Une perte de 30 milliards de dollars pour l’Algérie

Réévaluation de l’accord avec l’UE

L’Algérie a enregistré des pertes allant jusqu’à 30 milliards de dollars dans le cadre de son accord avec l’Union européenne, ce dernier est appelé à être réévalué sur ordre du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Effectivement, cet accord est globalement critiqué par des experts économiques. Ces derniers estiment que cet accord, après 15 ans de son entrée en vigueur, a donné à l’Union européenne de grands bénéfices et avantages, qui a fait de l’Algérie un marché pour l’écoulement de ses produits sans bénéfices pour le pays. C’est ce qui a incité le président de la République à le restaurer afin d’établir les termes d’un partenariat basé sur le principe de gagnant- gagnant. Dans ce sens, l’analyste économique Allali Moukhtar, dit que l’orientation de l’Algérie vers la diversification économique et l’ouverture aux marchés étrangers tels que la Turquie, la Russie et les États-Unis d’Amérique nécessite de reconsidérer l’accord avec l’Union européenne, qui a causé de lourdes pertes au Trésor public parce qu’il n’était pas un accord global et il n’a pas mis en œuvre toutes ses dispositions.
Pour sa part, l’expert économique, Abdelkader Berrich, a considéré que c’était le moment opportun pour réformer les articles de cet accord d’une manière qui contribue les intérêts du pays à la lumière de la nouvelle volonté politique du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. A cet égard, l’expert Abderrahmane Mebtoul, a souligné que l’Europe n’est pas contre le changement des articles de l’accord car l’Algérie et l’Europe sont des partenaires stratégiques. Passer d’un partenariat commercial à un partenariat économique reste aujourd’hui l’effort de l’État, et l’engagement est de créer un climat d’investissement approprié basé sur la numérisation. Pour rappel, lors du Conseil des ministres du 9 août dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait donné instruction au ministre du Commerce, Kamel Rezig, «à l’effet de procéder à une évaluation des accords commerciaux multilatéraux, régionaux et bilatéraux, notamment le dossier sur l’accord d’association avec l’UE qui doit faire l’objet d’une attention particulière faisant valoir nos intérêts pour des relations équilibrées», avait-on précisé dans le communiqué sanctionnant les travaux de cette réunion.
Le ministre avait, précédemment, déclaré que «c’est au Gouvernement de dire quoi faire et de trancher si nous devons procéder, en septembre prochain, au démantèlement tarifaire restant (avec l’UE) ou pas (…). Nous allons voir tous cela, mais soyez assurés que nous défendrons l’intérêt de l’Algérie où qu’il soit». Pour rappel, l’Algérie est liée par un Accord d’association à l’UE, signé en 2002 et entré en vigueur en 2005. Cet accord porte sur le démantèlement tarifaire progressif jusqu’à la création de la ZlecaF en 2020. Les données du Commerce extérieur montrent la domination des produits européens dans les échanges commerciaux bilatéraux en contre-partie d’exportations algériennes faibles.
Djamila Sai