«Elle demeure un acteur important sur le marché gazier»

Attar vante la stratégie de la Sonatrach dans la gestion de la crise

«La Sonatrach est en discussion permanente avec ses clients pour trouver des solutions consensuelles, notamment en termes de flexibilité opérationnelle afin de faire face à cette situation exceptionnelle», a indiqué, récemment, le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, dans un entretien accordé au site électronique britannique S&P Global Platts, imputant la baisse à un niveau historique des prix du gaz sur le marché mondial à la crise sanitaire du Covid-19.

Il a évoqué les efforts incontestables du groupe dans la gestion de la crise et le maintien de sa place dans un marché gazier rude. Une position que partage le Président-directeur général de la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, Toufik Hekkar, exprimée dans un long entretien publié sur un site électronique algérien, Patrie news, lundi dernier. Dans leurs interventions, les deux interlocuteurs n’ont pas caché leur enthousiasme quant à la gestion optimale de la crise actuelle par la compagnie. Il est à retenir de ces déclarations que la Sonatrach oriente son intérêt, actuellement, avec la déprime du marché pétrolier au développement de la coopération dans le secteur gazier. Elle a procédé dernièrement à la signature de plusieurs accords gaziers avec ses partenaires de longue date, mais aussi prévoit de profiter de sa position d’actionnaire majoritaire du gazoduc Medgaz qui alimente en gaz une grande partie des pays européens.
Pour faire face à l’hostilité de la concurrence du marché du gaz international, provoquées par l’arrivée sur les marchés du GNL américain, la Sonatrach, devra, selon le ministre de l’Energie «s’adapter» à cette situation en prenant en compte tous l’impact de la crise pandémique du Covid-19 sur sa productivité et sa rentabilité et surtout en concluant des contrats à moyen terme. Pour rappel, M. Attar a refusé de vendre le gaz algérien à des prix bradés. Ce qui pourrait être une réponse à la société espagnole Naturgy qui veut imposer de nouvelle tarification sur le gaz algérien, ce qui a créé un litige entre les deux parties qui se disent prêtes à aller vers l’arbitrage international. Ce différend a éclaté, quelques mois après le déclenchement de la crise sanitaire qui a mis à genoux l’économie espagnole, mais d’autres scandales dans lesquels la Sonatrach a été cité ont, éclos, en parallèle, à l’instar de l’affaire du fuel frelaté au Liban impliquant la filiale de la Sonatrach, «SPC Londres».
Une accusation que réfute en bloc l’Etat algérien qui a ordonné d’ailleurs l’ouverture d’une enquête. Des situations inconfortables qui ont créé un certain malaise, incitant le premier responsable du secteur a opter pour une réorganisation urgente du fonctionnement de la compagnie qui devrait, désormais, se focaliser sur ses domaines de base. Toutefois, il n’a pas cessé de vanter la gestion optimale de la crise actuelle due à la pandémie du Covid-19 par la Sonatrach. La nouvelle approche et vision tend à optimiser la gestion du groupe, mais surtout à booster sa production de gaz, notamment du GNL qui, selon M. Attar, demeure «malgré les prix bas actuels et l’environnement difficile un carburant clé à l’avenir», rassurant, également, qu’en dépit du contexte mondial complexe, «la Sonatrach reste un acteur important sur le marché du gaz et a développé une réputation de fournisseur fiable».
Il a mis en avant la stratégie de coopération adoptée par la compagnie nationale et qui «est basée sur un esprit gagnant-gagnant, notamment avec ses partenaires européens», ce qui sera conforté et soutenu par les textes d’application de la loi sur les hydrocarbures qui devraient être prêts d’ici le mois de septembre prochain. En effet, le ministre ne cache pas son optimisme et enthousiasme quant à l’avenir de la Sonatrach dans la production du GNL, estimant que «la situation s’améliorera progressivement et le gaz demeure un combustible de choix et sa part dans le mix énergétique mondial va augmenter», assurant que la «Sonatrach peut honorer ses engagements contractuels et avoir la flexibilité de placer des quantités supplémentaires sur le marché au comptant».
Il a évoqué, à ce propos, qu’«un projet est en cours de réalisation au port pétrolier de Skikda devant accueillir de très grands transporteurs de gaz, ce qui permettra, selon lui, d’élargir les options d’approvisionnement en GNL». En conclusion, la compagnie nationale des hydrocarbures devra se préparer à un nouveau départ en puissance en reconsidérant ses priorités et se focalisant sur la diversification de ses activités, notamment, industrielle afin d’éviter d’investir à perte dans des projets inutiles et infructueux.
Samira Takharboucht