Un cadre éthique pour l’administration

La prévention du conflit d’intérêt :

Depuis une date qui reste à déterminer, en tout cas pas du temps de feu Président Houari Boumédiene, c’est devenu une règle pour une personne nommée à un poste de «décideur» de se mettre à réfléchir immédiatement et toute affaire cessante, aux services qu’elle peut rendre à la famille, aux enfants, aux proches…

Il s’agit évidemment de services indus, une inscription quelque part, une petite affaire et pourquoi pas une grosse affaire, un terrain, un poste à l’étranger… La rumeur publique a accrédité l’idée que cette pratique de faire «profiter» ses proches est systématique et que celui qui s’en écarte passe pour «suspect». On dit que les dossiers placés en justice pour ce motif ne sont pas rares. Le Président Abdelmadjid Tebboune veut mettre fin à cette situation. Dans ce sens, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a annoncé, jeudi à Alger, le renouvellement prochain du cadre éthique applicable à l’ensemble des agents publics pour «la prévention des conflits d’intérêts». Dans une allocution au terme des travaux de la Rencontre Gouvernement-walis, M. Djerad a précisé que le Gouvernement «procèdera dans les prochains jours au renouvellement du cadre éthique applicable à l’ensemble des agents publics, cadres et fonctionnaires de l’Etat, pour prévenir les conflits d’intérêts», soulignant que la charte en vigueur dans l’Administration et les entreprises publiques visait la «moralisation des relations» dans ces milieux.
Mettant l’accent sur l’impérative «moralisation de la vie politique», le Premier ministre a exhorté les ministres et les walis à «combattre toutes les formes de corruption et les corrupteurs, qui sapent les efforts actuels». A ce propos, il a affirmé que la lutte contre la corruption, sous toutes ses formes, et la bonne gestion des deniers publics étaient de nature à «renforcer la confiance entre le citoyen et l’Etat». Plaidant pour une «rupture totale» avec «les pratiques des anciens gouvernements» qui ont conduit, a-t-il dit, à des «dérives graves et inacceptables», M. Djerad a insisté sur la rationalisation des dépenses et la rigueur dans la gouvernance des affaires de l’Etat. Le Premier ministre a souligné, à la même occasion, l’impératif de lutter contre l’argent sale et de moderniser l’administration via la numérisation pour instaurer une nouvelle République et bâtir une économie développée. Soulignant la nécessité de «moraliser la vie politique en luttant contre la corruption et les corrompus», M. Djerad a précisé que «les corrompus existent à différents niveaux. Il est impératif de consacrer l’Etat de droit qui préserve les droits et libertés des citoyens qui sont le socle de la nouvelle République, sans lequel ne saurait être bâtie une économie».
L. A.