Le football veut conter son histoire à qui veut bien l’écouter

Le football veut conter son histoire et il n’y aura que ceux qui veulent l’écouter qui la comprendra. Mais combien sont-ils, ou plutôt qui sont ceux qui seraient franchement intéressés ? Ses contradicteurs ? Qui sait ? L’essentiel, il ne peut garder son silence aussi longtemps. Les premières vagues s’annoncent sur le rivage.

La première serait cette déclaration du président de la Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medouar qui n’aurait pas plu au président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi. Celle-ci n’était surtout pas faite pour désamorcer la crise qui fume et remarquée, d’ailleurs, par tous, qu’ils soient du football ou pas. Mais en attendant, en coulisses, des clubs s’activent et font pression pour tout remettre à zéro. Le championnat serait il conservé ? Son format finira-t-il par changer malgré la pression ? Qui tirent les ficelles et jouent de leur influence ? De premiers enseignements méritent cependant d’être tirés de ce qui vient de se passer. «Pourquoi ce recours à la consultation écrite auprès des membres de l’assemblée générale pour décider de l’avenir de la saison 2019-2020, c’est la première salve du président de la LFP. La seconde «a-t-il était engagé ? Il faut qu’il sache que la consultation écrite n’a aucune base sur le plan réglementaire… Je ne comprends pas pourquoi la FAF insiste à tenir une assemblée générale pour décider du sort du championnat ?», faisait rappeler la LFP à la FAF.
Comme il fallait s’y attendre, de pareilles déclarations n’auraient fait qu’accélérer la tension entre les deux piliers du football national. Le motif, tant qu’il est discutable est le fait de ne pas l’avoir invité à la réunion du bureau fédéral tenue à Dely Ibrahim, dit-on, ce qui pourrait expliquer le motif de la noyade de tout espoir d’une réconciliation éventuelle. Le football aurait pu être ainsi compris s’il était réellement compris par les deux parties. Mais chacun préférait se ranger dans son périmètre et attendre un éventuel médiateur qui vendrait sauver, non seulement les deux parties, mais plutôt sauver le football. L’effervescence se fait remarquer, chacun s’employant à se justifier auprès des supporters et des observateurs. La répercussion ne s’est pas faite attendre des pics d’infos circulent quant à l’éventuelle dénonciation par la FAF de la convention qui lie les deux parties à la gestion des championnats professionnels. Serions-nous tenté de croire, ou de penser, que ce qui se passe dans cette histoire du football passerait presque inaperçue, comme s’il s’agissait d’une rencontre banale, sans susciter la moindre réaction, alors que sa symbolique saute aux yeux ?

Et les supporters dans tout ça ?
Les supporters refusent d’être des spectateurs dans un stade où tout se décident sans qu’ils prennent part à ces échanges d’informations ou de communication. Ils veulent prendre part aux débats, et ce, pour éviter à ce que le championnat ne dérape, notamment lors de la saison prochaine. Oui, un championnat qui est déjà froissé par cette pandémie qui le met au pied du mur, puisque confronté à cet immense défi. Celui de se relever, de sortir de cette crise par le haut, par une communication. Peut-être est-ce justement le moment de se réinventer, de revoir un modèle où, paradoxalement, l’argent a pris une trop grande place. La casse d’aujourd’hui suffit amplement. Est-ce la raison pour laquelle «des membres du bureau fédéral connus pour leur animosité contre Medouar plaident pour la mise en place d’un comité de gestion provisoire issu de la FAF pour préparer la saison prochaine, en attendant les nouvelles élections de la LFP».
Pour cela, il serait invité à organiser son assemblée générale pour présenter ses bilans moral et financier. La FAF, quant à elle, aurait pu «cependant laisser Medouar assurer l’intérim, en attendant l’organisation des élections, comme elle l’a fait avec la Ligue amateur (Ali Malek) et la Ligue inter-régions (Benmadjber)». Pour calmer le jeu, dans un message vidéo posté sur les réseaux sociaux, Sid-Ali Khaldi, ministre de la Jeunesse et des Sports, évoque la suspension des activités sportives et la fermeture des infrastructures sportives. «Je comprends l’inquiétude de tous les sportifs et des athlètes qui sont impatients de reprendre, chacun, son activité sportive et l’ouverture des infrastructures fermées depuis le mois de mars dernier à cause de la pandémie du Covid-19. Et si nous avions décidé ainsi, c’est pour préserver la santé publique». Enfin, réfléchissons, tous ensemble, au football amateur de demain, à ces vertus que nous avons parfois oubliées ou reléguées au second plan. Réinventons ce sport que nous aimons tant, faisons-en sorte qu’il sorte grandi de cette crise. Le moment est historique, soyons à la hauteur».
H. Hichem