L’enjeu du rétablissement de la confiance des Algériens en leurs institutions

Révision constitutionnelle

Au cours de la réunion du Conseil des ministres, consacrée à l’examen et l’adoption du projet de révision de la Constitution, qu’il a présidée dimanche, le Président Abdelmadjid Tebboune a insisté sur le règlement de la crise de confiance de fond entre gouvernants et gouvernés. C’est, a-t-il dit, «une condition sine qua non de l’édification de l’Algérie nouvelle où personne ne sera protégée ni par son immunité, ni par son influence. L’on ne sera protégé que par l’honnêteté dans la parole, le dévouement dans l’action, l’attachement permanent à la créativité et le déni de soi, pour que chaque citoyen, notamment les jeunes, perçoive le changement et saurons que l’Etat est véritablement au service du citoyen.

C’est ainsi qu’il pourra reprendre confiance en lui et en ses institutions, pour être un acteur influent dans la démocratie participative». Le Président Tebboune a fait remarquer que «ce qui est publié sur les procès relatifs aux différentes formes de corruption, un phénomène figurant parmi les raisons de la décadence du pays, dénote du niveau de la déliquescence morale et de la profondeur du mal fait aux institutions de la Nation et à ses richesses, mais explique aussi la crise de confiance de fond entre Gouvernants et gouvernés». A l’entame des travaux du Conseil des ministres, le Premier ministre a présenté un exposé dans lequel il a affirmé que le projet de révision de la Constitution intervient en application de l’un des principaux engagements politiques prévus dans le programme électoral du président de la République. M. Tebboune a apporté des éclaircissements et donné des orientations concernant ce projet. D’abord, a-t-il souligné, «les promesses électorales sont des engagements sincères dont j’ai entamé la mise en œuvre suivant une vision stratégique claire et un calendrier bien défini, nécessitant, de nous tous, de faire preuve de réalisme et de s’éloigner, de se noyer dans les détails et les formalités au détriment des questions fondamentales inhérentes aux fondements pérennes de l’Etat».
Le Président Tebboune a expliqué que «le projet s’inscrit en droite ligne avec les exigences de l’édification de l’Etat moderne et répond aux revendications du Hirak populaire authentique béni». «C’est pourquoi, a-t-il expliqué, j’ai veillé à ce que la Constitution, dans sa nouvelle mouture, soit le plus largement consensuelle tout au long de son élaboration et ce, en permettant aux différentes franges de la société et aux faiseurs d’opinion publique d’en débattre durant plus de quatre mois, en dépit des entraves imposées par la crise sanitaire». Pour le chef de l’Etat, le rétablissement de confiance entre Gouvernants et gouvernés est «une condition sine qua non de l’édification de l’Algérie nouvelle». Après l’amendement constitutionnel, s’il venait à être plébiscité par le peuple, il y aura, a annoncé le Président Tebboune, «l’adaptation de nombre de lois à la nouvelle ère, à la faveur de la réforme globale de l’Etat et de la réhabilitation de ses institutions et de son autorité».
Enfin, après la révision constitutionnelle, toutes les garanties pour la régularité des élections seront assurées, affirme le président de la République «aussi bien par la constitutionnalisation de l’Autorité nationale indépendante des élections, que par une codification stricte du financement politique, à l’effet de préserver la liberté de la volonté populaire, l’égalité des chances pour le vote et la candidature, pour que la voix de l’électeur soit respectée et la scène politique renforcée par une nouvelle génération d’élus». «Pour cela, a-t-il conclu, il est impératif de procéder, au préalable, à une révision constitutionnelle, car il est inconcevable de renouveler les instances élues avec des lois rejetées par Le président de la République a adressé ses remerciements et exprimé sa reconnaissance aux membres du Comité d’experts pour leurs efforts dans l’accomplissement au mieux de la mission qui leur a été assignée, exprimant sa confiance en la prise de conscience par le peuple, à travers toutes ses forces, notamment la société civile, en faveur de la pose de la pierre angulaire du processus d’édification de la nouvelle République. Le projet de révision de la Constitution, initié par le président de la République, sera soumis au vote au Parlement, conformément à l’article 208 de la Constitution, puis au référendum populaire.
Lakhdar A.