L’espoir d’un accord s’éloigne

Brexit

L’espoir d’un accord sur les futures relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne s’amenuisent faute de progrès dans les discussions entre Bruxelles et Londres qui exige une autonomie totale sur ses projets d’aides d’Etat, ont déclaré des négociateurs et des diplomates.

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a prévenu pour sa part vendredi que son pays se préparait à toutes les issues possibles. «Nous sommes prêts à toute éventualité», a-t-il dit à la presse. «Il est absolument vital que nos partenaires comprennent que le Royaume-Uni va faire ce qu’il a à faire. Si nous devons avoir une solution sur le modèle australien, c’est ce que nous mettrons en œuvre et nous le ferons prospérer puissamment d’une manière ou d’une autre». Le Royaume-Uni a officiellement quitté l’Union européenne le 31 janvier dernier mais reste soumis aux règles communautaires pendant une période de transition fixée au 31 décembre 2020. Depuis les discussions en vue d’un accord entre le négociateur européen pour le Brexit, Michel Barnier, et son homologue britannique, David Frost, ont enregistré peu de progrès.
A Londres, à Bruxelles et dans d’autres capitales européennes, on redoute désormais un «no deal», ce qui pourrait provoquer un choc économique alors que les pays font déjà face à la crise de coronavirus. Un haut diplomate de l’Union européenne a évalué les chances d’un accord ou pas à 50-50. «Il n’y a eu absolument aucune inflexion du côté britannique dans les négociations. Si cette approche ne change pas rapidement, nous ne pourrons pas négocier un accord à temps», a-t-il ajouté. Sans accord, près de 1.000 milliards de dollars d’échanges, allant des pièces automobiles, aux médicaments en passant par les denrées alimentaires, seront affectés par une nouvelle période d’incertitude. Une source britannique proche des négociations a accusé l’UE de freiner les négociations et déclaré que le bloc devait comprendre que ses demandes en matière d’aides d’Etat et sur la pêche n’étaient pas compatibles avec le statut de la Grande-Bretagne comme pays indépendant.
R. I.