Nous avons tous rendez-vous avec le football

Qu’est-ce qui diffère le football d’hier à celui d’aujourd’hui ? Seule son histoire, qui est à la portée de tous, peut apporter des éléments de réponse.

En somme, cela est une invitation à tous ceux qui veulent enrichir leur curiosité, connaître d’où vient cette marque algérienne de football, notamment ces bâtisseurs (1958-1962) dont les Rachid Makhloufi, Mustapha Zitouni, Abdelaziz Bentifour, Abderrahamene Boubekeur et bien d’autres qui ont réussi à faire imposer, voire internationaliser cette marque à l’échelle mondiale. C’est aussi comprendre pourquoi avaient-ils préféraient quitter l’équipe de France… pour rejoindre l’équipe du FLN qui a participé à 62 rencontres et décroché 47 victoires, 11 matches nuls et 4 défaites. Qu’en est-il aujourd’hui de ce football livré à des situations exceptionnelles ? Les experts rencontrés font marche arrière. Ils reconnaissent que le climat ne s’y prête à aucune analyse, dès l’instant où les instances de football d’aujourd’hui ont du mal à communiquer. Pis encore, que reste-t-il de cette expérience historique ? Comment repenser les rapports entre dirigeants toujours difficiles, mais indispensables pour des tentatives de trouver des solutions afin d’éviter de fermer les espaces de communication et sortir de ce climat étouffant pour aller vers un terrain où s’expriment ceux qui veulent réellement que ce football soit un sport sain, de référence, de qualité et mobilisateur de toute la jeunesse.

Mais le train s’éloigne
En pleine crise au cœur d’une violente tempête, 12 représentants de club dont Mellal, Arab, Laïb, Garaïche et Bouzenad décidèrent de se réunir afin de formuler des propositions à qui de droit. La réunion s’est tenue samedi dans un hôtel de Ben Aknoun, provoquée, entre autre, par la déclaration du président de la Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medouar qui déclarait que l’Etat gagnerait à transférer «les subventions destinées au sport, donc au football, vers le secteur de la santé». Ce qui va à contresens des attentes des clubs qui réclament de l’Etat des subventions pour ne pas aggraver la situation. Les 12 présidents affichent une première proposition celle d’une réunion tripartite : FAF-MJS-clubs. L’autre annonce confirme leur refus de prendre part à la consultation de la Fédération algérienne de football pour décider de l’avenir des championnats 2019-2020. Le président de la JSK, Cherif Mellal, reconnaîtra pour sa part que «Medouar a eu tout au moins le courage et la franchise de rappeler qu’il est en fin de mandat et d’annoncer solennellement qu’il ne se représentera pas à la présidence de la LFP, ce dont nous avons pris acte, mais il faut avouer que Zetchi a échoué dans sa gestion et il ne lui reste plus qu’à convoquer une AG extraordinaire pour annoncer sa démission au lieu d’attendre jusqu’au mois de mars prochain».

Des clubs disent non à la consultation
Des clubs à l’image de l’ES Sétif refusent de répondre à la consultation écrite de la fédération. Le président de la SSPA Black Eagles considère «cette consultation comme une perte de temps». Un avis partagé par le président de la LFP, Medouar, qui, vendredi passé, est «remonté au maquis» pour défier l’opération du FAF appelant à la démission du BF présidé par Kheïreddine Zetchi. Un «objectif», la bousculade continue de soulever de la poussière ce qui n’arrange pas la visibilité. Le ministre de la Jeunesse et des Sports Sid Ali Khaldi a rappelé, à plusieurs occasions, sa position quant à l’initiative de la FAF «aucune décision prise en dehors du cadre légal de la loi ne sera validée. Il s’est appuyé sur l’article 181 de la loi du 23 juillet 2013 qui lui confère le droit de contrôler l’application des lois». Dans ce cas précis, si le MJS prononce la mise en application de l’article 217 de la loi 13/05 du 23 juillet 2013, cela produirait des sanctions contre les membres et organes de la Fédération qui ont enfreint les statuts et règlements de la Fédération. Un arrêt de la machine serait-il envisageable ? La question risque de faire l’objet de débat d’un autre niveau. Mais en attendant, Belmadi pourra-t-il mener le navire à bon port en voyant embarquer un nouvel équipage ? Si cela serait le cas ? C’est un scénario peu confus auquel le football algérien est confronté. Sur le terrain une forte pression des clubs ne cesse de grossir et joignant à elle le président de la LFP. Le football d’hier et celui d’aujourd’hui marque bien sa différence.
H. Hichem