Le Président Tebboune exige une enquête

Coupures d’eau, d’électricité, manque de liquidité…

Le Président Abdelmadjid Tebboune a ordonné hier au Premier ministre l’ouverture «immédiate» d’une enquête sur les causes des incidents survenus ces derniers jours et qui ont impacté la vie des citoyens et l’économie nationale.

Passer un Aïd El Adha sans eau au robinet, et, pire encore, au moment du sacrifice du mouton et dans un climat caniculaire, est insupportable. C’est la situation vécue par les familles qui habitent les communes approvisionnées en eau potable à partir de la station de dessalement de Fouka, près d’Alger. Selon des informations données par des médias, des quartiers entiers dans de grandes villes du pays ont été privés d’eau. Des coupures d’électricité ont également eu lieu. Ajoutés aux feux de forêts et à la crise de liquidités dans les agences postales, et à d’autres incidents qui ont gâché l’Aïd d’Algériens malchanceux, déjà confrontés à l’extrême tension due aux contraintes liées à la situation sanitaire créée par la Covid19, cela fait trop pour banaliser des déboires qui peuvent être assimilés au sabotage délibéré. Le communiqué de la Présidence de la République souligne que l’enquête ordonnée par le Président Tebboune, vise à «déterminer les causes des incendies qui ont ravagé de vastes étendues de forêts, du manque de liquidités dans certaines banques et postes, des coupures d’eau et d’électricité sans préavis dans des quartiers de la capitale et d’autres grandes villes durant les deux jours de l’Aïd El-Adha». Le sabotage d’installations de production et de distribution d’eau potable n’est pas un fait nouveau en Algérie.
Il a été pratiqué durant la décennie du terrorisme. On sait que le ministère des Ressources en eau a déposé une plainte auprès des services de sécurité, pour l’ouverture d’une enquête, afin de déterminer les responsabilités concernant l’arrêt jeudi dernier de la station de dessalement de Fouka. «Cette station enregistre fréquemment des incidents induisant parfois son arrêt total, comme cela a été le cas en 2019. Plus d’une fois, ces arrêts inexpliqués sont intervenus à la veille de rendez-vous importants pour notre peuple», a rappelé un communiqué du ministère, soulignant que le ministre des Ressources en Eau, Arezki Berraki, «ne peut tolérer ce genre de situations fortement pénalisantes pour les citoyens». Mais, force est d’admettre également, que la faiblesse des capacités humaines de gestion des ressources en eau, au niveau local, favorise les incidents en tous genres qui, au final, se traduisent par l’absence d’eau au robinet. Dans ce secteur comme aes aux coupures d’eau, aux scènes de gaspillage de cette ressource et également révoltées par les erreurs de facturation.
Lors de l’entrevue accordée à des médias nationaux et au cours du dernier Conseil des ministres, le président Tebboune a clairement fait comprendre, en termes allusifs ou directs, que certains faits qui ternissent l’image du pays, n’ont rien de fortuit et que leurs auteurs ont même été payés pour les commettre dans ce but, sachant que ces actions sont relayées par une campagne de dénigrement à travers les médias et réseaux sociaux qui se sont spécialisés dans le créneau anti-Algérie. Dans ce registre, les observateurs citent également l’affaire des liquidités au niveau des agences et distributeurs de billets d’Algérie Poste, les incendies de forêts, la campagne mensongère autour des harragas… L’enquête ordonnée par le président Tebboune permettra d’apporter tous les éclaircissements sur les incidents qui ont eu pour but sans doute de provoquer des troubles. Il reste qu’en parallèle, des efforts doivent être faits pour remédier aux lenteurs et aux retards dans l’application des mesures décidées par le gouvernement. Dans une ambiance de travail dominée par le laisser aller au niveau du personnel subalterne, chargé de la mise en œuvre sur le terrain des décisions arrêtées plus haut, et de laxisme chez les responsables chargés d’impulser et de contrôler la réalisation des objectifs, un grand effort de mobilisation doit se faire et s’appuyer sur la formation et la motivation des personnels concernés.
Lakhdar A.