Bordj Menaïel a enfanté de grands personnages

Boumerdès

Messieurs les donneurs de leçons, sachez que la ville de Bordj Menaïel n’est pas celle de Pablo Escobar où la drogue est la seule industrie, ni celle d’Al Capone de la grande Amérique, un homme qui imposait son diktat. Bordj Menaïel est une belle ville très sympathique, très accueillante, très charmante où il fait bon d’y vivre.

De par le passé et selon l’aveu des habitants des localités limitrophes, cette ville faisait parler d’elle avant même le déclenchement de la lutte pour l’indépendance, en effet selon moults témoignages, la ville de Bordj Menaïel était le fief du militantisme et beaucoup de personnages natives de la ville ont laissé leurs empreintes, dont la génération actuelle parle avec fierté. Des hommes et des femmes qui sont partis vers l’au-delà mais qui ont laissé des traces, des histoires à raconter sur eux, et pour cela il faudrait se rendre aux cimetières de la ville de Lala Aïcha pour constater de visu l’importance qu’ils avaient comme «chakhssia» qui veut dire «personnalité» dans le sens propre du mot. Et c’est grave ce que nous lisons dans les recherches d’internet, certains individus se permettent de nommer certains individus pour leur attribuer le titre de personnalité. Il n’est pas donné à quiconque de s’approprier le titre de «chakssia», car cela se mérite dans le vécu du personnage. Il faudrait que l’individu dégage de bonnes idées par rapport à ses relations avec la société et ses actions envers ses administrés, il doit avoir du poids et de l’importance. Une personnalité est un individu hors du commun qui possède «wahde el hikma» (une spécialité) d’un homme de grande sagesse qui est très respecté puis respectueux envers la population, un personnage intègre avec des principes.
Un ministre, un wali, un chef de daïra, un président d’APC, peut-il être considéré comme une personnalité ? Oh que non. C’est un commis de l’Etat, il peut l’être dans le cas où tout ce qu’il entreprend s’extériorise dans le bien et qu’il est bien accepté par la population. La personnalité qui veut dire dans le jargon dialectal arabe bien de chez nous «Achakhssia» n’est pas propre à quelqu’un d’intellectuel, elle peut se coller à quelqu’un d’analphabète mais dont le parcours de son vécu est plus qu’honorable, c’est quelqu’un de très honnête, de très serviable, une icône dans son entourage. Alors comment se permet-on de donner de fausses informations sur internet en nommant des personnes comme étant des personnalités de la ville de Bordj Menaïel ? Loin de nous à les citer tous, mais il faut quand même rendre à César ce qui appartient à César en respectant l’échelle de valeurs des gens et rendre hommage à ceux qui ont beaucoup donné à la localité de Bordj Menaïel, à l’image du professeur cardiologue et ancien moudjahid, ex-chef de service à l’hôpital Mustapha Pacha, ancien responsable du secteur sanitaire des maquis lors de la Guerre de libération nationale, écrivain et qui n’est autre que Toumi Mohamed, celui dont l’histoire se souviendra toujours, un homme qui a beaucoup donné pour sa ville, son pays, et la médecine (c’est lui qui a confirmé l’acte de décès de feu Houari Boumédiène).

Seconde personnalité dans le corps médical, Ameur Cherif Soltane, médecin encologue à l’hôpital Mustapha Pacha, spécialiste du cancer des poumons, un personnage très respecté, très aimé,toujours prêt à offrir ses services pour ceux qui souffrent et qui malheureusement nous a quitté dernièrement. Tahanouti Ali, président de l’Union des clubs algériens, président de la Jeunesse sportive de Bordj-Menaïel, un grand monsieur avec un grand «H», un personnage qui a beaucoup donné au football algérien, l’homme qui a fait sortir le football ménaïli du néant vers l’élite de la balle ronde avec une participation de la JSBM en Coupe d’Afrique des clubs, une finale de Coupe d’Algérie en 1987 et une première place au championnat à égalité avec l’US Chaouia et la JS Kabylie. Autre personnalité, Tlemçani Rachid, politologue natif de Bordj Menaïel, spécialiste dans des conflits mondiaux, conférencier hors-pair reconnu aux Etats-Unis et dans la plupart des pays outre-mer. Bordj Menaïel a toujours donné naissance à de valeureuses personnalités tels que Cheikh Hocine Mahfoud Legribissi, imam à la mosquée de ladite localité, ancien élève de la Zaouia Sidi-Abderahmane Elouli d’Azazga et cousin avec si Ahmed Hocine dans la zaouia de Sidi-Amar Cherif à Sidi-Daoud et ancien membre de Djamiate el Oulama, un homme pieux qui a consacré toute sa vie à l’apprentissage de l’Islam.
Cheikh Hocine Mahfoud a inculqué son savoir à ses enfants, Abderahmane a étudié à El Azhar (Egypte), Cherif a été directeur d’un collège, aujourd’hui retraité, mais tout un chacun lui reconnaît sa sagesse d’avoir toujours sauvé des élèves de la déperdition scolaire, voilà une personnalité qui a beaucoup donné à l’enseignement sans jamais rien demander à personne et dont les habitants de Bordj Menaïel lui vouent un très grand respect. Voilà la fierté du devoir accompli de cet homme disponible, plein de conseils avisés qui a permis à beaucoup de jeunes scolarisés de surmonter les difficultés et de traverser avec bonheur les vicissitudes de la vie.
En outre, on n’oubliera jamais de citer les anciennes personnalités de Bordj-Menaïel qui nous ont quittés et qui demeurent irremplaçables, à l’image de l’Hadj Mazouzi, Hacene Abdenour, Amara Ahmed, Naili Amar, Djouab Ali, Ahmed Djenane, Hamrioui Hocine, Ahmed Benmechta, Badis Ahmed, Bourahla Laid, Naili Mohamed plus connu par «papa» et son café le Petit Montagnard, Benbayoud Brahim, Mansouri Abdelmadjid, le Chahid Ghalem boualem, des Fseil plus connu par Chaabnia, des Hamidouche, Labbassi, des Farès Mohamed, des Agraniou et des centaines d’autres qui ont été la fierté de toute la région, des personnes très respectées, aimées par la société, des êtres de confiance, des «chakhssiate» qui incarnaient le bien par leur générosité et leur bonté, des hommes de principes, de sagesse et de gentillesse, On n’oubliera jamais les familles à l’image des Lebahari (Dar Baghlia,) des Laradi, (Dar El Parisienne), des Baouche ( Dar Rabah Allel, des Mokhfi ( Dar Moh Meziane), ils sont des milliers qui sont partis. La «personnalité» est-elle en voie de disparition ?
Kouider Djouab