Pour la première fois, le dossier de l’environnement à l’ordre du jour

Conseil des ministres

Le Président Abdelmadjid Tebboune a présidé hier dimanche une réunion du Conseil des ministres, consacrée à l’étude du dossier de l’environnement, des mesures réglementaires ayant trait au secteur des produits pharmaceutiques et à la lutte contre la pandémie de la Covid-19.

Ont été également inscrits à l’ordre du jour de cette réunion, deux projets d’ordonnance concernant le secteur de la Justice et un autre dossier relatif aux échanges commerciaux avec les pays africains. C’est la première fois que le dossier de l’environnement est examiné par le Conseil des ministres. La protection de l’environnement est une des conditions préalables posées aux investisseurs à travers le monde et notre pays ne fait pas exception. Un arsenal juridique conséquent est disponible pour imposer la prise en compte des impacts des activités économiques sur l’environnement et particulièrement des risques liés à certaines activités dangereuses. La législation algérienne impose le respect des exigences écologiques à tous les opérateurs et investisseurs. Sous prétexte d’améliorer le «climat des affaires», une très forte pression est parfois exercée pour faire l’impasse sur la législation environnementale en Algérie. Autre dossier : l’industrie pharmaceutique algérienne dont les spécialistes ont noté qu’elle a réalisé un saut qualitatif ces dernières années grâce au soutien de l’Etat qui a interdit l’importation des médicaments dont la production se fait localement.
Par ailleurs, le Conseil des ministres a examiné la situation sanitaire créée par la pandémie Covid-19 et les mesures de lutte visant à l’endiguer. Concernant le secteur de la justice, c’est la dépénalisation de l’acte gestion qui est d’actualité. On sait que la protection des cadres algériens contre les pratiques antérieures, injustes et arbitraires, qui les empêchaient de mettre en valeur leurs compétences de gestion, doit être consacrée par un texte juridique sur la dépénalisation de l’acte de gestion, la faute de gestion commise par un gestionnaire «de bonne foi». Il s’agit avant tout pour le Président Tebboune de «libérer les initiatives» et «d’encourager les performances». Le chef de l’Etat veut ôter l’épée de Damoclès au-dessus de la tête des gestionnaires en leur permettant de travailler dans la confiance et la sérénité. Enfin, concernant les échanges inter africains, on sait qu’ils seront inscrits dans un proche avenir dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine.
Prévu pour avoir lieu mercredi 1er juillet 2020, le lancement effectif de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) a été reporté à janvier 2021 à cause de la pandémie de Coronavirus et tout dépendra de l’évolution de celle-ci. Selon les experts, la Zlecaf devrait créer les conditions de son industrialisation et de la libéralisation de son économie. Le problème de la fermeture des frontières à cause de la Covid-19 a masqué, selon eux, des obstacles plus profonds à la réalisation d’un «marché commun» africain. La Zlecaf réunit 54 des 55 pays africains (il manque l’Erythrée qui n’a pas signé l’accord), soit 1,2 milliard d’habitants, et représente un PIB cumulé de 2.500 milliards de dollars. Elle a été lancée au sommet de l’Union africaine de Niamey en 2019, en présence de 32 chefs d’Etat, une centaines de ministres et 4.500 délégués. Les spécialistes affirment que le commerce intra-africain ne représente que 15% des échanges totaux du continent. Nous reviendrons dans notre prochaine édition plus en détail sur le Conseil des ministres qui s’est tenu dimanche.
Lakhdar A.