Cafouillage tout près des buts

Qui représentera l’Algérie en Coupe de la CAF ?

La Coupe d’Algérie 2019-2020 n’aura pas lieu. La Présidence de la République a donné le feu vert pour son annulation.

Aussitôt la décision d’annulation transmise aux huit clubs qualifiés aux ¼ de finale de la Coupe d’Algérie, à savoir l’ESS, le CABBA, l’USB, le WAB, l’ABS, l’ASMO, le PAC et l’USMBA, les responsables de la commission de la coupe reçoivent les gestionnaires concernés pour un complément d’information, rapporte notre confrère Compétition. Du coup, le débat qui était passionnant perd de sa valeur pour devenir un débat où les enjeux ne sont plus exactement les mêmes qu’il y a quelques jours. Le choc ne peut être que rude pour la JS Kabylie qui risquerait de perdre la place du vainqueur de la Coupe de la CAF, notamment après que la Fédération algérienne de football ait opté pour un tirage au sort dont le but est de désigner le deuxième représentant algérien en Coupe de la confédération africaine de football. Deux phénomènes massifs viennent percuter cette information. Le premier : un scénario qui décrit comment le football continue à se débattre dans les filets de l’incompréhension. Le second : un football qui cherche à retrouver son équilibre, mais gêné par ces vents qui continuent de souffler en contre sens. Cela ne peut que rendre difficile le contrôle du paquebot.
C’est le point de vue des professionnels. Reste à savoir si le temps prendra tout son temps pour s’oxygéner afin de reprendre ses forces ? En attendant, tout le monde attend la réaction du ministère de la Jeunesse et des Sports. Maître Larbi Meftah a rappelé, lors de la conférence de presse provoquée juste après cette information donnée ce dimanche 6 septembre, que «les responsables de la FAF ont consulté le ministre (MJS, Ndlr) qui leur a pourtant donné une solution. Il leur a conseillé d’appliquer les textes de loi adéquats sans toucher au règlement de la compétition». Et là aussi «ils ont commis une autre bévue. Ils ont non seulement mal appliqué la loi, mais ils ont chamboulé tout le système de la compétition», dénonce-t-il. En définitive, la décision de la FAF «est nulle et non avenue», selon l’avocat de la JSK. Le rejoignant dans sa version, Miloud Iboud, porte-parole de la JSK, fera référence à «une affaire similaire datant de 1992, lorsque la FAF avait désigné le 3e au classement général du championnat pour jouer la Coupe des Coupes, après la suspension de la Coupe d’Algérie.
La compétition a été disputée à l’époque par le détenteur de la Coupe d’Algérie. «La jurisprudence n’a pas été appliquée». Pour lui, la décision de la FAF d’opter pour un tirage au sort pour sélectionner le second représentant algérien à la Coupe de CAF est «une véritable aberration !» Tous les ingrédients semblent s’aligner face à des décisions qui seraient destinées à abattre les mauvaises cartes. Dans ce cadre, Iboud invitera les experts, les professionnels, les médias et les juristes à réfléchir et à prendre le temps nécessaire pour examiner toutes les lois et répondre si ce qui est en train de se faire est juste ou pas. «Nous sommes transparents dans nos propos, et nous resterons fidèles aux valeurs sportives, nous refusons d’être les mauvais gestionnaires qui ne respectent pas les textes».
Quant à l’avocat du club, il releva «un vice de forme dans la décision de la FAF». «La décision a été prise en se basant sur l’article 82 qui dispose que le bureau fédéral, en cas de force majeur, est habilité à prendre des décisions adéquates sur le sort du championnat tout en s’appuyant sur les coutumes et traditions», précise-t-il d’emblée. L’article 82 n’existe pas dans la version arabe des statuts de la fédération. Pourtant, note-t-il, l’article 8 des même statuts indique que «la langue arabe est la langue officielle de la FAF». Autrement dit, la Fédération devait se baser sur les textes existants seulement en langue arabe dans la mesure où l’arabe est la langue officielle de la FAF, explique-t-il. Et maintenant, au moment où nous mettons sous presse cette édition, on ne sait pas si la FAF a tranché, ce mardi en faveur des Kabyles à travers une décision de son BF. On reviendra plus en détail sur ce dossier fleuve demain.
H. Hichem