changement du lieu du siège de la FAF, la modification des statuts et la dissolution de la fédération.
Si l’objectif de cette demande est de faire une consultation élargie à tous les acteurs du football, nous considérons que cette consultation est possible sans piétiner les statuts de la FAF», souligne le MJS dans sa réponse. La tutelle rappelle à ce titre «son communiqué du 9 juillet 2020 qui n’autorise pas la reprise des compétitions sportives dans les conditions actuelles et ce, selon les recommandations du comité scientifique pour le suivi de la Covid-19». En clair, pas d’AGEx, mais des réunions de consultation avec les clubs notamment (pros et amateurs) pour trancher la question de l’avenir de l’exercice 2019-2020 est possible.
H. Hichem