«Le Mali est un pays extrêmement important pour l’Algérie»

Sabri Boukadoum à Bamako :

Boukadoum a également réaffirmé «l’engagement indéfectible de l’Algérie en direction du Mali et du peuple malien frère, qui a, depuis toujours, caractérisé les relations entre les deux pays, y compris dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du Processus d’Alger».

La situation prévalant au Mali ainsi que les paramètres de la sortie de la crise, ont été l’objet des entretiens, vendredi, du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, avec les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) au Mali. Lors de ses entretiens, Sabri Boukadoum a réitéré «la disponibilité de l’Algérie à accompagner le Mali en ces circonstances particulières, comme elle l’a toujours fait». Il a également réaffirmé «l’engagement indéfectible de l’Algérie en direction du Mali et du peuple malien frère, qui a, depuis toujours, caractérisé les relations entre les deux pays, y compris dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du Processus d’Alger». Notre ministre des Affaires étrangères a insisté sur l’attachement de l’Algérie à la mise en œuvre effectif de l’Accord d’Alger pour une sortie durable de la crise au Mali. «Le Mali est un pays extrêmement important pour nous et tout ce qui le concerne, nous concerne aussi», a indiqué Sabri Boukadoum dans une déclaration à la presse à son arrivée à Bamako. «Je suis venu sur instruction du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour écouter d’abord, discuter et échanger les points de vue sur la situation au Mali de manière à ce que le peuple malien puisse vivre dans la paix, la sérénité et la concorde», a-t-il indiqué.
Il a rappelé que l’Algérie et le Mali sont deux pays voisins qui partagent de longues frontières et qui sont liés par des relations «historiques, familiaux, tribaux et d’amitié». Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères qui donne cette information, Sabri Boukadoum a mis en exergue la conviction de l’Algérie que «seule la voie pacifique du dialogue entre les enfants du pays est à même d’amorcer un réel processus permettant de surmonter les difficultés de l’heure», souligne le communiqué. Pour leur part, les membres du CNSP «ont exprimé leur gratitude pour cette visite, la première du genre et de ce niveau, qui constitue un grand geste d’amitié et de solidarité en direction du Mali. Ils ont exprimé leur confiance en l’Algérie qui s’est toujours tenue au côté du peuple malien frère, ajoute la même source. Au terme des discussions, les membres du CNSP, tout en réitérant leur attachement aux relations bilatérales avec l’Algérie, «ont exprimé leur souhait d’être accompagnés dans leurs efforts visant à aller vers une sortie de crise consensuelle dans les délais les plus courts possibles», conclut le communiqué du MAE. Pour rappel, M. Boukadoum a été dépêché vendredi par le Président Abdelmadjid Tebboune pour une visite d’une journée au Mali, laquelle s’inscrit dans «la continuité des relations historiques de fraternité et de solidarité que l’Algérie a toujours entretenues avec le Mali», avait indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette visite vient également «marquer le soutien indéfectible au peuple malien frère et son attachement ferme à la sécurité et à la stabilité du Mali».
Par ailleurs, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a demandé aux responsables du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) «d’engager une transition civile immédiatement» et la «mise en place rapide d’un gouvernement pour faire face aux différents défis du Mali et, en particulier, préparer les élections législatives et présidentielles dans un délai de 12 mois. Les chefs d’Etat de la Cédéao avaient annoncé, le 20 août, après le coup de force des militaires mutins qui ont contraint le Président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) à la démission, la fermeture des frontières des Etats membres de l’organisation avec le pays. Ils ont décidé l’arrêt de tous les flux financiers et commerciaux, sauf les produits de première nécessité ou de lutte contre la pandémie de Covid-19. Le chef de l’Etat nigérien, Mahamadou Issoufou, président en exercice de la Cédéao, a également appelé à «la finalisation urgente d’un accord sur la transition politique entre la Cédéao et le Mali et invite l’Union africaine et les Nations unies à endosser cet accord», décidant la «mise en place d’un Comité de suivi comprenant le Médiateur, le Président du Conseil des ministres et le Président de la Commission de la Cédéao, et incluant les Représentants de l’UA et de l’ONU à Bamako». Quant au président IBK, il a été libéré jeudi par les militaires mutins qui le détenaient depuis la semaine dernière.
Lakhdar A.