Le e-paiement, l’enjeu fort d’une économie prospère

L’alternative économique de la dernière chance, sous la crise du Covid-19

Dématérialiser les moyens de paiement et généraliser l’utilisation des terminaux de paiement électroniques (TPE) dans tous les commerces, du moins dans ceux de large consommation et à haute valeur ajoutée, durant cette période de crise économique et sanitaire inédite serait un challenge pour toutes les parties prenantes.

Sans l’implication réelle et le déploiement des moyens nécessaires par le ministère des Télécommunication, des Finances et du Commerce, franchir le cap de la quatrième révolution serait compliqué à exécuter, notamment, en une période aussi courte. C’est un projet qui ne peut être improvisé en raison de ses exigences réglementaires, techniques et de sa faisabilité sur un réseau d’internet national assez faible, mais surtout sans la sensibilisation et la formation des commerçants sur l’importance de la digitalisation financière dans l’avenir économique. Ailleurs dans le reste du monde, le consommateur ou le commerçant imagine mal se passer des terminaux de paiement électronique (TPE), particulièrement, depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus, et ce, malgré les frais d’utilisations de ce service. Toutefois, il demeure une valeur sûre tant pour le consommateur que pour le commerçant, mais aussi pour éviter tout contact avec les billets d’argent qui s’avèrent être des niches pour la Covid-19. L’Algérie a, en effet, du retard à rattraper en la matière à commencer par convaincre le citoyen lambda et le commerçant habitué à travailler, d’ores et déjà, hors circuit bancaire ou postal de se doter d’un voucher et d’un porte-monnaie électronique pour effectuer les différentes transactions.
Ce projet devra se concrétiser tôt ou tard, quelle qu’elle soit la période étant donné que la volonté et l’accompagnement des pouvoirs publics y sont. De nombreux citoyens sont convaincus de l’efficacité de ce moyen de paiement, mais le manque de confiance en les institutions de l’Etat les empêches d’adhérer à ce projet, d’une part, et d’autre part, exercer dans l’informel complique la mise au point de ce système étant donné que plusieurs commerces de large consommation, à l’exemple, des marchants ambulants, des agriculteurs, des éleveurs, des intermédiaires… nombre sont ceux qui travaillent dans l’informel, en absence d’un réseau de distribution compétent et d’une sensibilisation générale sur le préjudice que leur cause cette pratique, au même titre qu’à l’économie nationale. En plus d’installer la confiance en les institutions étatiques et financières, les autorités miseront, sûrement, sur la société civile qui a un rôle important dans la sensibilisation des consommateurs et commerçants de se doter des moyens de paiements modernes, de plus en plus sécurisés et rentables. Le ministère du Commerce emboîte le premier pas et décide de définir, en premier lieu, «un ensemble d’activités commerciales à doter de Terminaux de paiement électronique (TPE) avec la mise en place d’une commission technique mixte en vue d’encourager leur utilisation», a-t-il annoncé récemment.
Il sera soutenu par le ministère de la Poste et des Télécommunications qui s’engage de son côté à garantir un meilleur service et réseau internet pour les utilisateurs. Cet engagement sera, également, accompagné par le ministère des Finances qui a un rôle important dans la définition et la garantie des différents moyens de paiements électroniques qui seront introduits dans les commerces via des différentes applications. A priori, l’Algérie se contentera des terminaux de paiement électronique (TPE). Ainsi, s’affranchir de l’argent comptant. Le paiement électronique pourrait être bientôt le dernier rempart contre le l’argent liquide. La promotion du paiement électronique mettra un terme à l’informel et à la fraude. Cette révolution sera arborée par les start-up nationale qui promettent «le renforcement du rôle des incubateurs permettra à l’Algérie d’aller vers une économie alternative fondée sur le savoir». C’est ce qu’a souligné, rappelons-le, le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up, Yacine El-Mahdi Oualid dernièrement.
Samira Takharboucht