Mezali Hocine : journaliste, encyclopédie vivante et intellectuel d’exception

Boumerdès :

La génération actuelle ne connaît rien sur le vécu de Hocine Mezali, un personnage respecté et respectueux, un homme qui adore et qui aime sa ville natale, un journaliste très brillant qui a roulé sa bosse dans différents organes de presse, plus spécialement «El Moudjahid». Il a fréquenté les meilleurs journalistes algériens et du monde pour devenir actuellement une encyclopédie vivante.

Hocine mezali est journaliste et écrivain, il est né par un mois de mars 1938 (82 printemps) à Bordj Menaïel dans une ruelle que l’on surnomme « le quartier latin ». Outre sa carrière de journaliste, il a à son actif des publications dont «Alger, 32 siècles de l’histoire» (ENAG) et «Ferhat Abbès, un homme, un visionnaire». Il compte parmi les journalistes qui ont contribué à la création de la presse algérienne avec une longue carrière dans les organes officiels en y faisant ses premiers pas en 1963 après le recouvrement de l’indépendance dans le périodique l’«Ouvrier algérien» affilié à l’UGSA ( Union générale des syndicats algérien, puis repris par l’UGTA. Hocine Mezali a apporté sa pierre à l’édifice en participant à l’effort de construction des structures clés. Il a suivi en Algérie des études normales de droit et de philosophie. Tout jeune, il commence une carrière à rebondissement dans le journalisme, un métier pour lequel il avait une grande passion, d’ailleurs, il faut le reconnaitre, Hocine Mezali l’a echappée belle durant la période coloniale car la France coloniale assassinait les intellectuels issus de la frange, celle que l’on surnomme les «indigènes». Une fois l’indépendance acquise, Hocine Mezali se retrouve avec une dizaines de journalistes au quotidien El Moudjahid, un organe de presse lancé juste après le coup d’Etat de Houari Boumédiène sur Ahmed Benbella. Hocine faisait partie de la crème des meilleurs journalistes algérien avec les Nourredine Nait Mazi, Halim Mokdad, Kamel Belkacem, Mansouri, Ayad, sans oublier Hocine Mezali, ce dernier a travaillé à l’APS, à El Moudjahid, à la Revue africaine, c’est l’un des pionniers de la presse durant la période post-indépendance. Il est l’enfant chéri du tout Bordj Menaïel, il suffit de s’assoir à côté de lui et lui parler de sa ville natale et, tout de suite la boite à mémoire s’ouvre pour vous relater son enfance, sa jeunesse, les moments de vendanges avec le sécateur, les colons du nom de Arbès Magnani de la famille Georgo, des Marius et autres. Il se rappelle des frères Toumi Hadi et Mahdi, tous deux assassinés par l’armée coloniale sous la mitraille des tueurs du onzième régiment de choc, un régiment d’élite spécialisé dans l’élimination des élites indigènes. Hocine Mezali s’est toujours souvenu du tumultueux commissaire de la police municipale, le dénommé Fornès, qui dès que les sécateurs des vignerons rejoignaient les remises, s’improvisait percepteur principal, il se rappelle de son enfance difficile et de la révolte contre l’injustice coloniale, d’ailleurs, il s’en est aperçu dans son cursus scolaire. Il avait fait l’école primaire dans sa ville natale où tout de suite il s’était imposé comme le meilleur élève de la classe et comme à Bordj Menaïel il n’ y avait pas de collèges et de lycées, il dut quitter son tout Bordj Menaïel dans des conditions très difficiles, car les moyens n’existaient pas. Mais il dut s’accrocher pour réussir son cursus universitaire, un véritable parcours de combattant : Mezali hocine a tellement écrit tout au long de sa vie, il était normal pour lui d’aboutir à l’écriture de romans sur l’histoire de faire des livres, il a commencé avec la collaboration de Yacef Saadi sur le scénario de la Bataille d’Alger. Hocine Mezali porte une grande estime pour le regretté Ferhat Abbès puisque son regretté père était membre de l’UDMA, Hocine Mezali faisait partie du journalisme naissant, il allait faire les reportages à l’extérieur puisqu’il a été souvent correspondant de guerre et a travaillé dans des conditions minimales que les professionnels à l’extérieur qui eux avaient tout à leur disposition, malgré cela, Hocine est un patriote et un nationaliste hors du commun, qui aimait et adorait son pays, l’Algerie par dessus de tout. Hocine Mezali est une fierté pour la ville de Bordj Menaïel, c’est un grand monsieur avec un grand «M», qui aime sa ville natale, il venait souvent se ressourcer dans la demeure familiale située en face de la brigade de gendarmerie, malheureusement lorsque les parents nous quittent, rien n’est plus comme avant : Omar Mezali, le tout jeune, celui que l’on surnommait «Elvis Presley » a succombé en 2004 et la maison familiale est demeurée vide, elle a été vendue. Hocine Mezali qui habite Alger demeure toujours attaché à sa ville natale, il vient de temps en temps faire une randonnée dans les ruelles de la ville. Hocine est la fierté de la ville des coquelicots, Mohamed son frère, qui était directeur d’école, possédait durant le temps de la colonisation une Vespa, il était chargé du courrier pour le Front de libération nationale, une fois l’indépendance acquise, il a refusé de faire l’attestation d’ancien moudjahid, aussi il fut le premier président de la JS Bordj Menaïel. Le Nom de Mezali demeure ancré historiquement dans la ville de Bordj Menaïel.
Kouider Djouab