La fatigue gagne les joueurs et, par ricochet, le club

MCO : les supporters avertissent

«Nous n’allons pas sacrifier encore une fois ce club en raison de l’entêtement de ses actionnaires qui le quittent par la petite porte pour y revenir par une autre grande ouverte et le transformer en propriété privée. Le MCO reste la proie et l’otage, par excellence, des prédateurs de l’argent sale et de son blanchiment. Nous exigeons une entreprise étatique qui rachètera 100% des parts du capital ainsi que le départ sans conditions de l’ensemble des 17 actionnaires actuels».

Plus de 300 supporters, fatigués certes, mais qui refusent d’assister à la dégradation de leur club. Ils décident de réagir et de faire entendre leurs voix. Une pétition est rédigée, adressée au Président de la République. Ils le sollicitent d’intervenir pour sauver leur club des mains des actionnaires et le confier à une entreprise nationale. Dans cette période de crise qui secoue le MC Oran d’extrême incertitude et de perte de repères, les supporters ne veulent pas baisser les bras. Ils sont à la quête d’une sagesse édifiante et inspirante qui pourrait leur permettre de sauver ce club. Ils pensent, inéluctablement, à chercher d’autres paradigmes de pensées qui peuvent les mener à bon port et lui éviter un naufrage. Ils y avaient cru aux premières tentatives, mais les fruits cueillis ne semblent pas être du goût des supporters, ils veulent carrément du changement, pas question de traîner plus que ça.
Le temps presse et une solide réorganisation du club anime les esprits et plusieurs initiatives se bousculent. Une question posée au gré du vent a récolté plusieurs réponses, dont la principale est celle de l’implication des autorités du pays pour sauver ce club et le confier à une entreprise capable de la remettre sur les rails à travers une excellente gestion qui mobilise les anciens joueurs internationaux et bien entendu ceux qui s’engageraient à militer pour la reconstruction du club sur de nouvelles bases. «J’essaie de faire une comparaison entre le football d’hier et celui d’aujourd’hui. La comparaison est immense, cela, vous savez, me dégoûte. Le football perd ses repères, les gestionnaires n’ont rien à voir avec ce sport. Ils veulent s’identifier à des personnalités du football, mais ils échouent, parce qu’ils ne connaissent rien du football. Je me demande aussi, qu’allons-nous laisser à nos enfants. Regardez ces innocents qui jouent et qui veulent se rapprocher des grands noms. Il le regretteront bien un jour».
C’est dire que le football s’emballe au sens de la majorité des clubs, forcément, dans ces conditions il ne peut y avoir de développement, encore moins de progrès tout juste susceptible de permettre la pratique d’une discipline sportive. La panne actuelle du football engendrera stagnation et, bientôt, régression au niveau international et ce ne sont pas les sportifs sur le terrain qu’il faudra blâmer. Si la saison qui pointe son nez traînera la même philosophie que de celle qui vient de se retirer, si des dispositions ne sont prises pour que ce sport trouve son équilibre, il sera alors difficile d’avancer.

Les références du MCO
Il est le seul club algérien à avoir gagné la Coupe arabe des vainqueurs de coupe et la Supercoupe arabe avec un nombre record de participations algérienne dans toutes les compétitions arabes. Le club a aussi été finaliste de la Ligue des champions de la CAF en 1989. Mais le parcours réalisé depuis sa naissance a été une école footballistique marqué par le respect des valeurs sportives. En attendant, les supporters envisageraient d’élargir leurs revendications en «réclamant l’alignement de leur club sur un même pied d’égalité avec plusieurs autres équipes d’élite et dont la gestion sera rigoureusement prise en main par une entreprise nationale». Des hypothèses se manifestent, il s’agit de se faire entendre, la première option est pacifique «bouder les gradins des stades. On ne viendra pas dans les stades avant votre départ», relève-t-on du communiqué diffusé sur la toile, et dans laquelle plusieurs dizaines de supporters apportent leur soutien à cette démarche en signant cette pétition.
La seconde hypothèse semble plus pesante, ils «comptent investir la rue quitte à braver la réglementation interdisant les rassemblements en se regroupant devant le siège de la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya d’Oran, et ce, dans le but de revendiquer des solutions durables devant venir à bout de la sempiternelle problématique liée à la gestion de leur club». En d’autres termes, les Hamraoua réclament, «une entreprise nationale qui rachètera 100% des parts du capital ainsi que le départ sans conditions de l’ensemble des 17 actionnaires actuels». Ils souhaitent entamer la prochaine saison sous d’excellents auspices, être prêts à entamer la saison sous couvert d’un calme olympien, une direction de haut niveau animé par des experts et une société de renom qui saura relever les défis. C’est ce qui motive le plus ces supporters. Enfin, il ne faudrait pas oublier l’approche du délai fixé par la DCGF de Réda Abdouche, en l’occurrence déposer le fameux sésame qui lui permettra de rester parmi l’élite, à savoir les 19 papiers réclamés par la DCGF. De quoi sera fait demain ?
H. Hichem