«L’Algérie acquerra le vaccin anti-Covid quel que soit le coût»

Selon le Pr Benbouzid :

La réouverture graduelle des mosquées et des plages décidées avant-hier par le Haut Conseil de Sécurité sera, forcément, accompagnée par la mise en place de dispositions strictes pour endiguer la progression de la pandémie qui a déjà causé plus de 1.240 décès et plus de 31.970 contaminations au Covid-19.

Les mesures qui suivront cette décision seront adaptées au contexte et à la condition sûrement de chaque lieu concerné par la réouverture. C’est ce qu’a souligné, hier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), Abderrahmane Benbouzid, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale, Chaîne III, durant laquelle, il est revenu sur la démarche de l’Algérie auprès de la Russie et de la Chine afin d’acquérir le vaccin anti-Covid, et ce, quel que soit son coût. Il a assuré, dans ce sens, que «l’Algérie figure parmi les premiers pays à acquérir des vaccins ayant démontré leur efficacité de prévention contre une contamination au Covid-19», ajoutant que l’Algérie a déjà entamé les contacts avec les pays qui ont expérimenté les vaccins anti-Covid et qui s’avèrent concluant. Faisant ainsi référence à la Russie et à la Chine qui ont déjà exprimé leur intention d’aider l’Algérie dans sa lutte contre le Covid-19.
«Des contacts ont été établis avec les pays dont les travaux destinés à élaborer des tels vaccins se sont révélés prometteurs, citant en cela la Russie, laquelle a testé le sien avec succès sur des militaires volontaires lesquels, après une quarantaine de jours, ont développé des anticorps, preuve de l’efficacité de celui-ci», a-t-il expliqué, soutenant que l’Algérie pourrait d’ici la fin de l’année 2020 entamer la vaccination anti-Covid-19. «Ce vaccin ne commencera à être produit en quantité, qu’à partir du mois de septembre et qu’il ne commencera à être commercialisé qu’à partir du mois d’octobre, voire, vers la fin de cette année», a précisé le Pr Benbouzid, qui semble optimiste et jubilant à l’idée d’acquérir en premier le vaccin anti-Covid-19. Pour se préparer aux campagnes de vaccination qui toucherait, selon le ministre de la santé entre «70% à 75% de la population», le comité scientifique chargé du suivi de la situation épidémique entame une étude pour évaluer la quantité du vaccin à acquérir dès sa mise en vente ainsi que les catégories de malades prioritaires, a-t-il rappelé. Cette nouvelle annoncée, il y a quelques jours semble motiver et rassurer l’Etat qui a décidé, en parallèle, de la réouverture des mosquées et des plages au public, progressivement.
Pour contenir les risques d’une explosion des cas de contamination, étant donné que ces endroits sont très fréquentés et enregistrent d’importante foules quotidiennement, les pouvoirs publics rassurent les Algériens quant à la mise en place de mesures de prévention strictes, sous peine de sanction à toute personne contrevenante. Pour le ministre de la Santé, cette décision ne signifierait pas le déconfinement général ou le relâchement des mesures de confinement partiel, jugeant que «les mesures prises par le Gouvernement sont venues pour soulager les citoyens, et ne peuvent être considérées comme un déconfinement général mais partiel», prévenant, par ailleurs qu’«un retour au confinement en cas de non-respect des mesures de prévention n’est pas écarté ». La réouverture des mosquées sera conditionnée, selon Benbouzid, par le respect strict des mesures barrières, en l’occurrence, «la distanciation physique et le port des masques ainsi que l’obligation, pour les fidèles, de se doter de leur propre tapis de prière individuel». Tout sera surveillé par des personnes désignées pour «s’assurer du respect de ces mesures dans les mosquées», a-t-il précisé. Quant à l’accès de nouveau aux plages, le ministre s’en remet «au niveau de conscience collective des citoyens à appliquer les mesures barrières». D’ailleurs, il n’a pas exclus la possibilité d’autoriser la restauration dans des espaces ouverts. Commentant la situation sanitaire actuelle du pays, le Pr Benbouzid a estimé que la situation se stabilise, progressivement, mais il faudrait rester «vigilant».
Samira Takharboucht