Les lois et les textes seront-ils appliqués cette saison ?

Assemblée générale des clubs

Les années passent et se ressemblent pour la majorité des clubs de football algériens de l’ensemble des divisions en matière des renouvellements des comités directeurs. Seuls quelques clubs ont veillé, jusque-là, au strict respect des lois et des textes en vigueur, régissant la tenue des assemblées générales.

En effet, comme on le sait, les dirigeants des clubs sont tenus à organiser des assemblées générales afin de présenter les bilans moral et financier relatif à la gestion de la saison. Il y aurait également une assemblée générale élective pour renouveler le comité directeur pour diriger le club. Le hic est que la majorité des assemblées générales électives tenues par les différents clubs sont homologuées, et ce, malgré que les lois et les textes en vigueur n’ont pas été respectés. Ce qui se passe lors des AG de la majorité des clubs, surtout des divisions inférieures, est non seulement drôle mais inimaginable. Les clubs en question organisent les assemblées générales dans la salle des réunions du cercle du club, locales, garages et dans d’autres lieux. Le jour (J), des dizaines de supporters, parfois des centaines, prennent d’assaut les lieux où l’assemblée générale devrait se tenir. Il y aurait, bien entendu, le président et les membres du comité directeur qui avaient géré le club durant la saison écoulée et un représentant de la jeunesse et des sports. Afin de donner un cachet officiel à l’assemblée générale, certains comités directeurs n’ont pas hésité à faire venir un huissier de justice pour faire les constations de cette réunion.
Ce sont toujours les présidents du club, leurs adjoints ou parfois les secrétaires généraux qui présentent les bilans moral et financier devant l’assistance. A la fin de l’intervention de l’orateur, des voix s’élèvent dans la salle pour, soit applaudire pour approuver le bilan ou soit pour contester le rapport présenté par le comité directeur sortant. Parfois, la situation dégénère, les injures fusent et les assemblées se terminent par les échanges de coups de poings, jets de chaises et de divers projectiles. Certains candidats à la présidence des clubs se sont même permis de faire venir le jour de l’assemblée, des dizaines, voire des centaines de leurs partisans pour se faire élire.N’importe quel individu, et même les gardiens de la salle participent au vote pour désigner le futur président. Cet état de fait donne lieu à des violences et les réunions en question se terminent en queue de poisson. Certaines équipes ont été contraintes de reporter à plusieurs reprises l’AG en raison de l’anarchie et les violences qui se sont déroulées lors de ces rendez-vous sportifs.
Les représentants de la direction et des sports qui assistent aux assemblées générales des clubs sportifs pour veiller à l’application stricte des lois régissant la tenue des assemblées générales sont dépassés par les événements. Le comble est que certains directeurs de la jeunesse et des sports ignorent, complètement, ce que disent les textes et lois pour la tenue des assemblées. Pourtant les textes et les lois régissant les associations sportives notamment les clubs de football sont clairs. L’assemblée générale est composée des membres fondateurs des clubs, ex-présidents, anciens dirigeants et joueurs de l’équipe.
Les membres de l’actuel comité directeur et le président du comité des supporters sont également des membres de l’assemblée générale. En principe, en tant que membre de l’AG, seuls les membres évoqués plus haut ont le droit d’assister à cette réunion, que ce soit ordinaire, élective ou extraordinaire. Nos efforts visant à joindre un responsable de la jeunesse et des sports pour connaître son avis à ce sujet sont restés vains. Nous avons appris de la part d’un cadre de la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Khenchela qu’une directive émanent du ministère de tutelle a été adressée à l’ensemble des directions de wilaya de la jeunesse et des sports. Yazid Ben Sassi devait ajouter que le ministère de la Jeunesse et des Sports a indiqué que seules les infrastructures comportant des mesures de protections du Covid-19 seront retenues pour la tenue des AG des associations sportives. Les textes et les lois régissant les assemblées générales seront-ils appliqués cette fois-ci ? Attendons de voir.
Moncef Redha