Le Polisario veut des actions concrètes de l’ONU

Autodétermination du peuple sahraoui

Le Front Polisario a déclaré dimanche attendre «des actions concrètes» de l’ONU qui témoignent de la volonté de l’organisation onusienne de tenir un référendum d’autodétermination au Sahara occidental occupé, pointant l’inaction du Conseil de sécurité et du Secrétariat général face à cette question de décolonisation.

Dans un communiqué relayé à New York à l’ occasion du 29e anniversaire du Cessez-le-feu au Sahara Occidental, supervisé par l’ONU, et la création de la Minurso, le Polisario a dit attendre de l’ONU «des actions concrètes qui témoignent d’une réelle volonté de créer les conditions nécessaires pour permettre au peuple sahraoui «d’exercer librement et démocratiquement son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance conformément au plan de règlement ONU-OUA». Dénonçant la «paralysie» du processus de paix au Sahara occidental, le représentant sahraoui auprès de l’ONU Sidi Omar, rappelle que «le référendum d’autodétermination prévu dans le plan de règlement ONU-OUA n’a pas eu lieu car le Maroc, puissance occupante a renié à plusieurs reprises ses engagements». Le Maroc a «persisté dans ses efforts pour saper les fondements du plan de paix. y compris le cessez-le-feu et les accords militaires connexes. En conséquence, l’ensemble du processus de paix de l’ONU au Sahara occidental a été complètement paralysé», déplore le diplomate sahraoui, cité dans le communiqué.
Le Polisario rappelle que «le cessez-le-feu ne peut donc pas être considéré comme un arrangement distinct du plan de paix ou une fin en soi, mais seulement comme un moyen de créer les conditions nécessaires à l’exécution du mandat pour lequel la Minurso a été créée en 1991 par le Conseil de sécurité et qui consiste à organiser un référendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental. Il réaffirme que le cessez-le-feu en cours fait partie d’un accord global intégré, à savoir le Plan de règlement ONU-OUA, accepté par les deux parties au conflit et approuvé par le Conseil de sécurité dans ses résolutions pertinentes.
«Le Conseil de sécurité a appelé à plusieurs reprises les deux parties à adhérer pleinement aux accords militaires conclus avec la Minurso sur le cessez-le-feu et à s’abstenir de toute action qui pourrait saper les négociations facilitées par l’ONU ou déstabiliser davantage la situation au Sahara occidental», relève le Front Polisario dans le communiqué, déplorant les actions déstabilisatrices du Maroc visant à «asseoir» et à «normaliser» par la force son occupation illégale des territoires sahraouis «sous les yeux mêmes de l’ONU et de sa mission dans le territoire».
Pour le peuple sahraoui, «l’inaction du secrétariat de l’ONU et du Conseil de sécurité» face aux «transgressions répétées du Maroc a gravement porté atteinte à la crédibilité et à l’impartialité de l’ONU et de sa mission (…) Il est donc impératif que le Conseil de sécurité respecte pleinement la lettre et l’esprit du cessez-le-feu et des accords militaires connexes», réclame le Front Polisario dans sa déclaration. Plaidant pour élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme, le Front Polisario souligne la nécessité pour cette mission onusienne de «fonctionner conformément aux principes généraux applicables aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies». «Il est inacceptable que la Minurso demeure une exception au moment où la promotion et la protection des droits de l’homme deviennent une priorité dans toutes les opérations de paix de l’ONU», s’indigne la partie sahraouie.
R. I.