Une région belle de verdure et de pâturage

Boumerdès

Le bleu de la mer sillonne la côte de Boudouaou El Bahri, de Corso, de Boumerdès et de son historique Rocher-Noir, de Figuier « El Kerma», de Benyounes, de Zemmouri El Bahri, du littoral de la grande forêt de Sidi Ahmed Bel Abbès, de Mendoura, de Chouicha, de Cap-Djinet, de Souanine, de Sahel Bouberak, de Takdempt, de Dellys et de Afir. La wilaya de Boumerdès possède le plus beau littoral d’Algérie.

Pourquoi et pour quelle raison ?
Nous savons tous que cette localité fut à l’origine un caravansérail, le relais des cavaliers d’où son nom, le «Fort des cavaliers». Ce fut aussi la halte obligée des grands commerçants du négoce. Pour d’autres, c’est le Bordj Menaïel (le Fort bleuté) à cause de sa peinture élaborée à partir de la «nila» par les Turcs, ces derniers avaient compris que ces riches plaines qui s’étendaient de Chender à Légata et de Cap-Djinet à Ouanougha, dont ils ont délogé les Iflissen l’ber, offraient une situation. Durant l’invasion française, en 1830, les Français ont fait de Bordj Menaïel un gros village colonial, un centre commercial d’importance régionale sur l’axe Alger-Tizi Ouzou, ce fut une coquette bourgade où fellahs, artisans et commerçants s’adonnaient au troc et au négoce. Bordj Menaïel était la porte d’entrée de la Grande-Kabylie, elle est distante de 35 km de la wilaya de Tizi Ouzou, de 70 km de la wilaya d’Alger, elle est considérée comme un point stratégique. La vocation agricole, la guerre de Libération nationale et ses zones interdites ont fait affluer une population hétérogène venue de chaque coin de l’Algérie, du Sahel arabophone et des montagnes berbérophones. Pour ceux qui ne le savent pas, la ville de Bordj Menaïel est la fin d’un immense territoire de la Grande-Kabylie et le début de la wilaya d’Alger, puisque Légata, Si-Mustapha, Zemmouri qui se trouvent à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau faisaient partie du Grand-Alger. Bordj Menaïel fut longtemps la rivale de Tizi-Ouzou dont elle dépendait administrativement du temps des rares plaques minéralogiques frappées du «S», tandis que ceux de Légata portait le «AL». Les habitants de Bordj Menaïel ont toujours été rebelles à toute sorte d’injustice, et lorsque la ville de Bouira a été érigée au rang de wilaya, les Ménailis ont piqué une colère indescriptible. La déception des Ménailis fut énorme, d’autant plus qu’une expression populacière cupide, fruit d’un esprit chauvin les traitaient de «quinze et demi». Bordj Menaïel s’est sentie abandonnée par les Tizi-Ouzéens lorsque le président, feu Houari Boumédiène avait donné un budget éloquent pour la wilaya de Tizi-Ouzou. Il y avait une rivalité entre les Tizi Ouzéens et les Ménailis et cela à tous les niveaux, socioéconomique, socio-sportif, socio-culturel. Le Printemps berbère avait accentué cette mésentente, d’autres considérations électorales valurent un nouveau découpage administratif où il était question que Bordj Menaïel ou Dellys serait la nouvelle wilaya, malheureusement les décideurs ont préféré le Rocher Noir. A qui la faute ? Et pourquoi ce choix ? Personne ne pourra y répondre, mais une chose est sûre, malgré le fait que Bordj Menaïel soit passé au chiffre 35, elle demeure toujours aux yeux des Ménailis de souche «quinze et demi», tant que la ville n’est pas élevée au rang de wilaya. Qu’a-t-on réalisé ces dernières années au niveau de la gestion de l’APC de Bordj Menaïel ? Qu’a-t-on fait sur les plans socioéconomique, socioculturel et sportif ? Voilà des questions que se posent chaque jour des citoyens déçus et mécontents des élus locaux qui n’ont pas su développer et promouvoir les activités industrielles et sportives. A Bordj Menaïel, les élus locaux sont incapables de répondre aux nombreuses attentes de la population qui subit sans cesse les conséquences désastreuses d’une stagnation chronique dans laquelle elle végète depuis l’époque coloniale. Sinon comment expliquer qu’une telle commune n’a bénéficié en tout et pour tout depuis l’indépendance que de quelques logements et structures scolaires qui se comptent sur les doigts d’une seule main et de quelques autres infrastructures insignifiantes. Aujourd’hui, Bordj Menaïel est laissée dans l’abîme de l’oubli et, à cause d’élus incompétents, elle accuse un retard dans tous les domaines, social, culturel, sportif, ou encore dans celui des infrastructures de base telles que les routes, l’eau potable, la santé, la poste, les télécommunications, les infrastructures scolaires et le transport. Les besoins économiques et sociaux de la commune de Bordj Menaïel étant énormes, on peut dire que c’est une commune martyre. «L’Etat doit impérativement se pencher sur le sort de ces habitants qui sont désemparés», s’exclame un citoyen natif de la ville. La population ménaïlie est inquiète, car la situation qu’elle vit n’est pas réjouissante.
Kouider Djouab