La diplomatie algérienne à travers l’histoire

Nouveau livre de Abdelhamid Senouci Bereksi

Le diplomate algérien à la retraite, Abdelhamid Senouci Bereksi a publié récemment un nouveau livre intitulé «Introduction à la diplomatie algérienne : des rois amazighs aux hirakistes» dans lequel il a mis en exergue l’histoire de la diplomatie algérienne depuis les temps anciens.

Paru en anglais aux éditions Rafar sous le titre «An Introduction To Algerian Diplomacy : from the Aguellids to the Hirakists», le livre est composé de 4 chapitres, dont le premier traite de l’histoire de la diplomatie depuis les rois amazigh en passant par les Romains, les Vandales, les Byzantins, les Arabes, les Turcs à l’époque de la colonisation française et enfin la période post indépendance. Soulignant que les premiers contacts de la région connue aujourd’hui comme étant l’Algérie et ses habitants amazighs autochtones avaient été avec les Phéniciens, il rappelle que peu d’informations existent sur eux «à part qu’ils ont établi des comptoirs maritimes, qui ont et un rôle vital dans les échanges commerciaux». S’agissant de la diplomatie algérienne à travers les différents royaumes après la venue des Arabes, l’auteur cite à titre d’exemple l’Etat Rustumide «qui a relié le Sahara à la région du Maroc», les Hammadites, dont le règne a été marqué par la tolérance envers les étrangers, et Tlemcen, qui a été, a-t-il dit, «le plus important centre commercial reliant l’Afrique à l’Europe».
Concernant, la diplomatie algérienne durant les Ottomans, l’auteur rappellera que l’Algérie était, durant l’époque des Deys, «un allié des Ottomans mais spirituellement attachée au Califat», tout en étant indépendante d’Istanbul puisque ses relations diplomatiques étaient établis en son nom. «Durant l’époque des Deys a été créé un Etat algérien avec des frontières, une armée régulière et une capitale (Alger). Un Etat qui a un poids dans la région méditerranéenne et dans le monde et jouissant de prospérité, de paix et de la sécurité, ce qui lui a valu la convoitise des pays européens», a-t-il ajouté. A l’époque, indique l’auteur, l’Algérie avait une diplomatie à caractère ‘international’, rappelant qu’elle avait été parmi les premiers Etats à reconnaître l’indépendance des Etats-Unis en 1783 et avait des relations commerciales avec plusieurs pays d’Europe et d’Asie.
Concernant la diplomatie algérienne durant l’époque coloniale française, M. Senouci Bereksi traite cette époque en 3 étapes. Outre la première (1830-1919) marquée par les révolutions populaires, comme celle de Ahmed Bey, et la deuxième (1919-1954) par les mouvements politiques de résistance, comme celui de Messali El Hadj, l’auteur qualifie la troisième (1954-1962) de période de «diplomatie de guerre» ou «diplomatie de libération», lorsque le Front de la libération nationale (FLN) a adopté une politique de guerre et au même temps une diplomatie internationale au plus haut niveau. Après l’indépendance, la diplomatie algérienne avait acquis de «solides fondements» et «la capacité d’adaptation» à l’environnement international, dira M. Senouci Bereksi. Dans le deuxième chapitre intitulé «Questions importantes pour la diplomatie algérienne», l’auteur aborde la Constitution algérienne, en tant que législation définissant «les grandes dimensions» de la diplomatie algérienne. Les réformes du ministère des Affaires étrangères, les ambassadeurs, les consules et «la priorité» de l’intérêt national dans les relations internationales, sont également traitées dans ce chapitre par l’auteur qui présente une liste des questions et des grands domaines de la politique extérieure de l’Algérie.
Le troisième chapitre intitulé «approches sur la diplomatie algérienne», porte sur des exemples de pays «amis» qui ont un partenariat «important et historique» avec l’Algérie. Sous le titre, «le Hirak populaire et la diplomatie», l’auteur relève dans le quatrième chapitre que «le caractère pacifique» ayant marqué les manifestations des Algériens en 2019 et leurs revendications de démocratie, de transparence et d’un Etat de droit avaient ont eu «un impact positif» sur l’image de l’Algérie à l’extérieur. L’ouvrage de 111 pages contient, en outre, plusieurs cartographies et photographies de personnalités historiques algériennes et étrangères ainsi que des images de sépultures, de ruines, de pièces de monnaie et des copies de manuscrits et de traités. Diplômé de l’Ecole nationale de l’administration (ENA) en 1970, l’ancien diplomate a occupé plusieurs postes au ministère des Affaires étrangères avant sa retraite en 2018.
R. C.