L’UA appelle à une collecte urgente des armes illicites en Afrique

Union africaine

La Commission de l’Union africaine (UA) a appelé, samedi, à une collecte urgente des armes illicites que possèdent les civils en Afrique. On estime à 40 millions le nombre d’armes actuellement en possession des civils sur le continent.

Ces propos ont été tenus par Smail Chergui, commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité, dans un communiqué publié en relation avec le «Mois d’amnistie en Afrique», qui est la mise en œuvre du thème de l’UA pour l’année 2020 «Faire taire les armes : créer des conditions favorables au développement de l’Afrique». Le Mois de l’amnistie en Afrique, partie intégrante de la feuille de route de l’UA sur les mesures pratiques pour faire taire les armes en Afrique, a été institué lors du 29e Sommet de l’UA (tenu à Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie, en juillet 2017), qui a choisi le mois de septembre de chaque année comme «Mois de l’amnistie en Afrique» pour la remise et la collecte des armes illicites. «Nous entreprenons actuellement la collecte des armes illicites en possession de civils. La Commission de l’UA pour la paix et la sécurité, en partenariat avec Small Arms Survey, a récemment entrepris une étude cartographique sur les flux d’armes légères illicites en Afrique.
L’une des conclusions importantes de cette étude est le nombre d’armes détenues par des civils sur le continent africain, qui était estimé à 40 millions en 2017», a fait savoir le commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité. Selon l’UA, les 40 millions d’armes détenues par des civils sur le continent africain représentent environ 80% de toutes les armes sur le continent. «Cela comprend les particuliers, les entreprises enregistrées telles que les sociétés de sécurité privées et les groupes armés non étatiques. Ce chiffre doit être mis en regard de l’estimation des forces armées et des agences de maintien de l’ordre du continent qui détiennent moins de 11 millions d’armes», a déclaré M. Chergui. Sur les 40 millions d’armes détenues par des civils, environ 5,8 millions sont enregistrées officiellement, tandis qu’environ 16 millions ne sont pas enregistrées. Le statut des plus de 18 millions d’armes restantes n’est pas clair, d’après l’UA. «C’est une source de préoccupation pour nous tous», a affirmé M. Chergui. «Nous devons redoubler d’efforts pour relever ce défi, qui constitue en fait une menace très grave pour la paix, la gouvernance et le développement», a-t-il poursuivi.
Il faut «nous demander combien de ces armes non enregistrées ont été collectées, que ce soit dans le cadre du mois d’amnistie ou d’autres programmes nationaux de désarmement», a dit M. Chergui. L’observation du Mois d’amnistie en Afrique en septembre «est importante pour respecter l’esprit de la déclaration solennelle de l’Assemblée de 2013 visant à débarrasser l’Afrique des guerres et à apporter la prospérité aux citoyens», a expliqué le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA. Selon M. Chergui, le Mois de l’amnistie en Afrique prévoit la remise volontaire par les civils des armes en leur possession illégale, sous réserve d’anonymat et d’immunité de poursuite. «C’est une opportunité que chaque citoyen d’Afrique devrait saisir et utiliser pour contribuer à la réalisation d’un continent pacifique, sûr et prospère», a-t-il ajouté. L’UA a souligné que la possession illégale d’armes par des acteurs, individus et groupes non-étatiques, est l’un des facteurs contribuant à la violence armée qui continue de sévir en Afrique et parmi ses habitants. «Le retrait de ces armes illégales de la circulation et de l’utilisation est donc essentiel pour réaliser la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent. En effet, le Mois d’amnistie contribue aux efforts visant à faire taire les armes en Afrique», selon l’UA.
R. I.