La Covid-19 n’empêche pas les visiteurs d’autres régions d’envahir les plages de Annaba

La Corniche prise d’assaut

Cela reste incroyable mais vrai dans cette ville côtière, malgré les nombreux parcours des ambulances hospitalières quotidiennes à travers la wilaya en question avec ses personnels équipés par des tenues anti-Covid-19, les Algériens continuent de reconnaître cette situation dramatique et personne ne sait réellement si nous courons vers la catastrophe ou l’amélioration.

Durant cet été, le Cours de la révolution, les abords de la corniche notamment les plages Saint-Cloud, Rizzi Amor et Ain Achir sont bondées de monde entre visiteurs et familles annabis à la recherche de fraîcheur nocturne et personne ne pense à se protéger du coronavirus. Ce vaste littoral accueille chaque année des milliers d’estivants et dès leur arrivée, les promeneurs entament leur virée en prenant d’assaut la côte bônoise avec des voitures qui ne cessent de parcourir le chemin d’Ain Achir, Ras El Hammra pour descendre vers Saint-Cloud et tout le long du front de mer. D’autres familles préfèrent le Cours de la révolution pour s’emparer des terrasses et prendre des glaces avec leurs enfants.

Un été à Annaba pas comme les autres, un été chaud et trop mouvementé
Durant cette période chaude de l’été et avec une chaleur caniculaire et insupportable qui donc ne veut pas aller à la mer ? Tous les estivants venants des quatre coins du pays ont tellement attendu avec impatience l’arrivée des congés annuels pour pouvoir se payer des journées de détente, de loisir et profiter au maximum du soleil brûlant sur les somptueuses plages de Annaba. Effectivement en cette saison estivale, la température du mois juin de 40 à 43 degré, le littoral du chef-lieu de wilaya connaît actuellement un grand mouvement de voyageurs. Nous avons pu voir plusieurs personnes immigrées et des centaines de familles envahir rapidement la côte bônoise. Ils sont venus de partout, de Constantine, Guelma, Souk Ahras, Tébessa, Sétif, Mila Batna, Alger, Oran, Biskra et Skikda. A sept heures du matin, déjà les parkings des plages de Chapuit, Toche, Belvédère et Ain Achir n’offrent plus de place aux véhicules de diverses immatriculations stationnés dans ces endroits.
Or, les tarifs varient entre 100 et 200 DA par auto, une activité très rentable pour les jeunes qui se sont proclamés gardiens de parkings. Il faut dire aussi que la plupart des estivants ont choisi les hôtels situés en face de la mer tel que Mouna, Rym el Djamil et Sabri dont les prix sont inégalables et inespérés pour ne pas dire exagérés comparativement à certains de la Tunisie et ce afin de passer quelques beaux jours inoubliables. Soulignons par ailleurs que des dizaines d’individus jeunes et moins jeunes n’hésitent pas à dormir quotidiennement sur le sable d’or faute d’argent. D’après une source fiable, La Nouvelle République apprend que sur le littoral de Rizzi Amor ex-Chapuit, un groupe de pickpockets rodent chaque nuit au-delà de minuit sur ladite plage, armés de couteaux, ils dépouillent quelques pauvres voyageurs, les soulageant de leurs habits et porte-feuilles laissant leurs victimes dans un désarroi. D’autres part, certains commerçants doublent le bénéfice saisissant l’aubaine de vendre des glaces.
Notons aussi qu’il n’y a pas un jour qui passe sans qu’on enregistre des noyades et les ambulances des pompiers ne passent point inaperçues avec leurs sirènes. Les rivages sont incroyablement surpeuplés de jour comme de nuit jusqu’à des heures tardives. Beaucoup de jeunes gens s’amusent notamment avec des jeux de cartes ou au volley-ball et au handball si ce n’est pas au football, a-t-on constaté lors d’une virée sur les lieux. Mais les colonies de vacances préfèrent le chant accompagné de la danse or la majorité de cet impressionnant monde reste dans ces lieux dans le but de se promener, aller prendre des rafraîchissements et manger dans les pizzerias comme La nouvelle étoile, Pizza hot ou chez Chérif pizza. Comme tous les jeudis et vendredis on ne peut s’empêcher d’admirer une chaîne de luxueuses voitures qui circulent célébrant un mariage et c’est avec des klaxons stridents que le cortège arrive à destination. La circulation demeure lente et les oblige à stopper toutes les dix secondes. Finalement c’est uniquement vers deux heures du matin que le calme revient et que la nuit devient apaisante.

Des plages publiques gérées par des chômeurs à Annaba
Sur la corniche de la wilaya, les jeunes affairistes qui sont habitués à prendre avec force les lieux des plages de Rizzi Amor, Toche et la Caroube ont commencé à tracer leurs territoire. Ces chômeurs qui habitent ces régions côtières de la ville sont d’ores et déjà en train d’installer des chaises et des parasols sur le sable sans laisser le moindre espace pour le public et sous l’œil indifférent des responsables communaux. Un commerce très juteux pour des gens qui ne possèdent aucun droit de s’approprier des plages publics durant toute la saison estivale. Il fixe les prix à leur guise, soit le stationnement à 100 DA, les tables et chaises à 200 DA et les parasols à 250 DA. Les estivants sont contre ses pratiques de contrebandiers mais ils ne peuvent rien faire, seuls face au silence des autorités qui ne lèvent pas le pouce pour les arrêter. Dans ce contexte, il faut savoir que depuis le début du mois de juillet jusqu’à la fin août de chaque année des centaines d’immigrés viennent chaque été à Annaba pour profiter de la mer, soit souligne-t-on, 2 070 496 entrées aux frontières ont été enregistrées durant l’année 2017 pour note-t-on 141 509 touristes algériens résidents à l’étranger contre 654 987 touristes étrangers qui avaient choisi l’Algérie comme une destination favorable après le Maroc, la Tunisie et l’Afrique, a-t-on informé.
Oki Faouzi