Attar exclut la hausse des prix de consommation domestique de l’énergie

Malgré les déboires financiers de la Sonatrach et de la Sonelgaz

Sans la procédure de sauvegarde des entreprises nationales engagées par l’Etat, la Sonelgaz qui subit depuis des mois un revers financiers important en raison de la vente à perte de son gaz, «déposerait son bilan», a fait savoir, hier, le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, qui a reconnu les difficultés financières à laquelle font face aujourd’hui la Sonelgaz et la Sonatrach. Attentif à l’évolution de la situation de ces entreprises, le ministre a mis l’accent sur les efforts de toutes les parties concernées associées aux efforts consentis pour soutenir financièrement ces entreprises. Pour ce faire, il faudrait, selon lui, prendre des raccourcis et accélérer l’élaboration des textes de lois concernant le cas de la Sonatrach afin de relancer l’investissement étranger ainsi que la remise à niveau de son système de gestion.

L’objectif serait de renforcer la production pétrolière du groupe et espérer son retour au niveau d’avant la crise pétrolière et sanitaire qui ont porté un coup de massue à l’entreprise, d’une part. D’autre part et concernant les problèmes de trésorerie et de rentabilités de la Sonelgaz qui posent un véritable ultimatum à l’Etat en raison des dettes insolvables dues au cumul des factures impayées, mais surtout à «la dépendance du pays à la rente», selon les propos de M. Attar qui s’est défendu «de mettre en causes les foyers à bas revenus», rassurant les ménages laminés par la crise économique concernant la hausse des prix de consommation de l’électricité et du gaz. Il a affirmé que pour le moment, «il n’est pas question d’augmenter les tarifs de l’énergie pour les petits citoyens», expliquant, toutefois, que «l’augmentation des prix fait partie du chantier du ministère pour les grands consommateurs et industriels dont le prix de revient des produits industriels évalué entre 40 à 60% issus de l’énergie, au fur et à mesure, il faudrait revoir les prix pour les activités lucratives». Donc, l’augmentation des prix concernera de façon graduelle les industries énergivores, ce qui permettrait de réduire la pression sur la Sonelgaz. En plus de la mise en place d’une stratégie de développement et d’un plan business qui sauverait cette entreprise de la faillite.
Dans cette perspective, le premier responsable du secteur, invité à une émission de la radio nationale, hier, a indiqué que «la Sonelgaz fait tout pour améliorer ses prestations, ce qui nécessite de gros investissement qu’il faut encourager pour lui permettre de créer de l’emploi», avançant, au passage «le chiffre de 27 milliards de dinars d’investissement à l’horizon 2030 pour permettre à Sonelgaz d’améliorer sa compétitivité et d’exploiter les énergies renouvelables». Pour mieux performer, la réorganisation de la gestion de Sonatrach urge Répondant, par ailleurs, à la question sur le revers financier de la crise pétrolière et économique sur l’activité de la Sonatrach, le ministre a fait état de la baisse de sa production «en raison des énormes retards en matière d’investissements, de développement et d’amélioration des techniques de production, mais également du refus d’entreprendre des travaux de récupération dans une cinquantaine de petits gisements qui peuvent, très rapidement, compenser la baisse de production du brut algérien et qui, en outre, sont susceptibles d’intéresser les investisseurs étrangers», a-t-il expliqué. Remettant en question les dysfonctionnements manageriels durant ces années, estimant, d’ailleurs qu’il n’est pas normal que des gisements de gaz découverts dans les années 50 et abandonnés par la firme Total, en 2014, soient laissés à l’abandon».
Pointant du doigt aussi «le retard constaté dans la préparation des textes d’application relevant de la nouvelle loi sur les hydrocarbures», affirmant, dans ce sens, qu’il a décidé de délimiter les délais afin, qu’avant le mois de septembre, soient finalisés ces derniers», ajoutant que «sans ces textes, il n’est pas possible de développer des activités de partenariat, lesquels demandent entre deux à trois années pour devenir opérationnels». Il sera, également, question de la réorganisation prochaine du fonctionnement de Sonatrach «pour la focaliser sur ses métiers de base», a-t-il précisé, reprochant au groupe de «faire de tout et de rien pour s’occuper de ce qui ne la regarde pas». Le ministre a invité, par ailleurs, la société «à réduire les coûts de fonctionnement et d’exploitation de son gaz et de son pétrole pour être compétitive sur le marché, ainsi que le nombre de ses postes à l’étranger ainsi que les affectations effectuées à droite et à gauche». M. Attar n’a pas mâché ses mots pour décrire l’anarchie qui règne au sein de ce groupe pétrolier, indispensable pour la relève economique du pays.
Samira Takharboucht