Attar plaide pour un nouveau modèle de gestion et de régulation du marché

Nouveaux enjeux de la politique énergétique

Dans sa nouvelle vision, l’Etat canalise tous ses efforts en vue du développement, sans trop attendre, du secteur de l’énergie, indispensable pour la relance économique du pays. Dans cette perspective, il projette de mettre en place une stratégie globale pour ménager les ressources en eau afin de maintenir les relations réciproques entre les secteurs de l’énergie fossile et l’énergie renouvelable.

Passer au vert et accélérer la transition énergétique, en parallèle, de la relance économique qui sera basée sur l’industrie et la finance inclusive, est un défi de taille que le gouvernement compte relever, en dépit de la situation économique interne vulnérable et la crise sanitaire mondiale. Depuis, plusieurs jours, le ministre de l’Energie multiplie les sorties médiatiques et exprime, explicitement, sa nouvelle vision de reconfiguration du secteur de l’énergie, passant par l’accélération de la mise en place des textes d’application de la loi sur les hydrocarbures, d’ici le mois de septembre, tout en s’attaquant au chantier de la réorganisation du fonctionnement de son département et surtout de la remise à plat de la gouvernance de la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, qui devra désormais obéir à un modèle de gestion plus restreint et plus performant, dans son domaine.
Ce sont, à priori, les deux objectifs fixés par le ministère de l’Energie, Abdelmadjid Attar, qui n’a pas hésité à remettre en cause la gestion anarchique et biscornue de la Sonatrach et de la Sonelgaz. Il prône le changement à toute vitesse pour s’affranchir des anciens modèles de gestion et développer le secteur de l’énergie, nécessaire à l’économie nationale. «Une feuille de route du secteur de l’énergie est en cours d’élaboration dans le cadre de la relance économique du pays dont l’une des priorités sera l’accélération de la mise en œuvre des textes d’application de la loi sur les hydrocarbures», a déclaré, jeudi dernier à Alger, le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, lors d’une réunion organisée conjointement avec le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Chems Eddine Chitour. En effet, en aval du lancement de ses chantiers, M. Attar, met l’accent sur la nécessité de concert avec les deux secteurs des énergies renouvelables et des ressources en eau qui attirent, actuellement, de plus en plus les regards des responsables algériens.

Ménager les ressources souterraines -eau et énergie-, le double défi de l’Etat
La transition énergétique et le développement des énergies fossile ou de l’industrie pétrochimique, des recherches d’exploration et d’exploitation nécessitent d’importantes ressources hydrauliques. L’eau et l’énergie sont indispensables au développement économique et des énergies fossiles non renouvelables, notamment, pour la génération d’électricité, pour la croissance de sources d’énergie organiques, pour l’industrie… Conscients de ce défi et des enjeux que ces trois secteurs représentent pour la relance économique et l’instauration d’une économie de marché solide, les trois ministères ont exprimés, la semaine dernière, chacun de son côté, sa disposition à conjuguer leurs efforts afin de renforcer le secteur énergétique et répondre aux besoins du marché local, en la matière. Une nouvelle forme de gestion et de concertation inédite en Algérie et qui pourraient affermir l’interrelation étroite entre les trois secteurs au cœur de l’enjeu économique, mais aussi climatique. Dans un communiqué rendu public récemment, le ministère des Ressources en eau a annoncé avoir «lancé une vaste opération de recensement des infrastructures hydrauliques qui touchera chaque commune d’Algérie, ce qui permettra au ministère de disposer d’une base de données complète sur la consistance détaillée et l’état précis du patrimoine de notre pays en infrastructures hydrauliques».
Cette banque de donnée est indispensable pour l’évaluation des potentialités du pays en cette ressource vitale pour la population, au même titre que l’économie. Sachant que ces dernières semaines, le ministère de l’Energie accélère la finalisation des textes d’application de la loi sur les hydrocarbures afin de relancer, dans les plus brefs délais «des travaux d’exploration, du développement des gisements découverts, de la valorisation des ressources en terme de taux de récupération et du recentrage des activités de Sonatrach sur ses métiers de base. Sonelgaz également devra externaliser plusieurs de ses activités», a réaffirmé M. Attar. La rupture avec les anciens systèmes de gestion se fera par une politique d’intégration nationale efficiente et la numérisation des outils de travail et de gestion. Un premier pas vers une stratégie commune du développement de secteur de l’énergie et pour la transition énergétique commence à prendre forme d’ailleurs. En effet, M. Chitour a annoncé, récemment, qu’ «une feuille de route traitant de l’économie d’énergie sera transmise à chaque département ministériel, avec comme principaux secteurs visés le transport, le tertiaire et l’habitat». Un fervent défenseur de l’énergie propre, M. Chitour réitère son attachement au développement urgent de ce secteur, invitant, dans le contexte, actuel difficile pour tous, «à rationnaliser la consommation d’eau et éviter le gaspillage». Cette ressource est indispensable pour la relance économique et des secteurs générateurs de richesses, notamment, durant cette période de crise économique et sanitaire persistante.
Samira Takharboucht