L’Eniem vise un taux d’intégration à 70% de son produit

En référence au nouveau Code de l’investissement en cours de finalisation

En mois de février dernier, l’Entreprise nationale des industries de l’électroménager (Eniem) a bénéficié d’un crédit de 1,1 milliard de dinars débloqué par l’Etat afin de l’aider financièrement à la crise perpétuelle qui l’a secoue depuis des années. Six mois après la reprise de son activité, l’entreprise semble reprendre du poil de la bête et vise loin dans ses prévisions. Elle a établi un plan pour moderniser et renforcer son activité et prévoit «d’augmenter l’intégration d’une gamme de ses produits à hauteur de 70% avec son fournisseur libanais Le Matic», a indiqué à l’Agence presse service (APS) avant-hier son P-dg, Djillali Mouazer.

Ce plan répondra à la nouvelle stratégie de la relance industrielle prévue par le ministère de la tutelle qui a procédé à la révision du code de l’Investissement qui devrait être prêt d’ici le mois d’octobre. Ce texte recarde les aspects réglementaires de l’investissement local et étrangers en Algérie visant à asseoir une industrie solide et diversifiée. Le taux d’intégration devrait augmenter progressivement dans les entreprises qui activent dans l’industrie mécanique, de l’électroménager et électronique. «C’est dans cette perspective que s’inscrit l’approche de l’Eniem. L’intégration à hauteur de 70% à terme du produit Eniem occupe une place importante dans le plan de redressement de l’entrepris. Un plan qui s’inscrit en droite ligne avec la politique gouvernementale», a affirmé M. Mouazer. Une démarche louable pour une entreprise qui était au bord de la faillite il y a quelque mois. La remise à niveau de sa gouvernance et la réorganisation de ses objectifs ont aidé cette entreprise à relever ses défis, malgré la situation sanitaire et économique particulière que traverse le pays depuis plusieurs mois.
Plus ou moins à l’aise depuis l’obtention de la donation de l’Etat, l’entreprise compte profiter de la situation actuelle afin de renforcer son image de marque. «La gamme froid, sera la première concernée par ce projet. L’intégration portera sur 10 produits (réfrigérateurs, congélateurs, vitrines) de différentes couleurs. Nous disposons déjà des équipements adaptés pour produire cette gamme», a précisé la même source, ajoutant que l’entreprise prévoit, en effet, d’atteindre «les 70% de taux d’intégration à terme. Tous ce qui est tôle, plastique, cuivre, aluminium, fils, sera produit localement, seul le moteur ne le sera pas». Le travail se fera, par ailleurs, avec un partenaire étranger selon les règles régissant l’investissement étranger en Algérie dont le texte sera finalisé avant la fin du mois d’octobre prochain. C’est ce qu’a affirmé, d’ailleurs, le ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali Braham, mercredi dernier à Alger, lors de la rencontre Gouvernement-walis.
Le ministre de la tutelle a indiqué, à cet effet, que «le Code de l’investissement sera présenté en Conseil des ministres à la prochaine rentrée sociale», c’est-à-dire dans quelques semaines. De plus, M. Ait Ali a évoqué le lancement du recensement «des actifs produits dans les deux secteurs public et privé, en vue d’en déterminer la valeur ajoutée apportée à l’économie nationale». L’objectif serait de définir le véritable patrimoine national actif et génère une véritable valeur ajoutée, au-delà de l’assemblage et du montage. Faisant ainsi allusion à l’industrie mécanique, qui, depuis des mois est sous la loupe. Dans ce sens, le ministre a souligné que «la seule solution pour garantir des produits, y compris les véhicules, à des prix à la portée de tous, résidait dans la relance de l’industrie, et partant, augmenter les salaires et le pouvoir d’achat».
Samira Takharboucht