Qui a dit qu’un bon footballeur ne pouvait être un excellent entraîneur

Djamel Belmadi

Rapide, adroit et clairvoyant, il sait faire usage de son excellente technique en mouvement, vitesse de course, détente. Sa frappe de balle et le sens de la passe lui assurent de grandes conditions d’évolution sur le terrain. Qui de nous ne se souvient pas du but d’anthologie marqué par Djamel Belmadi, sur balle arrêtée, contre la France. Un but splendide dont le keeper Fabian Barthez, champion du monde 1998 avec les Bleus, n’a rien pu faire.

Un footballeur racé au talent avéré. Un ailier combattif, véloce et déterminé à l’approche des buts, qui possède tout un arsenal technique qui remplissait d’aise les puristes de la balle ronde. Voilà un footballeur qui évoluait tout en finesse malgré une constitution physique appréciable et qui se servait avec beaucoup de classe, du contre-pied pour déséquilibrer l’adversaire et avec sa clairvoyance, il arrivait à ponctuer par des passes au millimètre. Djamel Belmadi avait une sensibilité et une imagination créative sur le terrain qui obligeait ses adversaires à le surveiller étroitement. Djamel était un joueur de football très adroit et très entreprenant, qui savait jouer intelligemment, en plus de sa technique. Il se servait de sa force de pénétration. Son habileté et son aisance technique, tantôt du pied droit ou gauche, lui permettaient certains trucs qui enthousiasmaient le public algérien.
Belmadi Djamel est né le 25 mars 1976 à Champigny sur marne (France). Il a porté les couleurs du Paris Saint-Germain, du FC Martigues, l’O Marseille, l’AS Cannes, du Celta Vigo, du Manchester City, d’Al Gharrafa de Doha, d’Al Kharityath Sports Club, de Southampton puis de Valencienes FC. Belmadi, un joueur toujours en mouvement, avait plusieurs cordes dans son sac. Il savait se rabattre au centre, et forcer le barrage défensif par des dribbles courts, tout comme il appréciait les longues balles en profondeur qui lui permettait de mettre en relief sa technique et ses feintes de corps. Un délice pour Djamel qui, en un laps de temps très court, est devenu la coqueluche des supporters algériens qui n’ont de yeux que pour lui, malgré la présence d’autres vedettes du football algérien. Et ce n’est point un hasard qu’il fut choisi Ballon d’Or du football algérien. Il a rejoint les Verts à l’âge de 26 ans et y restera jusqu’en 2004 où il aura la chance d’atteindre les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations.
C’est un joueur de football qui dans un terrain n’a jamais triché et qui a apporté toute son expérience. Une fois sa carrière terminée, il s’est reconverti en entraîneur, particulièrement dans les pays du golfe à Lekhwiya en juillet 2010-2012 où il réalisa de très bons résultats.

Djamel Belmadi, un homme d’exception
Après les Mondiaux de 1982, 1986 et 2010 et 2014, respectivement en Espagne, au Mexique, en Afrique du Sud et au Brésil, le football algérien a perdu de sa noblesse, étant donné que nous avions raté la Coupe du monde de 2018 et perdu des Coupes d’Afrique des nations et les Alcaraz, Gourcuff, et d’autres ne sont pas arrivés à trouver la formule magique. Il a fallu attendre la venue de Djamel Belmadi et qui, grâce à lui, le football algérien a repris des couleurs. Djamel Belmadi plus connu, par la force tranquille, est devenu, par la force du temps, un homme d’exception. Djamel qui veut dire «le beau» est un gagnant. Son prénom le signifie très bien, et en plus, c’est un personnage qui a de grandes qualités footballistiques, d’un calme olympien, d’une grande sagesse et dont la destinée l’avait choisi pour devenir l’un des plus brillants entraîneurs que l’Algérie ait connu. La chance lui a souri. Cependant une chose est sûre, Djamel Belmadi a pu, par l’intermédiaire de son Equipe nationale, réunir l’inéluctable conscience d’un peuple qui, auparavant, était décimée et à qui on a tué ses espérances.
Grâce au soutien du peuple, de Zetchi Kheireddine, président de la Fédération algérienne de football et des moyens mis à la disposition du staff technique, le blason terni du football algérien est redoré. «One, two, tree, viva l’Algérie !» Les Algériens sont fiers de leur Equipe nationale, fiers de leurs pays. L’Algérie de leur drapeau à l’emblème vert et blanc frappé de l’étoile et du croissant rouge. Le club Algérie a su réunir les Algériens. L’histoire retiendra que tant qu’il y aura des hommes, à l’image de Djamel Belmadi, l’Algérie connaîtra la formule des belles lettres de noblesse. Dans l’esprit des responsables de l’Etat, il était inconcevable que l’Algérien reste en marge des problèmes du vécu de la hogra, de l’injustice dont a été victime l’équipe nationale en Egypte. Malgré tout les scénarios engendrés et toutes les magouilles perpétrées, l’Algérie est parvenue à se qualifier au Mondial-2010 pour l’Afrique du Sud. Grâce à cette injustice, les Algériens avaient compris que la question a soudé des liens de fraternité entre les Algériens du Nord du Sud, de l’Est, de l’Ouest, et de tous ceux des pays du monde (France, Angleterre, Hollande, Indonésie, Canada, l’Amérique).
Quelques années plus tard, grâce à Djamel Belmadi, l’Algérie accroche sa seconde étoile en remportant sa deuxième Coupe d’Afrique. Et devinez où ? En terre égyptienne et avec le soutien des supporters arabes, qu’ils soient Marocains, Egyptiens, Tunisiens, Palestiniens et d’ailleurs, selon les dires de Djamel Belmadi. L’organisation de la CAN en Egypte était parfaite, une totale réussite. La solidarité algérienne s’est manifestée pleinement et s’est traduite par des faits, dès lors qu’il s’agissait d’une noble cause, celle de la dignité, de l’honneur et de l’histoire combattante d’un peuple qui a vu son drapeau piétiné et brûlé, ses martyrs insultés. Une chose est sûre, les Algériens aiment leur patrie. Ils sont nationalistes jusque dans leurs veines et personne, désormais, ne viendra leur donner une leçon de morale. Vive l’Algérie, vive le peuple algérien et gloire à nos martyrs. Cette CAN est venu dans une période où le pays traversait des turbulences politiques et grâce à elle, Djamel Belmadi a noué les liens de la fraternité entre les Algériens.
Kouider Djouab