Que devient le projet de construction du stade Omnisport de Bordj Ménaïel ?

Infrastructure sportive

Comme infrastructures sportives à Bordj Ménaïel dans la wilaya de Boumerdès, il n’y en a point, si ce n’est un stade communal hérité de l’ère coloniale, baptisé du nom du valeureux chahid Salah Takdjerad.

Un semblant de stade qui se trouve en piteux état, qui sert à la pratique sportive, et qui dans un passé récent, a abrité de grands clubs de football à l’image du MC Alger, de l’USM Alger, de la JS Kabylie, de l’ASM Oran et autres Et dire que de grands et talentueux footballeurs algériens nationaux et internationaux ont foulé la pelouse synthétique du mythique stade de football, autrefois surnommé par les médias le «chaudron rouge» et où la plupart des clubs huppés avaient laissé des plumes, à l’image des Belloumi, Fergani, Bencheikh, Dziril, Menad… Les locaux du stade qui font office de vestiaires n’ont, en réalité, la qualité de vestiaires que le nom. La tribune officielle qui jouxte la mosquée Mansouri Mohamed a été détruite par le séisme du 21 mai 2003. Au lieu de la reconstruire, l’APC n’a trouvé mieux que de la transformer en annexe de la mosquée. La question qui se pose est de savoir comment a-t-on laissé faire ? Inadmissible, intolérable ? Cette situation perdure à ce jour. Aussi la wilaya a plaidé instamment pour la réalisation d’un nouveau complexe omnisports, le choix du terrain a été opéré au village de Draâ el Kahoua au lieu et place de l’ancien projet du stade qui n’avait jamais vu le jour du temps de feu Ali Tahanouti.
Bordj Ménaïel ne mérite pas ce qu’il lui arrive car historiquement, le monde sportif sait pertinemment que cette localité est considérée comme le pourvoyeur de grands joueurs, jeunes et doués en football. Bien que la JS Bordj Ménaïel a fait une chute libre, les écoles de football à l’image de celles d’El Moustakbal, l’ACBM, la JSBM, le WRBM sans oublier celle dirigée par l’ancien stratège et libero des Coquelicots, sont en train de faire du bon travail. Mais ce qui demeure incompréhensible pour la population de Bordj Ménaïel, c’est le fait d’avoir abandonné les travaux de construction du complexe omnisports durant les années 1990, après avoir jeté des milliards pour invoquer la raison de terrain inadéquat pour enfin de compte, 20 ans après, changer de terrain qui se trouve à proximité de l’ancien projet. De qui se moque-t-on ? Bordj Ménaïel est une commune de la wilaya de Boumerdès où le sport dans toute sa diversité est roi, mais le moins que l’on puisse dire est que le football occupe une place de choix chez les jeunes. Il est pratiqué dans les quartiers, en ville ou dans n’importe quel autre espace, fut-il étroit et accidenté, et ce, en attendant d’avoir un stade digne de ce nom qui serait doté d’une pelouse adéquate.
Conscientes du rôle important que joue un club de football chez de jeunes joueurs amateurs qui ne demandent que peu de moyens pour affirmer leurs talents et génie, les autorités locales et de wilayas doivent se pencher sur le projet de construction du complexe omnisports de Bordj Ménaïel actuellement à l’arrêt. Elles doivent mettre les bouchées doubles pour rénover le terrain du stade chahid Salah-Takdjerad, à savoir la pelouse, les tribunes, les vestiaires, et cela, afin d’encourager les adeptes du sport à le pratiquer. Le manque d’infrastructures culturelles et sportives plonge les jeunes ménaïlis dans l’ennui et les expose à divers dangers. D’ailleurs, ces dernières (les infrastructures sportives et culturelles) sont rares, voire même inexistantes, dans toutes les communes de la daïra de Bordj Ménaïel. Ce qui livre la jeunesse de la région, disent les citoyens de la ville, «à la débauche» car n’ayant pas d’endroits où se distraire et s’occuper, comme les aires de jeux… «Nos jeunes sont facilement les proies des différents fléaux sociaux qui ne cessent de s’amplifier dans la région».
Le manque d’infrastructure empêche la pratique du sport et c’est pour cette raison que beaucoup de clubs sont contraints durant toute la saison d’évoluer hors de leurs bases, certains posent la clé sous le paillasson ! A la lumière de toutes ses contestations, peut-on vraiment dire que Bordj Ménaïel possède une infrastructure sportive ? Ce sont là les mêmes interrogations de la plupart des sportifs du chef-lieu de daïra, alors comment expliquer la situation désastreuse de la section de boxe drivée par les ex-champions d’Algérie à l’image des frères Ouradi Wahab et Abdelhalim (ce dernier est champion arabe, champion d’Afrique, sélection aux Jeux olympiques) qui utilisent comme salle de boxe, une aire aménagée par des tôles dans l’enceinte du stade Chahid Salah-Takdjerad. Les jeunes ménaïlis sont bien pénalisés par cette situation et se retrouvent confrontés aux aléas accompagnant inévitablement l’oisiveté. A cet effet, le premier magistrat de la wilaya de Boumerdès devrait penser sérieusement à envisager la réalisation de ces infrastructures d’utilité publique afin de permettre à ces jeunes de s’épanouir et d’en profiter et aussi songer à relancer les travaux de construction et de réalisation du complexe omnisports qui est actuellement à l’abandon.
Kouider Djouab