«A l’horizon 2025, nous envisageons d’exporter des quantités de médicaments égales à celles que nous importons»

Industrie du médicament en Algérie

Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a annoncé, hier mardi à Alger, que l’Algérie compte exporter l’équivalent de 5 milliards de dollars de médicaments, produits localement. Une démarche qui s’appuiera sur les producteurs locaux et même sur les sociétés pharmaceutiques étrangères présentes en Algérie.

Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a annoncé, hier mardi à Alger, que l’Algérie compte exporter l’équivalent de 5 milliards de dollars de médicaments, produits localement. Une démarche qui s’appuiera sur les producteurs locaux et même sur les sociétés pharmaceutiques étrangères présentes en Algérie. «À l’horizon 2025, l’Algérie, à travers les capacités de son industrie pharmaceutique, envisage d’exporter des quantités de médicaments égales à celle qu’elle importe, pour rééquilibrer ses comptes», a-t-il indiqué. Intervenant sur les ondes de Chaîne III de la radio algérienne à l’émission «L’Invité de la rédaction», Lotfi Benbahmed a estimé que la relance attendue de la filière de l’industrie du médicament en Algérie, dont certains secteurs se sont trouvés bloqués, durant de nombreuses années, par des groupements d’intérêts, pourrait, sur une courte période, contribuer à réduire d’environ 400 millions de dollars la facture d’importation de ces produits.
«Le plan de relance de la filière des produits de soins lui permettra de renforcer notablement sa production et de s’ouvrir progressivement vers les marchés à l’étranger», a observé le représentant du gouvernement. A partir du mois prochain, a révélé le ministre de l’Industrie pharmaceutique, certains médicaments dont les Algériens ont besoin, seront fabriqués localement, notamment ceux utilisés pour traiter la Covid-19. «De l’entrée en production attendue d’une quarantaine d’entreprises de production de produits de soins, l’une d’elles va produire un traitement, jusqu’ici sous monopole», pouvant être utilisé contre la Covid-19 «, a ajouté Lotfi Benbahmed. «Ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est le regard des fabricants de produits pharmaceutiques et la tentative de résoudre les problèmes et d’aller de l’avant», a encore indiqué le ministre de l’Industrie pharmaceutique, faisant savoir que l’Algérie a des projets de production de médicaments contre le diabète, de médicaments anticancéreux et de certains médicaments thérapeutiques.
Pour le ministre de l’Industrie pharmaceutique, le Plan d’urgence adopté en faveur de cette branche d’activité va permettre de lever les nombreux obstacles dont elle a été l’objet, de longues années durant, de la part d’oligarques, avec comme résultat, les blocages de productions de dizaines d’entreprises. «Cette situation est due aussi aux multiples entraves d’ordre bureaucratique et à de personnes étrangères à la production pharmaceutique (la issaba, bande) qui a bloqué l’Algérie de 2017 à 2020 et qui ont tout tenté pour freiner cette filière», a poursuivi Lotfi Benbahmed. Evoquant l’Agence nationale du médicament, créée en 2012 et dotée d’un siège et d’un budget, le ministre de l’Industrie pharmaceutique relève que cet organisme n’a aucune existence, de fait. «A ce jour, cette Agence n’a pas été dotée de textes réglementaires ni de moyens propres à lui permettre d’assumer ses missions de régulation. Aujourd’hui, il y a des centaines et des centaines de dossiers qui parviennent à cette agence pour être enregistrés, mais qui, faute de moyens, n’est pas à même de les prendre en charge», a encore ajouté l’invité de la Chaîne III de la radio algérienne.
Rabah Mokhtari