Des enquêtes seront menées sur les arrêts récurrent des stations de dessalement

Le montant des factures d’eau impayées dépasse les 55 milliards de dinars

Le directeur de l’ADE remet à l’ordre de jour la déroutante situation d’absence d’eau potable dans les foyers des Algériens, notamment, durant ces périodes, mais aussi les déboires financiers persistant de la société. «Laissons l’enquête faire la lumière sur l’arrêt de la station de Fouka», a déclaré, hier, le Directeur général de l’Algérienne Des Eau (ADE), M. Smain Amirouche, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale, Chaîne III.

En reconnaissant le dysfonctionnement au niveau de cette station de dessalement d’eau de mer et des récurrents arrêts durant les «évènements religieux et nationaux», le directeur de l’ADE remet à l’ordre de jour la déroutante situation d’absence d’eau potable dans les foyers des Algériens, notamment, durant ces périodes, mais aussi les déboires financiers persistant de la société. «Nous avons constaté des arrêts répétitifs lors d’évènements nationaux et religieux au niveau des stations de dessalement d’eau de mer», a-t-il souligné, précisant que «l’enquête ne concerne pas uniquement la station de Fouka». Il a exprimé ses doutes quant à l’existence de dysfonctionnements dû au laxisme de certaines parties. «On a eu énormément de doutes sur le fonctionnement de certaines installations. Des cas de casses, des arrêts répétitifs et des actes de sabotages ont été observés «aussi bien à Alger qu’ailleurs», a-t-il expliqué, pointant du doigt le facteur humain dans la problématique sempiternelle de l’alimentation des foyers en eau potable, qui touche tous les pays à des niveaux différents. Certaines régions crient leur détresse quotidiennement et souffrent de cette situation tout au long de l’année et devient «insoutenable», notamment, durant les périodes d’évènements nationaux et religieux et surtout en été.
L’arrêt de la station de Fouka a attiré l’attention des pouvoirs publics qui ont constaté d’eux-même l’impact de cette situation sur le quotidien des consommateurs. Certes, la consommation d’eau potable durant l’été et les périodes de fêtes religieuses est supérieure à l’habitude, mais la pénurie et les perturbations sont bien antérieure à cette situation sus-citée. D’ailleurs, pour le DG de l’ADE «les perturbations d’approvisionnement en eau portable (AEP) enregistrées dans nombre de communes et de régions du pays, durant l’Aïd El Adha, étaient dues à une consommation record dépassant les capacités de stockage et de distribution disponibles», estimant, à l’effet, que «ce phénomène n’est pas propre à l’Algérie mais à la plupart des pays musulmans lors des fêtes religieuses, d’où le recours de certains pays à la réglementation de l’abattage collectif au niveau des abattoirs et lieux réservés à cet effet pour une meilleure maîtrise de la ressource hydrique». Il a évoqué, également, le confinement imposé par la crise sanitaire du Coronavirus et la hausse des températures, comme étant des facteurs non négligeables dans l’explosion du record de «la consommation d’eau».
Sans oublier le manque de la pluviométrie cette année, ce qui s’est répercuté sur les réserves de l’or bleu dans le pays. «Il n’y a pas de solution à une consommation record simultanée et occasionnelle, car aucun pays ne peut engager une optimisation de ses capacités de stockage et réseaux de distribution, qui nécessitent de lourds investissements pour un pic de consommation, généralement, enregistré une fois par an», a-t-il expliqué, invoquant à demi mot le manque d’investissements dans l’optimisation des capacités de stockage de cette ressource vitale. Par ailleurs, pour répondre aux besoins du citoyen durant les deux jours de l’Aïd, M. Smain a rappelé les mesures pratiques et techniques prises pour garantir la continuité du service public d’AEP, durant ces deux jours de l’Aïd. Il a indiqué qu’à l’occasion, ses services ont recouru «à l’utilisation à pleine puissance de l’ensemble des infrastructures de production et de pompage, le remplissage de tous les réservoirs, la mise en place d’un programme d’approvisionnement par citernes, la réparation des fuites au niveau de toutes les wilayas et la mobilisation des permanences dans toutes les unités ADE».
Le directeur général de l’ADE a déploré la situation financière de son entreprise en raison «des créances de factures impayées dépassaient les 55 milliards de DA», et ce, en plus du préjudice causé par les fuites d’eau qui impacte le réseau de distribution d’eau, évaluant le taux des fuites à plus «de 50%, dont 30% dû à des incidents sur le réseau et 20% à des raccordements sans facturation». Ces facteurs affectent le fonctionnement de l’entreprise et le lancement de nouveaux investissements. Le problème financier de la société s’est aggravé, particulièrement depuis le début de la crise sanitaire durant laquelle «l’Etat a pris une batterie de mesures en faveur des citoyens à faibles revenus concernant l’ajournement de paiement des factures en raison de la pandémie Covid-19 qui ont été mal interprétées par le consommateur entraînant ainsi une accumulation de créances», a-t-il expliqué. Il a invité à l’occasion les commerçants et les propriétaires d’usines et d’entreprises à régler leurs dettes.
Samira Takharboucht