Des exemples à méditer

Football d’hier

Hamid Aït Grine (que Dieu ait son âme), président du CR Belouizdad de 1990 à 1994, fait partie des hommes qui n’avaient ménagé aucun effort pour soigner l’image du football national, et notamment celle de son club. Il prit une magistrale initiative, qui reste à ce jour un exemple qui gagnerait à être repris par la majorité des présidents des clubs. Cette façon de faire contribuer inéluctablement à mesurer le degré d’engagement des membres quant à leur contribution à préserver et à développer l’image de leur club.

Le message qu’il aurait certainement voulu faire passer est simple «croire en soi, avoir une vision claire de ce qu’on veut faire, écouter les avis des autres, décider, avancer, et avoir une attitude 100% proactive, tout en se méfiant de ceux qui sont toujours contre les bonnes initiatives». Pour ce faire, il avait demandé à chacun de ses membres du bureau du club de cocher sur une feuille 21×27 ce qu’ils avaient apporté au Chabab de Belcourt depuis leur installation. Voilà donc une belle manière de démontrer à tout un chacun qu’un club qui est aujourd’hui officiellement champion d’Algérie, après presque 19 ans d’attente, peut encore réanimer de telles opérations qui ne peuvent que consolider ses assises avec des hommes engagés autour de leur club avec le sérieux et l’amour que l’on porte aux couleurs du club. Une formule qui gagnerait à être reprise par les gestionnaires. Pourquoi pas ? Réinventer les stratégies du football. «On s’est posé des questions, on s’est dit qu’on devait mettre en place une nouvelle stratégie de contenu, autour de grands axes, à savoir l’info, le football et le divertissement». Tout cela est possible qu’avec des cadres honnêtement engagés dans ce sport, d’où la question : «Qu’avez-vous apporté au club ?» L’objectif est aussi de rendre les footballeurs plus en phase avec les préoccupations du club.

Amar Haouchine : «Lorsque je faisais mes premiers pas dans le football, la JSK n’était pas encore née»
Un autre témoignage d’un joueur qui nous a quittés, voilà bientôt deux années. Un joueur de talent. Alors qu’il célébrait à peine ses 16 printemps, lorsqu’il quitta par bateau le pays, en 1954, pour rejoindre Marseille où sa destination finale était l’OM, et ce, en vue de porter le maillot de l’équipe du vieux port. Il décrocha l’avis favorable du club, mais l’Algérien de Kabylie opta vite pour un retour à ses terres natales. En pleine guerre de libération, Amar Haouchine fut arrêté et selon des témoignages «il fut torturé à deux reprises». Ses pages sportives résument son parcours au sein de son club kabyle de 1962 à 1970. «En équipe nationale, le défunt avait été sélectionné à plusieurs reprises, notamment en 1963, année durant laquelle il est désigné capitaine d’équipe.
Il déchausse ses crampons définitivement en 1970». Très apprécié, non seulement pour son jeu, mais aussi pour son éducation, très proche des jeunes à qui il faisait part de ses expériences, il figure parmi ceux qui ont contribué à lutter pour l’accession de la JSK en Nationale 2 puis au palier supérieur en 1969. Avant son décès, il rappelle qu’il avait pratiqué le football avant même la naissance de la JSK. Ainsi, dans une vidéo réalisée en décembre 2018, par la cellule de communication officielle de la JSK, il déclarait : «Lorsque je faisais mes premiers pas dans le football, la JSK n’était pas encore née. Aujourd’hui, je dirais que cette équipe a fait un excellent parcours, c’est une équipe qui est arrivée à réaliser d’excellentes performances… Les temps ont changé, aujourd’hui, dira-t-il, on constate avec amertume que les joueurs ne jouent pas avec le cœur comme cela se faisait avant… J’espère qu’avec la nouvelle équipe qui est meilleure que celle de l’année dernière, elle pourra être meilleure, nous l’espérons».
H. Hichem