Football, football quand tu nous tiens

FAF :

Alors que le monde sportif ne demande qu’à comprendre ce qui dessine pour la saison prochaine qui s’annonce, osons le dire, «fragile», voilà que le dernier communiqué de la Fédération algérienne de football qui fait référence à sa dernière réunion de son bureau fédéral, apporte des éléments qui étonnent plus d’un.

On peut aimer, comme on peut les rejeter. Ce qui est à retenir dans cette information, c’est le soutien apporté par Medouar à la FAF. Applaudissement ou soulagement pour ceux qui voyaient une guerre des tranchés entre les deux instances. Il s’agit de rassembler autour des deux instances des hommes et des femmes qui accorderaient confiance aux dirigeants. C’est le vœu de tout le monde, et cela est possible. Alors à eux de jouer la bonne carte. Le communiqué de la FAF confirme que son BF a décidé de donner délégation aux actuels présidents de Ligues nationales (LFP, LNFA et LIRF) pour gérer lesdites ligues jusqu’au renouvellement de leurs mandats avec l’organisation de l’assemblée générale élective. Le président de la LFP préfère abandonner sa course pour changer de camp, et ce, dans le souci d’éviter une complication de la situation déjà assez enfumée. Le savait-il déjà ? Etait-ce une de ses stratégies ? Une façon de faire qui semble susciter des interrogations et semble affaiblir ses positions, celles de la LFP. Disons toutefois, que cette position inattendue renforce les objectifs des deux instances, celles de sauver le football de ceux qui souhaiteraient le miner. Le président Medouar oblige une partie des dirigeants de clubs de refaire le match en faisant rappeler d’une manière surprenante son soutien aux dernières décisions prises concernant l’arrêt des championnats et l’adoption de la formule 3, ainsi que la consécration des lauréats, accession mais sans relégation faisant aussi de l’option 3. La chose étant elle-même porteuse d’espoir, sauf que lorsqu’elle est face à la tempête et avant de s’engager dans cette mer déjà houleuse, en professionnel, il aurait gagné une légitimité s’il avait utilisé un autre style de communication pour annoncer la couleur. Ce que dit le communiqué suscite commentaires.

Medouar surprend son monde
«Le président de la Ligue de football professionnel étalera lors de cette réunion les décisions prises par le dernier BF tenu en session extraordinaire, mercredi 15 juillet 2020, dont l’arrêt définitif de la saison 2019-2020 et le choix de l’option 3 consacrant les lauréats, les clubs qui accèdent, sans relégation, suite à la consultation écrite initiée par la FAF auprès de la famille du football national», lit-on dans le communiqué. L’information ne ressemble pas, alors pas du tout, à celle donnée lors de son passage à la Radio nationale. Voilà ce qui met dans une situation pas très confortable que ce soit journaliste, observateurs, experts, et même les supportent qui se lisent, s’écoutent, s’interrogent, se regardent, et renforcent d’ailleurs des sortes de processus d’auto-intoxication dont ils ne comprennent pas grand-chose. Medouar s’est-il amusé ? Ou consciencieusement, savait-il qu’il allait tromper la vigilance de son monde qui portait ses paroles à chacune de ses sorties médiatiques ? Au final, dans quel intérêt ferait-il cela ? Tout ce qui est dit ne serait pas important pour lui et tout ce qui est important n’est pas dit. La communication qui devrait venir au secours de la démocratie n’est pas encore utilisée. Le 29 juillet lors de la réunion du BF à laquelle il n’était pas invité, il n’avait pas manqué de s’exprimer publiquement via les médias pour crier haut et fort «la consultation écrite n’a aucune base sur le plan réglementaire. Je ne comprends pas pourquoi la FAF insiste à tenir une assemblée générale pour décider du sort du championnat». Sachant que le BF est juridiquement suffisamment armé pour prendre des décisions, mais il n’a pas assumé ses responsabilités» et d’ajouter «à la LFP, nous étions les premiers à opter pour la consultation, à travers nos rencontres régionales avec les responsables des clubs professionnels. Nous avons soumis des alternatives, mais malheureusement, elles n’ont pas été prises en considération. Je tiens à l’occasion à remettre en cause les propos du secrétaire général de la FAF (Mohamed Saâd, ndlr). Ce dernier a indiqué que nous n’avons rien proposé, alors que c’est faux. Avec tout le respect que je lui dois, ses déclarations sont fausses». Pourquoi donc cette volte-face ? Le défi du football repose sur la gestion des différences (capacités) et non pas des ressemblances (hommes). Qu’est ce qui expliquerait alors de changement de fusil d’épaule ? Y avait-il au départ un principe d’ouverture pour qu’il y ait ensuite un principe de fermeture des débats sur cette question. Un confrère s’est interrogé, à juste titre, sur les motifs de ce revirement du président de la LFP. «Ce changement de position a-t-il une relation avec les dernières informations publiées dans la presse faisant état d’une possible rupture entre la FAF et la LFP avec le gel de la convention de délégation de gestion des compétitions et son remplacement par un comité de gestion issu de la FAF en attendant les nouvelles élections de la LFP ?»
H. Hichem