«Enquêtez d’abord, avant de loger les souscripteurs !»

Mascara : Des bâtiments AADL non conformes aux normes

Des photos saisissantes, choquantes mais surtout «inquiétantes» prises au niveau des chantiers AADL localisés à FG-La Gare, près d’El-Argoub et celui du second site au lieudit Sidi Abdelkader Bendjebbar, et dont des copies se trouvent à notre niveau, calculent l’anarchie et les malfaçons de construction graves, spécialement des murs porteurs, sont dangereusement bricolés (voir photo), qu’on peut facilement maquiller via des mains expertes en ciment, et on a même découvert du rafistolage en gypse.

A l’unanimité, les souscripteurs à cette formule AADL rencontrés à la Maison de la presse diront en ces termes : «Où sont les organismes responsables du suivi et de la réception des habitations dans la wilaya de Mascara, qui ont toutefois visé le procès-verbal de réception ? ». Sur ce, ces organismes de contrôle en question, présumés défendre les intérêts des souscripteurs, prêtent à équivoque. Une matière qui mérite d’être saisie en observation par le premier responsable du secteur de l’habitat, ou plutôt des responsables de l’AADL–Oran, qui présage les conventions à l’Ouest du pays, lequel fait appel à des consortiums étrangers via la tutelle, avec lesquel des turques et chinoises sont invités pour les réalisations de ces programmes offerts sur un plateau d’argent aux détriments des entreprises locales solvables, qui risquent de mettre les clés sous le paillasson. Contacté par nos soins, un ingénieur en bâtiment élisant bureau d’architecture au chef-lieu de la wilaya qui a voulu garder l’anonymat, n’est pas allé par quatre chemins pour déclarer en ces termes : «Un secret de polichinelle…tous les ingrédients sont réunis pour le contrôle de la qualité du béton, communément désigné «ABS», prélèvement quotidien du béton sur chantier. ABS des services de contrôle CTC, bureaux d’étude. Utilisation non étudiée des adjuvants pour béton, principalement, accélérateur de prise. Utilisation du sable non conforme à la construction.
Le tout ceinturé dans les problèmes au niveau des ouvrages et réalisations. Il est important de souligner que le délai normal du béton est de l’ordre de 28 jours, soit 23 Mégapascal, résistance normal pour béton. D’où le respect du délai de décoffrage est de l’ordre de 03 jours pour avoir la force et la résistance souhaitée. Malheureusement, des informations fiables provenant des divers chantiers turcs et chinois, font état du manque des normes de sécurité à l’exemple du décoffrage des dalles, poutres et autres piliers qui n’avaient pas encore 24 heures de pose. Un désordre qui donne la désagréable impression d’un pays livré à l’anarchie et aux prédateurs sans scrupules. Les défauts et malfaçons sont visibles à l’œil nu au point où la plupart des bénéficiaires seront obligés d’entreprendre des travaux de réhabilitation qui leur coûteront les yeux de la tête. En effet, tous les indicateurs se clouent vers les bureaux d’études et autres responsables du suivi des travaux de construction qui ont émargés des P-V de réception sans inspecter les habitats qui posent un problème de sécurité pour les souscripteurs.
Y a-t-il connivence entre tout ce beau monde, sous peine d’engager des procédures judiciaires à l’encontre des protagonistes qui se sucrent à outrance au détriment d’Algériens qui ont attendu des années durant un logement décent ? Une imprudence grave aux dangers incalculables auxquels s’exposent les bénéficiaires de ces habitations invraisemblables livrées aux quatre vents. Autant de questions qui restent en suspens et auxquelles les responsables du secteur devront y répondre tôt ou tard. Nonobstant, ces dérives, les pénétrations de l’humidité, qui se pose avec gravité et nous nous en excusons d’en faire un peu de théorie pour essayer de comprendre le comportement d’un mur en face de l’humidité. Le comportement communément appelé «hygrothermique». On distingue souvent l’humidité venue de l’extérieur (eaux de pluie) et celle venue de l’intérieur (condensations), les deux phénomènes réagissent l’un sur l’autre. Sur ce, les protections ne sont pas prises en considérations par les différents acteurs, où normalement le mur doit être construit en fonction de son rôle propre et non suivant des directives générales, d’ailleurs, douteuses. Selon des informations fournies par un bureau d’étude contacté sur ce sujet brulant, qui nous a déclaré en ces termes : «Il convient de respecter scrupuleusement l’épaisseur minimale des murs en fonction du type de logement, de la zone climatique, des matériaux employés.
Elles ont été établies en fonction de l’isolation thermique (photo 02), mais leurs importance est au moins aussi grande en ce qui concerne la résistance aux eaux de pluie. Malheureusement, ces caractéristiques ne sont plus respectées, vu que les murs porteurs laissent à désirer». Un souscripteur désemparé de Sidi Abdelkader Ben Djebbar n’a pas trouvé mieux, pour dénoncer ces abus inqualifiables : «Le consortium étranger (Turc) qui a été chargé de la réalisation de nos logements a enfreint à ses obligations et à ses engagements de nous livrer des habitations correctes, sous l’œil complice des responsables censés être à la hauteur de leurs missions de vérifier avant de parquer tout ce beau monde dans des bâtiments qui peuvent s’écrouler à la moindre secousse tellurique.
La Gendarmerie nationale ouvrira-t-elle une enquête préliminaire pour constater de visu les malfaçons dans la réalisation de ces habitations ? La permissivité du contrôle, les passe-droits, la corruption et l’absence de sanctions constituent autant de facteurs de relâchements qui ont encouragé ces auto-constructeurs à outrepasser les règles les plus élémentaires de l’urbanisme. Pour conclure, et en dehors à venir réparer les vices et les défauts cachés, les responsables dans la wilaya de Mascara qui ont d’autres chats à fouetter, s’empressent uniquement de faire des échappées (sorties) sonnantes et pendantes, et dont le seul but est de parquer tout ce beau monde dans des bâtiments hors normes et sans enquêter sur les dérives qui se développent dans la construction et la finition en Algérie. C’est honteux !
Manseur si Mohamed