Le saccage de nos forêts continue

Mascara

Dans quelles conditions les animaux destinés à la consommation humaine sont-ils abattus dans la wilaya de Mascara, à l’instar des autres villes d’Algérie ? Quelles attentions accorde-t-on à leur bien- être et à l’hygiène, à l’exemple des pays qui se respectent ? Disons-le franchement, les travailleurs des abattoirs clandestins, d’ailleurs non-déclarés, disséminés à travers le territoire de la wilaya, travaillant dans des conditions de salubrité insupportable, y compris les odeurs, la chaleur, le tout ceinturé dans un environnement malsain, sans s’assurer de la bonne santé de l’animal vivant, ce qui est tout à fait irrégulier quand cette profession est pratiquée d’une manière interdite.

L’examen «ante mortem», selon un vétérinaire qui a voulu garder l’anonymat, n’est pas allé par quatre chemins en nous déclarant en ces termes : «S’assurer de la bonne santé de l’animal vivant. Est-il en bon état ? Amaigri ? A-t-il un comportement normal ? Présente-t-il une anomalie, un trouble d’articulation, un problème nerveux ? C’est ce qu’on appelle l’examen ante mortem. Puis, une fois qu’il est mort et éviscéré, il faut s’assurer qu’il n’est porteur d’aucune pathologie. Cette vérification passe par un examen des organes internes, sur la chaîne d’abattage. Ce qui n’est pas le cas malheureusement dans ces abattoirs clandestins. Dans ce contexte déplorablement vécu sur le problème des déchets et autres restes des «volailles éviscérées», qui sont carrément balancées dans les forôts, notamment sur la route Relizane,au lieudit «Forêt de Menaouer», sur le territoire de la commune de Mamounia en bifurquant vers Mohammadia, une mirifique forôt à perte de vue, sise sur la RN-17 A, au cœur de la forêt de Fergoug. Ce qui a considérablement renversé la situation environnementale dans le mauvais sens où les différentes forêts signalées dans notre article, sont porteuses de maladies et d’infections, des espèces introduites dans les bois avec des déchets d’animaux terrassés dans les différentes chaînes d’abattages clandestins. Des odeurs nauséabondes sont ainsi palpées à des kilomètres à la ronde des forêts.

Quelles solutions ?
Pour ceux qui demandent encore que faire de leurs déchets, différentes solutions d’extraction. Parmi les plus simples, se rendre à la forêt, où le bosquet du coin loin des regards indiscrets pour épandre le reste de la volaille abattue clandestinement, comme ça l’est d’ailleurs pour l’ensemble des déchets ménagers. Pour rappel, la loi protège le domaine forestier en Algérie, mais demeure périmé, et ce, vu les atteintes à l’environnement à longueur d’années par d’irascibles individus sans foi ni loi. Le nombre de dépôts de déchet verts a sensiblement augmenté au niveau des forêts dans la wilaya de Mascara, dans un milieu naturel pourtant, parait-il, protégé. Ce qui se passe dans les forêts dans la wilaya de Mascara est effarant, jeter peut coûter cher, et surtout, il pollue à grande proportion, et ce, contrairement aux idées reçues ou jeter des déchets verts en forêt dégrade les sols et contribue à la prolifération des plantes invasives, véritables fléaux pour l’environnement. Selon un biologiste de l’université d’Oran que nous avons contacté, explique en ces termes : «On a remarqué dans la plupart des forêts situées dans la wilaya de Mascara, que l’enrichissement du sol produit par les dépôts en question, entraine automatiquement, ou plutôt entraine une faune opportuniste à l’exemple des sangliers, et autres plantes, qui prospèrent au dérèglement de l’écosystème forestière. «Il est plus prudent de déposer ces déchets verts en déchèterie».
A Aïn-Fekan, distante d’environ d’une vingtaine de kilomètres du chef- lieu, un décor lunaire s’offre aux automobilistes et autres passants d’une forêt récréative sise à l’entrée de cette daïra qui a été complètement démantelée par des mains sataniques pour en faire du charbon et autres enjolivures exposées à chaque fête de l’Aïd el Kebir. La forêt de Djebel Menaouer, sise sur la route nationale N°06, la plus importante, complètement abandonnée sert de dépotoir au vu et au su des autorités concernées par ce grave problème environnementale, et dont les déchets ménagers et autres particules jonchent à même le sol, le tout enveloppé dans une totale impunité. Dans ce contexte débile, il y a lieu de souligner que cette forêt en question a fait les frais d’une véritable razzia via un énergumène qui s’est permis de collectionner une superficie au sein de cette forêt, au vu et au su de tous ce beau monde. La direction des Forêts de la wilaya de Mascara, dans cette affaire, a déposé plainte à l’encontre de cet inindustriel indélicat. N’avons-nous pas l’âge d’étudier le sens des proverbes, des dictons et des adages qui font la sagesse des nations qui se respectent ? D’où ce dicton Chinois à peu près authentiques à mettre dans la bouche de certains énergumènes : «Quand un tronc d’arbre est droit à midi, son ombre est sur le sol. Si votre cœur est droit, les animaux de la forêt seront bienveillants».
Le problème qui se pose actuellement chez-nous, c’est à qui faudrait-il inculquer tous les principes de cette culture de l’arbre et les notions pour respecter et préserver un certain pourcentage d’arbres à maturité ? Pour conclure, la direction des Forêts de la wilaya de Mascara, qui a eu vent de l’information diffusée par la presse accréditée a pris les taureaux par les cornes, pour déclencher sérieusement une enquête approfondie contre les indélicats propriétaires des abattoirs clandestins.
Manseur Si Mohamed