Olivia de Havilland décède à 104 ans

Star d’«Autant en emporte le vent» et deux fois oscarisée

Connue notamment pour son rôle majeur dans «Autant en emporte le vent» de Victor Flemming, Olivia de Havilland s’est éteinte dans son sommeil à un âge canonique.

Considérée comme l’une des dernières légendes vivantes de l’âge d’or d’Hollywood, l’actrice Olivia de Havilland est morte à l’âge de 104 ans dans son sommeil, dans la nuit de samedi à dimanche 26 juillet 2020, à son domicile parisien. C’est ce qu’a annoncé à franceinfo son attaché de presse Jim Wilhem, confirmant les informations données par la presse anglo-saxonne dimanche après-midi. «Sœur-ennemie» de l’actrice Joan Fontaine (vue dans Soupçons d’Alfred Hitchcock), Olivia de Havilland a tourné dans plus de soixante-dix films, dont «Autant en emporte le vent» (1940), et a obtenu deux Oscars de la meilleure actrice au cours de sa longue carrière. Elle était la doyenne des acteurs américains.

Sa bataille victorieuse contre Warner Bros
Elle est connue également pour son rôle majeur dans l’émancipation des acteurs vis-à-vis des contrats iniques des studios hollywoodiens – ils leur permettaient alors de suspendre un acteur ou une actrice en cas de rejet d’un rôle. Mécontente des rôles stéréotypés de jeunes ingénues qui lui étaient proposés, elle intenta un procès à Warner Bros dans les années 1940 et obtint gain de cause, ce qui n’avait pas été le cas de Bette Davis qui lui avait ouvert la voie sans résultat dix ans plus tôt. Tandis que sa victoire faisait dès lors jurisprudence dans le droit des acteurs, son courage et son opiniâtreté lui valurent la reconnaissance de ses pairs.

Melanie dans «Autant en emporte le vent»
Née à Tolyo en 1916 de nationalité britannique, Olivia de Havilland passe son enfance avec sa mère en Californie avant d’être naturalisée américaine en 1941. Sa carrière d’actrice débute dans les années 1930, où elle se fait remarquer en partageant l’affiche avec Errol Flynn dans de nombreux films populaires tels que «La Charge de la brigade légère» (1936) ou «Les Aventures de Robin des Bois» (1938). C’est dans le rôle de Melanie dans «Autant en emporte le vent» de Victor Flemming, dans lequel elle incarnait Mélanie, la rivale de l’héroïne Scarlett campée par Vivien Leigh, que sa notoriété prend un tournant. Avec ce film considéré comme un des plus gros succès de tous les temps, elle est nominée pour un Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.

De beaux rôles et deux
Oscars Après avoir remporté sa bataille contre Warner, ses rôles se diversifient et lui permettent de montrer l’étendue de son talent d’actrice. Dans «La Fosse aux serpents» d’Anatole Litvak (1948), elle joue ainsi une femme atteinte de troubles mentaux internée dans un hôpital psychiatrique. Ce portrait réaliste de la schizophrénie, un des premiers de ce type porté à l’écran, qu’elle joue sans apprêts, lui vaudra des louanges. Olivia de Havilland a joué dans plus de soixante-dix films, y compris de télévision, jusqu’en 1988. Elle a obtenu deux Oscars en tant que meilleure actrice, un en 1947 pour «Chacun son destin», dans lequel elle jouait une mère cherchant son fils durant la Seconde guerre mondiale, et un autre en 1950 pour son rôle de jeune fille riche lucide sur les intentions vénales de son prétendant dans «L’Héritière».
Remariée au journaliste français Pierre Galante en 1955, dont elle avait divorcé en 1979, l’actrice vivait à Paris depuis le milieu des années 1950. «La France», disait-elle, «est le seul pays où je me sente vraiment chez moi». Décorée de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy en septembre 2010, elle avait été aussi, en 1965, la première femme à présider le jury du Festival de Cannes. Son fort caractère n’avait pas molli avec les années : à 101 ans, elle avait intenté un procès contre la chaîne FX pour avoir terni son image dans la série Feud où elle était campée par Catherine Zeta-Jones.
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