Le Gouvernement promet d’indemniser les personnes affectées

Création des commissions d’évaluation des dégâts des fuites de pétrole

Pour maîtriser les conséquences des risques potentiels causés par les fuites de pétrole dans deux pipelines à El Oued qui peuvent entraîner des dommages irréversibles aux personnes et à l’écosystème dans la région, «des commissions ministérielles spécialisées vont être dépêchées pour déterminer l’ampleur des dégâts et l’indemnisation des personnes affectées», ont fait savoir, avant-hier, les membres de la délégation ministérielle qui s’est déplacée sur le lieu de l’incident de la fuite sur l’oléoduc Ok1, dans la zone de Chami, localité d’El-Baâdj (Ouest de la wilaya d’El-Oued).

Quant à la compagnie nationale des hydrocarbures (Sonatrach), elle a été sommée de dépolluer la zone contaminée et de colmater rapidement les fuites. Ainsi, contenir le panache de la pollution qui semble, d’après les vidéos et les images diffusées par les habitants de la région sur les réseaux sociaux, affecter une rivière et des propriétés privées. Ce qui a provoqué, la colère, la panique et les craintes d’une pollution silencieuse qui pourrait durer longtemps. Sur place, la ministre de l’Environnement, Nassira Benharrat, a constaté par elle-même l’importance des dégâts et a affirmé que pour sa part, «le travail de la commission relevant de son département permettra d’évaluer les retombées de la fuite de pétrole et déterminer tous les points noirs pouvant influer négativement sur l’environnement et par ricochet sur la vie du citoyen».
Des citoyens pour lesquels, le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, a présenté ses excuses, en tant que représentant du secteur de l’Energie au Gouvernement, assurant, à l’occasion que «les équipes techniques de la Sonatrach sont à pied d’œuvre pour réparer la panne dans les 48 heures». En effet, les techniciens de la Sonatrach ont été dépêchés, sans délais, sur le lieu de l’incident afin de colmater les fuites, a indiqué, de son côté, le P-dg de la Sonatrach, Toufik Hekkar qui a assuré que «la société contrôle la situation». «Des moyens de l’Entreprise nationale des services aux puits ont été mobilisés pour les opérations d’absorption des eaux polluées le long de l’oued et le traitement de toutes les flaques d’eau contaminées», a souligné, M Attar qui a déploré l’incident, estimant que «le travail de la commission ministérielle de l’Energie permettra d’identifier aussi les causes naturelles (relief) et climatiques à l’origine de la fuite de l’oléoduc et d’y remédier». L’objectif serait de déterminer les causes des fuites, mais également celle de l’incendie qui s’est déclenché par la suite, ravageant les alentours de la zone affectée. Une situation qui a provoqué l’émoi et la colère des habitants de la région, notamment, des agriculteurs.
La wilaya d’El Oued est devenue depuis plusieurs années un pôle agricole par excellence, malgré le manque de moyen et de réserves d’eau, d’où l’urgence d’effectuer des analyses du sol et des eaux des puits d’irrigation. C’est la mission de la commission ministérielle du secteur de l’Agriculture, regroupant des techniciens et spécialistes, qui se chargera de ces tâches, en plus de recenser les agriculteurs et éleveurs affectés, et ce, au même titre que l’ensemble des tâches confiées à la commission ministérielle du secteur des Ressources en eau. «Les services de mon département vont effectuer des analyses des eaux de puits, que ce soit ceux d’eau potable (AEP) dont les indices préliminaires montrent l’absence de contamination, ou les puits d’irrigation agricole, avec un contrôle de l’ensemble du réseau d’eau potable, en plus de projeter de nouveaux puits d’AEP pour la région», a indiqué le premier responsable du secteur, Arezki Berraki.
Le rapport final de ces commissions ministérielles «donnera une visibilité plus précise de l’ampleur des dégâts et leur nature, et permettra le recensement des personnes affectées», a affirmé le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud. En attendant le rapport de ces commissions, certains responsables locaux évoquent un acte «volontaire et criminel» voulant saboter les cultures dans la région. Ce qui ne pourrait être prouvé avant la fin de l’enquête en cours. En 2019, des épanchements de brut dans la région d’El Borma, (Hassi Messaoud), ont été constatés et signalés par les habitants de la région avant d’être pris en charge par la Sonatrach qui a réparé dans l’immédiat la fuite de pétrole. Quant aux raisons des fuites sur les oléoducs, elles peuvent être multiples, parmi elles, la vétusté des pipelines, le mouvement du sol ou tout simplement l’absence de contrôle et le manque d’entretien.
Samira Takharboucht