Le Parquet général d’Alger ouvre une enquête

Engagement d’un lobbyiste américain par Ali Haddad

Le parquet général près la Cour d’Alger a annoncé avant-hier lundi, l’ouverture d’une enquête préliminaire sur la signature d’un contrat de lobbying entre des représentants du prévenu Haddad Ali, Président-directeur général de l’ETRHB, avec une société américaine, Sonoran Policy Goup, une firme de lobbying fondée par Robert Stryk, conseiller de la Côte Ouest pour la campagne 2016 de Donald Trump, dont la société a fait fortune lors du premier mandat du Président.

«En application des dispositions de l’article 11 du code de procédure pénale, le parquet général près la Cour d’Alger informe l’opinion publique de l’ouverture d’une enquête préliminaire sur cette affaire pour déterminer les circonstances de conclusion de ce marché et en définir le véritable objectif», indique un communiqué du Parquet général près la Cour d’Alger. Ce contrat signé le 26 juillet dernier, soit quelques semaines après la condamnation d’Ali Haddad, et révélé mercredi dernier par un média américain indépendant, Foreign Lobby, repris par certains médias nationaux, court jusqu’au 25 juillet prochain. Demandant à l’entreprise de fournir «des services de conseil aux entreprises et personnels» ainsi que «d’autres services sur une base convenue» a annoncé le site spécialisé Foreign Lobby. Il a été paraphé au nom de l’ex-président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Ali Haddad, en détention, par «sa conseillère principale», Sabrina Ben, basée à Paris (France), selon la même source. L’ex-patron des patrons algériens, Ali Haddad, avait été, pour rappel, arrêté fin mars 2019 à la frontière algéro-tunisienne à El Tarf quelques jours avant le départ du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, sous la pression du Hirak et de l’Armée nationale populaire (ANP). Il tentait de regagner la Tunisie. Le 1er juillet dernier, l’ex-président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) a été condamné à 18 ans de prison et à une amende de 8 millions DA. Il était poursuivi pour blanchiment d’argent, pressions sur des fonctionnaires afin d’obtenir d’indus avantages, corruption de fonctionnaires et financement occulte de campagne électorale, rappelle-t-on. Une affaire pour laquelle ses frères et d’anciens hauts responsables politiques étaient également poursuivis. Ces cinq frères, en l’occurrence Rebouh, Mohammed, Omar, Soufiane et Meziane, ont été condamnés à 4 ans de prison ferme assortis d’une amende de 8 millions DA chacun. William Lawrence, ex-diplomate américain spécialisé dans l’Afrique du Nord, interrogé par ce média américain indépendant, Foreign Lobby, considère que «si les procès sont vus comme équitables, il n’y aura même pas de discussion». Mais, observe-t-il, si les procès sont considérés comme inéquitables, avec une opération de nettoyage sans vrai nettoyage, alors une réévaluation de l’Affaire Ali Hddad ferait partie de ce processus. Et je pense, a-t-il poursuivi, que c’est ce qu’Ali Haddad espère».
Rabah Mokhtari