Violations incessantes de l’espace aérien libanais par l’aviation militaire israélienne

Liban/Stratégie d’encerclement de la Syrie par Israël

Des informations officielles font état récemment de graves violations de l’espace aérien libanais par l’aviation israélienne et ses alliés qui ne cessent de violer l’espace aérien libanais durant 29 fois consécutives entre le jeudi 23 juillet et le samedi 25 juillet 2020. Le pic fut atteint vendredi 24 juillet 2020 lorsque des avions de combat ont pénétré l’espace aérien libanais une vingtaine de reprises en quelques heures, déclenchant l’alerte maximale en Syrie.

Selon des sources militaires libanaises citées par des médias, l’espace aérien du Liban a été violé à neuf reprises consécutives, le samedi 25 juillet 2020, et ce décompte ne recense que les aéronefs détectés par les radars. Il est fréquent que des avions furtifs ne soient pas détectés que lorsqu’ils dépassent le mur du son à basse altitude, une sorte de signature traditionnelle de passage lors de la phase de retour. Les violations de l’espace aérien au-dessus du plateau du Golan sont de plus en plus fréquentes et sont favorisées par la géodésie particulière de la région où l’usage de missiles Sol-Air (SAM) est grandement entravé, souligne-t-on. Des drones israéliens survolent régulièrement le Liban et le plateau du Golan, selon un format connu. Une détection visuelle d’un drone de reconnaissance est assez difficile en dépit du bruit caractéristique de sa motorisation.
Des drones israéliens ont été abattus à plusieurs reprises ces dernières années à l’aide de mitrailleuses lourdes de calibre 50 et 12.7 mm ou au ZSU-23/2 (23 mm) par la résistance libanaise mais une nouvelle génération de drones d’observation plus silencieux et compacts rendent leur détection en visuelle de plus en plus difficile. Israël ne commente jamais les activités de ses forces aériennes alors que Washington garde traditionnellement le silence absolu lorsqu’il s’agit d’activités militaires en appui à Israël dans son environnement géopolitique immédiat. A ce sujet, il est impératif de savoir que Le Liban demeure un pays dépourvu de défenses aériennes comme c’était le cas de l’empire du Japon entre 1943 et 1945 avec toutes les conséquences néfastes que cela avait entraîné pour Japon (bombardements incendiaires de Tokyo et bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki).
Seul le mouvement politico-militaire du Hezbollah dont les forces sont engagées en Syrie dispose d’un embryon de défense aérienne de base constituée surtout par des Manpads ou lanceurs portarifs de missiles SAM de courte portée et de canons anti-aériens montés sur des véhicules utilitaires. Cette situation unique au monde permet aux israéliens et leurs alliés de lancer des raids aériens et balistiques sur la Syrie à partir du Liban en toute impunité. C’est l’une des conséquences du retrait militaire syrien du Liban, obtenu suite à d’immenses pressions internationales et onusiennes après l’assassinat mystérieux et spectaculaire de l’ex-Premier ministre Rafik Hariri le 14 février 2005. Tout ce qui s’en est suivi après cet assassinat s’inscrit naturellement dans la stratégie d’encerclement et d’affaiblissement de la Syrie en vue d’y faciliter un changement de régime, a-t-on informé auprès des mêmes sources.
Oki Faouzi