Le défi qu’il ne faudrait surtout pas rater

Football

Ils regrettent que le football vole à un niveau aussi critique. De saison en saison, le mal refuse de se cicatriser. Un peu partout, à travers les clubs, le climat se détériore, devient même inquiétant. Des opérations de réhabilitation ont été engagées par la FAF. Un exercice pas facile. Mais la tentation trouble à force d’y penser.

Les propositions chargées d’expériences venant des anciens joueurs professionnels n’ont jamais fait défaut. L’instance y croyait en être capable de gagner la partie et de procéder au changement attendu par les principaux acteurs qui animent cet espace national sportif. On ne parle pas d’échecs mais on évoque, à demi mot, l’absence de stratégies d’écoute, notamment de communication. Loin des analyses pointues, tenons-nous à la définition la plus banale, celle que chacun peut trouver sur Wikipédia «ensemble de règles, de valeurs et de comportements, relatifs au bien et au mal, au juste et à l’injuste, en vigueur dans un groupe social». Ainsi, comme le soulignait à juste titre une scientifique et femme de lettres maghrébine «les règles renvoient à des normes, de ce fait, l’action morale implique le respect des normes en vigueur dans une société, normes visant le bien des individus ou celui de la communauté». La glissade malheureuse se fait entendre au niveau de plusieurs clubs, les supporters, maîtrisant parfaitement les techniques de gestion des clubs, comprennent plus vite que quiconque ce qui est en train de se produire sur leur terrain et ce qui entraîne dans cette glissade leur clubs. Un peu partout, des voix se font entendre, celles des présidents qui haussent le ton, elles dénoncent le choix de la Fédération algérienne de football qui vire sur ce qui ne devrait pas être imaginé.
En Kabylie, la JSK persiste et signe. La décision de l’instance fédérale est incohérente, elle accuse la FAF d’avoir versé dans un populisme béat pour avantager et contenter, ainsi, un grand nombre de clubs des Ligues 1 et 2, et ce, au détriment de l’éthique sportive. La JSK, classée quatrième, ne jouera pas la champions League alors que le 3e et le vainqueur de la Coupe d’Algérie iront affronter leurs adversaires dans le cadre de la Coupe de la CAF. Le président de la JSK, Chérif Mellal, promet qu’il ne se taira pas et continuera à se battre jusqu’à satisfaction de ses revendications, en l’occurrence jouer la Coupe de la CAF. Dans une déclaration à la télévision publique, le dirigeant de la formation du Djurdjura qui considère que les résolutions de la FAF répondent à des soucis clientélistes et à des intérêts étroits note que ces décisions «irréfléchies» sont «injustes». «Notre club fait l’objet d’une injustice manifeste. Pour moi, c’est une preuve de la mauvaise gestion qui règne au niveau de cette fédération. Nous avons, dès le début, demandé la poursuite de la saison, sinon arrêter le championnat sans offrir le titre et sans relégation. Il semble évident que personne ne nous a écoutés.
Nous n’allons pas nous taire pour réclamer nos droits et défendre les intérêts de la JSK». Les Canaris qui sont classés en 4e position espéraient disputer la prochaine édition de la Coupe de la CAF, mais la FAF décide de qualifier le CRB et le MCA en LDC alors que l’ESS jouera la C3 au profit de son troisième rang au classement figé à la 22e journée. «On évoque un complot savamment prémédité contre la JSK et le bureau fédéral qui n’est pas à sa première attaque contre notre club». Pour Cherif Mellal, «la JSK a déposé une réclamation jeudi passé auprès de la commission de recours de la FAF pour rejeter toutes ces décisions injustes et anti réglementaires et nous attendons une réponse claire et nette pour nous prononcer sur la suite à réserver à ce dossier, surtout que nous exigeons de la FAF de traiter toutes les affaires de discipline en suspens pour arrêter officiellement un classement objectif et définitif».
Ce dernier envisage d’animer un point de presse, ces jours-ci, pour dénoncer ce qu’il qualifie de «graves dérapages». La même revendication se fait entendre du côté du troisième du classement, en l’occurrence l’ES Sétif dont son président du directoire, Djaber Zeghlache s’est exprimé samedi dernier «c’est une injustice flagrante, les règlements ont été bafoués juste pour punir l’Entente. Participer à la Ligue des champions africaine est notre droit et on doit le récupérer. Si on a décidé d’arrêter le classement à la 22e journée, l’ESS est deuxième, il n’y a pas lieu de philosopher. Il est clair, aujourd’hui, qu’on a voulu faire payer à l’Entente sa position courageuse par rapport à toute la polémique qui a eu lieu au sujet de l’avenir du championnat». Ce n’est pas terminé puisque d’anciens joueurs des Aigles Noirs veulent s’en remettre au ministre de la Jeunesse et des Sports. «Nous, les anciens joueurs, nous avons décidé de réagir», a indiqué Rahmani, ancien joueur du club. Et d’ajouter «nous avons décidé de saisir le MJS et nous allons lui demander d’intervenir, car on a transgressé la loi et c’est l’ESS qui a été victime dans toute cette histoire», une info rapportée par un confrère.
H. Hichem