Une épreuve à surmonter

Consultation écrite

A l’épreuve de ce qui ne saurait être impossible, l’heure de vérité a sonné.

Contre toute attente, et dans «un scrutin» absolument inédit, ils plébisciteront une option. Tout son mérite sera alors de faire face à des défis jamais tentés, encore moins souhaités. S’agit-il d’un rebondissement accéléré de la reconstruction si nécessaire et si urgente de notre football, dont ces défis se jouent à caisses vides. Que cachent ces défis, ces réformes, quand bien même douloureuses ? Mais est-ce urgemment indispensables ? De fortes questions qui peuvent redonner du sens au football national sont posées. A chacun sa dose et à chacun sa part de communication. La tempête qui secoue le football n’est pourtant pas prête de se calmer. Les uns comme les autres veulent graver dans le marbre leur raison. Le ministère, lui, se réfère aux textes en vigueur. Et en ce moment sur les quais, les clubs très attentifs continuent d’admirer ces vagues qui grandissent et qui menacent toute visibilité d’une reprise des compétitions. Du haut de la sphère, Mokhtar Boudina, président de l’Observatoire national du sport, organe consultatif placé auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports, estime que le travail engagé par la Fédération algérienne de football, recouru à une consultation écrite pour se prononcer sur l’avenir de la saison 2019-2020 «n’avait pas de base sur le plan réglementaire du moment qu’elle n’est pas prévue par les statuts. Elle ne peut pas avoir la force de l’assemblée générale, ni la force de la réglementation. La démarche de la FAF est une inspiration pour élargir la discussion et demander l’avis de certains membres de l’AG pour essayer d’avoir le consensus le plus large possible. C’est une consultation que la FAF a le droit de faire, rien ne peut l’empêcher, sauf qu’elle ne peut pas remplacer l’assemblée générale et toutes les formes qu’elle revêt : extraordinaire ou ordinaire»

Quelles démarches respectée ?

Les informations continuent à se stocker et chacun aura demain à s’interroger sur son choix ou sur le choix de sa stratégie. Le MJS refuse d’autoriser la FAF à organiser une AGEx pour se prononcer sur l’avenir de la saison 2019-2020, suspendue depuis le 16 mars en raison du Covid-19, l’instance fédérale a fini par recourir à une consultation écrite de ses membres. Une démarche qui ne serait pas négociable au regard des textes en vigueur «la consultation écrite n’est pas prévue dans les statuts, elle ne peut pas remplacer une AG, elle donne la légitimité pour prendre une décision, mais elle ne peut en aucun cas être une forme de délibération. Elle est initiée pour préparer le terrain à une décision qui doit être prise par le bureau fédéral ou dans le cadre d’une AG. Elle permet d’avoir un maximum d’avis sur une question, et donc peut-être au BF de trancher soit à son niveau, ou de la soumettre à l’AG comme le permettent les articles 28 et 29 des statuts». Etre plus explicite, voire convaincant, il exhibe le décret 14-330, qui souligne que «la consultation est un moyen d’associer, d’avoir un large consensus et de mieux discuter, c’est un bon moyen de mobiliser les gens autour d’une décision future ou une résolution. Seulement, elle n’est pas dans la hiérarchie des dispositions réglementaires prévues dans les statuts. Le fruit de cette consultation peut demain se transformer en assemblée générale comme une résolution, mais c’est à la FAF de voir les formes qu’elle lui sied». Interrogé sur l’éventualité d’assister à «un léger remaniement» du système de compétition pyramidal (une Ligue 1 à 20 clubs et une Ligue 2 de deux groupes de 18 chacun, ndlr), dans le cas où les membres de l’AG opteraient pour le choix C», Mokhtar Boudina insiste sur le «strict respect des statuts»,

Les formes et les procédures, sans plus

«Je ne peux me prononcer sur le système de compétition qui reste des prérogatives de la FAF. Même s’il y a un nouveau système de compétition, il ne peut être pris que dans le cadre du strict respect des statuts et des règlements généraux de la FAF. Quel que soit X, toute décision prise par le bureau fédéral, en assemblée ou hors AG, doit être prise sur la base d’une assise juridique qui la renvoie aux règlements généraux adoptés par la FAF, pour les clubs amateurs ou professionnels, ou dans le cadre d’une AG ordinaire en respectant les délais, les formes et les procédures, sans plus». Ce triangle, devenu fragile, serait aujourd’hui déséquilibré. Quelle place accorder à l’information ? La démultiplication des canaux d’information, notamment par les émissions de télés, accentue la pression des journalistes et des communicateurs. Or l’analyse faite par les médias trouve en retour une explication donnée par l’Observatoire national du sport, «il s’agit d’une correspondance, de ce qu’il y a de plus normal, faite par la FAF. La tutelle a répondu dans le strict respect des procédures et des relations entre le ministère et la fédération. Il n’y a aucune autre interprétation à faire». L’ex-directeur des sports au MJS a présenté l’organe qu’il préside comme étant «un observatoire qui émet des avis, des recommandations et des évaluations, à la demande du ministre ou bien des instances et fédérations sportives», précisant que ces avis «ne sont pas exécutoires», rapporte l’APS. Et maintenant ? Qui sera l’arbitre ? Qui imposera son choix ? Qui gagnera la partie ? Qui sera l’heureux gagnant ? Le football tant froissé, souillé par des affaires de corruptions, de trucages, par des faits, aura-t-il à vivre encore de pareilles situations ?
H. Hichem