Décentralisation et restructuration des partis politiques et de la société civile comme facteur de développement

Face à la crise économique et sociale, les défis de l’Algérie de 2020/2025

Pour éviter des conflits bloquant le redressement national durant cette phase de transition en attendant la reconfiguration politique, la révision constitutionnelle doit tenir compte des nouvelles mutations sociologique, culturelle, politique, économique et géostratégique en institutionnalisant le fonctionnement de la société au sein d’une économie ouverte se fondant sur une réelle décentralisation.

La première priorité est comment améliorer l’accueil du public ? Le siège de la commune est le premier repère pour le citoyen, dans son jugement sur la grandeur de l’Etat républicain.

5- Les collectivités locales doivent s’ériger en entreprise de prestation de services et de création de richesses
Il est bien évident, que l’état de délabrement de la bâtisse, l’absence d’entretien des espaces ouverts, la tenue des fonctionnaires, le mauvais accueil, comme c’est souvent le cas, ne peuvent que renvoyer à une image négative de la perception de la notion d’Etat. Dans la pratique quotidienne que se soit pour un extrait de naissance ou tout autre document, le citoyen mal renseigné sur ses droits et livré à lui-même dans le labyrinthe de l’administration est ballotté de service en service. Quand ce type d’attitude devient répétitif, cela génère une forme de divorce entre le citoyen et l’Etat et souvent une perte de confiance. Dans ce cas, la réhabilitation de l’autorité et de la crédibilité de l’Etat, prend le sens d’une mutation profonde des centres d’accueil du public.
Pour réaliser cet objectif, l’action devra porter sur trois éléments essentiel que sont : l’homme, les moyens de travail et le cadre d’accueil. Pour ce qui concerne le premier élément, les préposés au guichet d’accueil doivent être sélectionnés sur la base de critères rigoureux qui font référence à la loyauté, à la disponibilité d’écoute, à la qualité et à la célérité dans l’exécution d’un service. Ces fonctionnaires dont la situation matérielle doit être nécessairement améliorée, devraient se sentir impliqués dans le combat que l’Etat aura à mener contre l’injustice et le peu de considération accordée au service public. Il y a donc nécessité d’une formation spécifique de ce personnel qui doit apprendre à écouter, communiquer, convaincre, considérer autrui avec courtoisie.
Le deuxième aspect a trait aux conditions de travail des fonctionnaires de la commune, à la pénibilité du travail manuel, à son caractère routinier, à la lassitude qui prend forme au fil de l’exercice de cette fonction et à la pression du public au niveau des guichets qui fait perdre aux fonctionnaires le sens des relations humaines. Dans ce cas, l’informatisation des services et l’amélioration du confort prend l’allure d’une action prioritaire dont la finalité sera l’émergence d’un cadre convivial d’accueil propice à la sérénité dans les relations humaines. Le troisième point relève du souci de transmission d’une image positive d’un Etat, rigoureux dans la gestion de la chose publique, respectueux de sa population et soucieux de mieux la servir. Cette image doit trouver sa traduction dans l’état des lieux, le traitement des espaces extérieurs, la propreté des services, le service d’accueil et l’orientation du public, la tenue du personnel et dans tous les éléments qui permettent au citoyen de mesurer le degré de considération qu’on lui accorde.
(Suite et fin)
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul