Djemel Barek et Smaïn Hini nous quittent

Culture en deuil

Le comédien et metteur en scène franco-algérien, Djemel Barek, est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi, à l’âge de 54 ans, des suites d’une longue maladie ont rapporté ses proches sur les réseaux sociaux.

Etabli en France, Djemel Barek avait joué dans le film «L’Oranais» de Lyes Salem et les feuilletons télévisés «El Khawa 2» (2017) et «Ouled lahlal» (2019) avant de camper un dernier rôle dans «La vie d’après» (2020) de Anis Djaad actuellement en phase de post-production. Débutant son parcours artistique dans le théâtre d’abord, où il avait été distribué dans des pièces du grand Robert Hossein et Michel Georges, Djemel Barek avait ensuite confirmé ses talents d’acteur dans le cinéma français, avec une soixantaine de téléfilms à son actif, entre longs et courts métrages, ainsi que dans des séries, interprétant souvent le personnage du «Maghrébin» ou du «père immigré», dans des rôles de compositions «émouvants et réussis». Connu pour ses nombreux seconds rôles dans le cinéma français, l’acteur a, depuis 1999, joué dans de grands films, français et étrangers, à l’instar de «Munich» de Steven Spielberg, «Des hommes libres» de Ismaël Ferroukhi, «Les Revenants» de Robin Campillo, «Secret défense» de Philippe Haim, «Frères ennemis» de David Oelhoffen et «Loin des hommes» du même réalisateur, présenté en 2014 lors des Journées cinématographiques d’Alger. En 2005, Djemel Barek met en scène sa première pièce de théâtre «Not My Molière» avant de renouveler l’expérience en 2009 avec «Luciole».
Il a également souvent brillé sur les planches en tant que comédien entre 1987 et 2007. Entres autres téléfilms français dans lesquels il a été distribué «Nuit noire 17 octobre 1961» et «La fracture» de Alain Tasma, «Après 20 ans d’amour» de Lorenzo Gabrielle, ou encore «Le record» de Edwin Baily. Djamel Barek avait été également distribué dans les courts métrages «C’est dimanche» de Samir Gasmi, plusieurs fois distingué, «Un métier bien» de Farid Bentoumi ou encore «Pitchoune» réalisé par Reda Kateb. A la télévision française, il a joué dans plusieurs séries, dont la première saison de «Le bureau des légendes», «Platane», «Paix à leurs âmes» ou encore «Candide Renoir».

Décès de Smaïn Hini, grand maître de la musique andalouse
Le destin a voulu qu’en cette veille de l’Aïd el Adha, un autre grand artiste tire sa révérence, le maître de la musiqu andalouse, Cheikh Smain Hini, décédé suite à sa contamination par le virus de la Covid-19. Né à La Casbah d’Alger en 1946, Smain Hini intègre en 1960 l’Institut national de musique en suivant ainsi les traces de ses maîtres, Mohamed Fekhardji, Abdelkrim Dali, Mahieddine Bachtarzi et Boudjemaâ Fergane qui l’initie au kanoun. En 1971, il crée avec Kateb Yacine, Rabah Asla, Ali Zaâmoum et d’autres artistes, l’Organisation nationale culturelle des travailleurs, il participe, également, à divers projets de création théâtrale, ainsi qu’au 1er Festival de chants polyphoniques organisé à Sétif. Au début des années 1980, il fonde l’Association de musique andalouse «Essendoussia El Fekhardjia», avant de créer, en 1997, l’Association «El Inchirah» de musique andalouse ainsi qu’un ensemble féminin au sein de la même association. Décédé à l’âge de 74 ans, Smain Hini laisse derrière lui une riche carrière mais surtout une belle relève parmi ses nombreux élèves dont Manel Gherbi, Lamia Ait Amara, Wahab Djazouli, Abdelouahab Bahri sans oublier sa fille, Hasna, elle aussi, artiste émérite.
R. C. et H. A.