Réalisateur légendaire de «Midnight Express» et «Fame»

Décès d’Alan Parker

Le cinéma d’Alain Parker porte la bande-son de plusieurs générations, de «Fame» jusqu’à «Evita», en passant par «Pink Floyd The Wall» et «Midnight Express».

Le réalisateur britannique, dont les films ont reçu plusieurs Oscars, est décédé ce vendredi 31 juillet à Londres à l’âge de 76 ans, a annoncé la famille de ce père de cinq enfants. Récemment, la chaîne Arte avait permis de (re)découvrir l’un des tout premiers films d’Alan Parker : Bugsy Malone, Du rififi chez les mômes, tourné en 1976. Le réalisateur britannique en avait écrit lui-même le scénario. Il s’agissait d’un film de gangsters incarnés exclusivement par des enfants et des adolescents. Un coup de génie désarmant où l’on oublie très vite l’âge des acteurs qui jouent et chantent comme des très grands.

Une imagination débordante, vite récompensée par des Oscars
Né en 1944 à Londres, William Parker a démarré sa carrière d’abord dans une agence de publicité. À la fin des années 1960, il écrit ses premiers scénarii avant de réaliser, début des années 1970, ses premiers courts métrages, Our Cissy et Footsteps. Le style du cinéaste Alan Parker se résume en un mot : original. Chacune de ses réalisations fait naître un univers nouveau, une invitation à plonger dans son imagination débordante, très vite récompensée par deux Oscars, dont l’un pour le scénario pour lequel Parker avait engagé un certain Oliver Stone, inconnu à l’époque. Midnight Express est l’histoire vraie de William Hayes, un jeune Américain en vacances en Turquie qui aura la mauvaise idée de gagner de l’argent grâce au trafic de drogue. Condamné à 30 ans de réclusion, il se retrouve enfermé dans une prison sordide. Parker avait transformé cette tragédie en un film peuplé de scènes ultra-violentes et provoqué à l’époque aussi des réactions très hostiles, lui reprochant une vision raciste des Turcs.

De «Fame» aux Sex Pistols
Deux ans après, en 1980, changement d’ambiance. Alan Parker réalise Fame et fait naître chez les jeunes filles du monde entier des vocations de danseuses. Le film, également deux fois oscarisé, raconte l’histoire de Coco, incarnée par Irene Cara, qui ne se laisse pas décourager par de cruelles auditions pour réaliser son rêve : être admise à la New York City High School for the Performing Arts. Avec Pink Floyd : The Wall, le réalisateur britannique met ses talents au service de l’un des plus grands groupes de rock de la planète. Son interprétation aussi visuelle que virtuose de ce double album conceptuel à succès The Wall, fait entrer à jamais la musique du groupe anglais dans l’histoire du cinéma. D’autres films, comme Les Commitments, qui raconte les moments de gloire et de misères d’un groupe de soul music à Dublin, ou Evita, comédie musicale écrite de nouveau par Oliver Stone et incarnée par Madonna, rappellent à quel point la musique se trouve au cœur de son cinéma. L’artiste, devenu en 2002 Sir Alan Parker, écrira même quelques années plus tard un livre sur la carrière agitée du bassiste des Sex Pistols, Sid Vicious, l’icône du punk.

Des films-manifestes
Mais le cinéma d’Alan Parker est aussi engagé. En témoigne Mississippi Buring, autre électrochoc pour les cinéphiles. Dénonçant la ségrégation aux Etats-Unis, le film raconte la disparition mystérieuse de trois défenseurs des droits de l’homme. C’est également le cas de Birdy, primé par le Grand Prix du Festival de Cannes en 1985, qui évoque le destin de deux amis vétérans de la guerre de Vietnam. Ou encore de La Vie de David Gale, qui apparaît clairement comme un manifeste contre la peine de mort.
RFI