La majorité présidentielle affiche son soutien au plan de la Cédéao

Mali

La majorité présidentielle au Mali a approuvé la feuille de route proposée par la Cédéao qui a formulé une série de recommandations au terme de sa mission de médiation à Bamako, pour conclure un accord de sortie de crise.

Après l’opposition, la majorité présidentielle au grand complet s’est réunie mardi dans la capitale Bamako pour se prononcer sur les résultats de la médiation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao). Elle a approuvé les recommandations de l’institution, contrairement à l’opposition qui a néanmoins appelé à une trêve dans la désobéissance civile. Les partis et groupements politiques de la majorité présidentielle malienne ont voulu dans un premier temps «resserrer leurs rangs» au moment où on les entend de moins en moins, selon des observateurs de la scène politique malienne. Ensuite, contrairement à l’opposition malienne qui n’approuve pas le plan de sortie de crise de la médiation de la Cédéao, ils ont voulu manifester leur soutien aux recommandations de l’institution, qui exclut notamment la démission du président malien.
La majorité présidentielle dit vouloir «tendre la main» à l’opposition et aux autres pour trouver une solution aux problèmes politiques. «Nous lançons un appel à tous les acteurs, au peuple malien», explique Amadou Koïta, ancien ministre, président du parti socialiste Yélékoura, et membre de la majorité présidentielle. «Pour qu’on se retrouve autour de la table, qu’on se retrouve pour un accord politique de rassemblement national proposé par le Président, qu’on se retrouve pour la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Un gouvernement qui sera adossé à cet accord, qui aura une feuille de route conforme aux résolutions du dialogue national inclusif», a-t-il soutenu. Aucun sujet ne sera tabou au cours de ces rencontres, ajoute le représentant de la majorité, qui précise que son camp a applaudi la trêve de la désobéissance civile, décidée par les opposants. Cette dernière est prévue au moins jusqu’à la fête religieuse de Tabaski, le week-end prochain.

Cinq chefs d’Etat attendus jeudi à Bamako
Une accalmie semble donc être au programme, même si le Mouvement du 5 juin «M5» continue à exprimer son désaccord avec les propositions de la Cédéao. Cette dernière a proposé au terme de sa mission au Mali, la mise en place urgente d’un gouvernement d’union nationale, écartant la démission du président Ibrahim Boubacar Keita. Dans un communiqué rendu public dimanche, la mission, dirigée par l’ancien président du Nigeria Goodluck Jonathan, a formulé une série de propositions pour une sortie de crise, prévoyant également la formation d’une Cour constitutionnelle sur la base d’un consensus pour résoudre le litige autour des 31 sièges de l’Assemblée nationale. Elle a proposé aux autorités de finaliser les enquêtes sur les décès survenus lors des manifestations des 10, 11 et 12 juillet qui «doivent s’étendre à toutes les violences et destructions des biens publics tels que l’Assemblée nationale, l’ORTM et le Haut conseil des collectivités territoriales». «La Cédéao se trompe de diagnostic sur la crise malienne», explique Choguel Maiga, le président du comité stratégique du M5, cité par des médias locaux. Au-delà des questions constitutionnelles, pour l’heure, la proposition de faire entrer le M5 dans un gouvernement d’union nationale ne semble pas convaincre. Une délégation de la Cédéao, composée de cinq chefs d’Etat de la sous-région est attendue au Mali jeudi en vue de «contribuer à apaiser le climat de la socio-politique au Mali», selon un communiqué de la Représentation permanente de l’organisation sous-régionale au Mali mardi. Il s’agit de Mahamadou Issoufou du Niger, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Nana Akufo-Addo du Ghana, Muhammadu Buhari du Nigeria et Macky Sall du Sénégal.
R. I.